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Ma mère, n'est plus pour beaucoup de personne. Pour eux elle est morte et enterrée au fond d'un cimetière trop petit et trop sinistre. Pourtant moi je sais qu'elle est vivante, qu'elle est toujours quelqu'un. Même si elle ne me parle pas, qu'elle ne me regarde pas et qu'elle ne critique pas les choix stupide que j'ai fait. Elle est vivante. Elle l'est, et elle se réveillera bientôt pour pouvoir me giffler quand elle apprendra tout ce que j'ai fait, puis elle m'embrassera, elle s'excusera de m'avoir abandonné tout seul pendant tout ce temps, elle me jurera de ne plus me laisser.

Cela faisait maintenant plus de deux semaine - bientôt trois - que le brun n'avait pas reçu la moindre nouvelle du blond qui s'était enfuis un peu trop rapidement à son goût lors de leur dernière escapade à deux. Les souvenirs d'un joli visage blond lui expliquant qu'il n'allait pas pouvoir rester à cause d'une demande spéciale de M. Sonnas en personne, étaient très clair. Pourtant tout cela ne tournait pas rond. Allongé dans un amas de plaids colorés, de coussin et de télécommande. Noham faisait et re-faisait l'aller retour entre le menu principale de son téléphone et celui de ses messages. Vide. Aucune notification, en tout cas pas celle qu'il espérait.

Ses nuits n'étaient plus qu'un ramassis de cri, de réveil en sursaut et de cauchemar interminable et répétitif. De bruit de crissement de voiture et d'horrible visage trop souriant. Et aujourd'hui encore, l'image de Llan l'avait hanté jusqu'à son réveil en sursaut, le visage couvert de larme.

La respiration du blondinet bouclé à côté de lui, lui évitait de tomber dans la crise d'angoisse. Il dormait paisiblement, serrant contre lui une large peluche, que Noham ne parvenait pas à identifier à cause d'Illyas : il était tout recroquevillé dessus. Sans s'en rendre compte, le jeune homme déposa paresseusement le bout de ses doigts fins en s'étirant sur ses fameux cheveux blonds. Qu'est-ce qu'ils étaient doux, il n'y avait pas que ses cheveux qui l'était non. Tout son être était un concentré de douceur et de gentillesse. Alors comment faisait-il pour toujours attirer à lui les pires créatures vivantes ?

Sur cette réflexion, l'esprit du garçon trouva bon de lui rappeler qu'il avait été abandonné comme un chien sur la route des vacances lui aussi. Pourtant le brun ne voulait pas y croire c'était impossible. Llan n'était pas un garçon de ce genre, et cela ne faisait qu'une semaine qu'il n'avait pas eu de ses nouvelles, c'était court. Peut-être qu'il avait du se déplacer dans une autre ville ou bien, dans un autre pays ? Non il l'aurait prévenu avant que cela allait durer plusieurs jours, ce n'était pas possible qu'il parte à l'étranger sans le prévenir.

L'angoisse lui tordait le ventre dans tout les sens, et il se sentit forcé de sortir son meilleur ami de son paisible repos pour lui partager ses angoisses.

- Llan. . Llan. . Il ne répond pas à mes messages. . Son numéro ne répond pas. . Comme s'il n'avait jamais existé. Je ne sais pas quoi faire. Je suis totalement perdu.

- Tu es vraiment sûr qu'il est clean ce gars Noham. . Écoute un peu. Il t'as menti sur son identité, il t'a quand même laissé sucer son frère et maintenant il se casse sans rien dire ?!

Le jeune homme n'avait pas tort malgré sa vulgarité à en faire saigner les oreilles d'un sourd.

- Mais. . Il avait l'air si . . Différent je . . Ne peut pas croire qu'il m'ait abandonné sans remord comme ça il y a forcément une explication ! Il m'a donné je ne sais combien de billet qu'il a simplement sorti de sa poche et- . . Oh non.

Une idée malheureusement bien trop réaliste décida de s'infiltrer dans l'esprit du petit brun. Et s'il était décédé ? Peut-être qu'il avait été kidnappé par un homme à qui il avait volé de l'argent ? Non ça ne pouvait pas être ça. .

Le blond à ses côtés ressentait bien son angoisse terrible et sa difficulté à ce sortir de ce cocon d'idées sombres, le voir dans cet état le rendait malheureux. Lui qui était si inexpressif et impassible d'ailleurs, le voir se ronger les ongles en marmonnant était terriblement inhabituel.

- Il faut que l'on aille voir le connard de service il saura probablement quelque chose., Conclua Noham dans un nouvel élan de peur.

- Et son jumeau ?

- Son frère ?

- Oui, il bien un frère pas vrai ? Tu ne penses pas que c'est plus logique de lui demander à lui en premier avant son patron ?

Illyas avait raison, directement. Noham attrapa son téléphone portable devenu un hôtel en l'honneur du blond porté disparu puisqu'il l'avait mit en fond d'écran de verrouillage. Celui d'accueil était toujours la même photo de sa mère et lui terriblement souriant et heureux. Il glissa jusqu'à ses lointaines conversations et retrouva finalement celle qu'il avait eu avec Ewan. D'une durée total d'un seul message.

- Ouah. . Je suis noyé sous cette longue conversation !, Illyas se mit à rire à sa propre blague en premier comme à son habitude essayant de remonter le moral de son meilleur ami qui envoyait déjà plusieurs messages désespéré.

Finalement au bout d'une longue vingtaine de minutes, le téléphone vibra pour autre chose que des notifications Instagram inutiles.

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J'habite à XX XXX XX XXXXX.

Aujourd'hui à 10:56 ✓✓

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La rue que le jumeau du blond leur avait indiqué n'était pas complétement vide, quelques jeunes femmes discutaient en marchant, il y avait un groupe de jeune assis contre un mur et l'immeuble que le brun et son meilleur ami cherchait. La voiture noire qu'il avait si souvent pris était là elle aussi. Llan était rentré chez lui, puis il s'était passé quelque chose.

Noham ne perdit pas de temps, il attendit quelques minutes qu'une personne descende et ouvre la porte de l'immeuble, permettant aux deux amis d'y pénétrer, chacun se mit à chercher les noms des deux frères sur les boîtes aux lettres, pas très compliqué. Le brun n'avait jamais été très sportif, pourtant il venait de grimper les escaliers jusqu'au quatrième étage à une vitesse qu'il n'avait jamais atteinte, Illyas derrière lui avait du mal à suivre.
Trois coups assez fort se firent entendre contre la porte en bois, portant le nom des deux blondinets, le visage crispé. L'angoisse qui lui mordait méchamment le bas ventre se lisait sur son visage. "Ne t'inquiètes pas" chuchota son meilleur ami. Malheureusement il n'avait jamais été aussi inquiet. Et si la seule personne qu'il n'avait jamais aimé d'un amour aussi effrayant qu'inconnu venait à disparaître elle aussi ? Le destin était-il aussi cruel ?

Un grincement de porte le fit sursauter, une voix grave et étrangement sombre qu'il avait entendu il y a longtemps l'accueilli, le regard sévère mais impassible Ewan se tenait dans l'entrebâillement de la porte.

Je veux pas retourner en cours demain. Oui on est dimanche normalement les chapitres sont le samedi mais bon. Voila je n'ai pas d'argument.

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Les seuls désastres de nos vies.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant