9. Marzia

2.4K 146 8
                                    

J'ai passé la journée entière dans ma chambre. Je ne sais pas l'heure qu'il est, je n'ai même pas la force de regarder l'horloge accrochée sur mon mur, mais je sais qu'il est presque l'heure du souper vu que le soleil se couche. Oliver ne m'as pas donner un signe. Rien. Même pas essayer, ni lever le petit doigt. Juste, rien. Ma mère est venue voir si tout allais bien, je lui répondais que oui, alors que tout va mal. J'ai vraiment besoin de parler à quelqu'un, pour parler de mes problèmes, me sentir mieux. Je penses à Marzia, mais elle ne veux plus me parler.
Elio, tu es un homme, pas un fragile.
C'est décidé : je vais parler à Marzia. Je ne peux perdre mon amitié avec elle. Je me lève de mon lit et sors de ma chambre et descend en bas. Ça sent bon. Mafalda doit préparer un repas de roi ! Je remarque que tout le monde est en bas en train de regarder la télé, en attendant probablement de manger. La seule personne qui me remarque est Oliver. Je détourne illico ma tête et continue mon chemin. Après quelques minutes de marche, j'arrive enfin chez Marzia. Je suis devant la porte, le poing prêt à toquer. J'ai peur de sa réaction. Je n'ai même pas encore cogner, j'ai envie de chialer comme une madeleine. Je prends quelques respiration et toque trois fois. La porte s'ouvre et sa mère apparaît.
— Elio...
— Bonsoir, Marzia est là ?
— Oui, mais je ne sais pas si elle a envie de te parler..
Elle lui a dit ? Elle lui a dit que je préférais Oliver ?
— Comment ça ?
— Elle agi bizarrement, elle me veux pas me dire ce qui se passe, je m'inquiète pour elle...
Elle ne lui a donc pas dit...
— C'est en partie de ma faute, je dois aller lui parler.
— Merci Elio.
Elle me regarde intensément.
— Tu es un brave jeune homme, tu prends tes choses en mains.
Elle met sa main sur ma joue.
— Prends soin d'elle.
— Je le ferai.
Elle me fait signe qu'elle est dans sa chambre. Elle me sourit une dernière fois et je monte à l'étage pour me diriger vers sa chambre. Je toque à sa porte.
— Je suis occupé.
J'ouvre la porte sans prévenir.
— Maman ! Je t'ai dis que je suis...-
Elle se retourne vers moi et reste un moment sans dire un mot, puis croise ses bras. Je fais un soupire de soulagement. Elle ne m'a pas toujours sortie de sa chambre...
— Marzia, je sais que tu n'as pas envie de me voir, mais je voulais simplement m'excuser. Ce n'était pas mon intention que tu te sentes comme un objet. Si j'avais su que tout cela s'avait produit, je ne t'aurais pas approché, tu comprends ? Je...-
   Elle me coupe subitement :
   — Tu aimes Oliver ?
   — Je... Je n'en sais rien.
   — Tu te rappelle quand j'ai dis que je ne voulais pas souffrir ? Eh bien, je m'en y attendais. Je ne t'en veux pas tant que ça, mais ça me met en colère que tu l'ai fait en sachant que tu aimais un autre.
   Je baisse la tête.
— Tu sais bien que je ne resterai jamais en colère contre toi toute ma vie...
Mon champ de vision refait surface sur son visage.
— Merci, je dis timidement.
Je m'approche d'elle doucement. Brusquement, elle recule.
— Je veux juste un câlin, en fait.
Elle ouvre les bras et je viens la prendre dans mes bras. Ça fait trop de bien que tout soit réglé.
— Je doute que quelque chose est arrivé.
— Comment tu sais ?
— Ton expression faciale. Tu voulais parler aussi non ?
Décidément, je peux rien lui cacher...
— Je me suis moqué de Marlène et il m'a giflé...
— C'est une blague ?
Elle m'invite à m'assoir sur son lit.
— Premièrement, pourquoi tu t'es moqué de Marlène ?
— Je ne l'aime pas, puis elle prend trop de place, c'est elle le centre de l'attention, comme si la terre ne tournerait qu'autour d'elle.
— Je vois... La jalousie joue un rôle dedans aussi. Peut-être que c'est que toi qui la voit comme ça. En vrai, elle est peut-être... sympa.
— Donc tu dis que je la vois... différemment ?
— En gros, oui.
— Eh bien, j'ai une idée. Viens demain, tu me diras ton point de vue. On verra si je suis le seul à penser cela.
— D'accord, elle me dit en me tapotant l'épaule.
— Tu ne crois pas que je suis juste anormale ? je dis avec une boule dans la gorge.
— Bien sûr que non.
Elle me frotte le dos pour me rassurer. Je n'avais besoin que ça, qu'on me rassure, qu'on me dises que tout va bien aller.
— Et n'espère pas que je vais t'abandonner pour ton orientation sexuel Elio, juste... Ne joue pas avec mes sentiments.
— Ne t'inquiète pas, je dis avec un petit rire.
Nous ne disons rien pendant un bon moment, alors je déclare :
— Je vais y aller, je dois aller manger. Je crois que Mafalda nous a fais un très bon repas !
— Tu vas confronter Oliver ?
— J'en suis capable...
Enfin j'espère...
— Si un dram se produit, appelle-moi.
Je hoche la tête.
— Je serai toujours là pour toi.
J'ai envie de pleurer. C'est comme si je la verrai pour la dernière fois. Une larme se verse. Merde...
— Désolé Elio...
Je la prend dans mes bras pour une seconde fois. Qu'est-ce que je ferais sans elle ? Elle essuie mes larmes et me regarde droit dans les yeux.
— Tu es fort Elio.
Je hoche la tête.
— Aller...
Je me lève de son lit, essuie mon nez et dis un dernier au revoir à Marzia avant de quitter sa chambre en fermant bien la porte derrière moi. Je rejoins sa mère.
   — Tout est réglé.
   — Merci Elio, tu m'es d'une grande aide.
   — Je voudrais bien bavarder plus longtemps, mais on m'attend pour manger. Bonne soirée !
   — Bonne soirée Elio, prends soins de toi.
   — Vous aussi.
   Je sors de la maison. Maintenant, c'est le temps de faire face à la réalité...

Again, Please, Call Me by Your Name [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant