Again, Please, Call Me by Your Name [TERMINÉ]

12. Dîner

   Ma mère arrive avec une pomme dans les mains.
   — Hm ! Elio, je t'ai enfin trouvé, dit-elle la bouche pleine.
   — J'étais partie avec Marzia.
   — Ah ! Tiens Marzia, tu nous rejoins à dîner ? Nous faisons un pique-nique.
   — Avec plaisir.
   Nous nous échangeons un sourire complice.
   Nous suivons ma mère dehors et voyons au loin une longue étendue de nappe allongée sur le sol. Du pains, œufs, bacons, jus, petits fruits, il y a tout !
   — C'est elle ?
   Je me retourne. Marlène accourt avec Oliver, main dans la main, sur la nappe.
   Tsk.
   — Oui c'est elle...
   — Je vois.
   Nous allons nous asseoir à notre tour sur la nappe. Mon père nous rejoint accompagné de deux de ses amis : Luc et Normand, des amis qui ont le même métier que lui.
   — Salut la compagnie ! dit Luc.
   — Ah, Salut Luc ! Salut Normand ! déclare ma mère.
   — Salut ! Ça fait un bail !
   Normand se retourne vers moi.
   — Comme tu as grandi, Elio !
   Je souris.
   — Content de te revoir, je dis.
   Étant jeune, je passais beaucoup de temps avec Normand avant qu'il ne déménage plus loin. Nous faisions des bateaux en papier pour les faire flotter sur l'eau, même en faire des courses.
   — Si tu veux faire une course de bateaux, c'est moi qui vais gagner ! me dit-il en me faisant un clin d'œil.
   — Tu peux rêver !
   Tout le monde est enfin assis. Nous parlons et mangeons. Tout le monde parle avec tout le monde, jusqu'à ce que Normand demande une question à Marlène.
   — Dis, Marlène, tu fais quoi en ce moment ? Des études ? Un travail ?
   Mes dents grincent. Elle va encore raconter sa vie. Marzia s'approche de mon oreille.
   — Voyons voir, elle me chuchote.
   — Eh bien, je suis...
   Et c'est interminable. Plus personne ne parle, il n'y a que elle qui a toute l'attention. Je regarde Marzia. Je vois un soupire s'échapper de sa bouche.
   — Je pense faire plusieurs voyages plus tard, je...-
   J'entends Marzia tousser de toutes ses forces.
   — Marzia, est-ce que ça va ? je demande, paniqué.
   Elle hoche la tête tout en continuant de tousser. Tout le monde jette son regard sur elle. Finalement, ses toussotements s'arrêtent.
   — Ça va mieux ? je lui demande en tapotant son dos.
   Elle hoche la tête.
   — Un morceau de nourriture qui a mal passé...
   Un silence fait place jusqu'à ce que Luc reprend la parole.
   — Ah, je me souviens ! J'ai une nouvelle à vous annoncer : je me marie dans un mois !
   Tout le monde le félicite, dont moi, puis je me retourne vers Marzia. Elle rigole.
   — Qu'est-ce qu'il y a ?
   Elle s'approche de moi une seconde fois.
   — Je ne m'étouffais pas vraiment.
   Je la regarde d'un air questionneur.
   — C'était pour que Marlène ferme sa gueule. Tu vois, elle ne parle plus, Luc a changé de sujet.
   J'éclate de rire.
   — Dis donc, Elio, tu veux nous dire ce qu'il y a d'aussi drôle ? demande Normand.
   — Oh non, ça va... je dis en me retenant de rire.
   Je regarde pour le mille et unième fois Marzia. Je lui fais un high five discrètement.
   — Je valide, elle est bien énervante à juste parler d'elle-même. On aurait dit que ça faisait déjà une demi-heure, urgh.
   Je souris. Je ne suis donc pas fou ? J'ai une bonne raison de ne pas l'aimer ?
   Tout le monde fini de manger. Moi et Marzia avons parlé de notre côté pendant pratiquement le reste du dîner. Les autres commencent à se lever.
   — Viendriez-vous au bar, mes chers messieurs ? dis mon père.
   — Il n'est pas trop tôt ? demande ma mère.
   — Juste pour une petite bière !
   — Pourquoi pas ? Ce sera vin ce soir ! s'exclame Normand.
   Ils rient.
   — Oliver, tu viens avec nous ?
   — Non, ça va, je vais rester avec Marlène, nous allons prendre une promenade dans les bois.
   — À ta guise !
   Mon père, Normand et Luc disparaissent. Les seuls restants sont donc Oliver, Marzia, Marlène, ma mère et moi.
   — Bon, vu que vous rester ici, je voudrais de l'aide à tout nettoyer.
   Nous aidons ma mère à rentrer la nappe, jeté les déchets, mettre la vaisselle sale dans l'évier, bref, nous finissons en quelques minutes.
   — Merci de votre aide.
   — De rien, Madame Perlman. Bon, Oliver, allons-nous marcher ?
   — Oui, à plus !
   Il ne m'a pas regardé une seule seconde pendant le dîner, ni même là, à l'instant quand il est parti. Il m'énerve. Vaux peut-être mieux que je garde mes distances...