11. Début de l'inspection

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   Nous restons à nous regarder pendant un bon moment. Si je le pouvais, je l'embrasserais à en manquer de souffle comme si je courrais dans un marathon.
   Il se lève enfin en m'aidant avec sa main. Il ne la lâche pas et m'apporte sur le lit. Je me couche sur le côté, vers lui.
   — Tu es fatigué, tu devrais dormir...
   — Reste avec moi.
   — Pourquoi donc je resterai avec toi ?
   — Parce que je dormirais... mieux...
   Il sourit. Il déboutonne sa chemise et enlève son short.
   C'est dangereux.
   Il se couche vers mon côté, me regardant
   — Tu n'enlève pas tes vêtements ?
   — Ah, euh, si...
   J'enlève mon haut et mon bas. Je me recouche et le fixe aussi. Nous sommes hyper près, ce lit est trop petit pour deux personnes, même que Oliver pourrait déjà compter pour deux.
   — Je... désolé, c'était une idée idiote, il y a pas assez de place.
   — Tourne-toi.
   — Quoi ?
   — Fais-le.
   Je m'imagine mille scénarios. Il va fuir ? Je le sens s'agripper à moi, ses bras entourant mon torse.
   — Et maintenant, ça te vas, tu as assez d'espace ?
   Je réponds un "hm" que je ne sais même pas moi-même s'il signifie un oui ou un non.
   — Je n'ai pas envie d'être en conflit avec toi Elio, j'ai pas la force de me battre avec toi.
   C'est un signe de faiblesse ? Ou peut-être d'affection... Non.
   — Bonne nuit.
   Le dernier mot que j'entends sortir de sa bouche après un long moment. Moi, je ne dors toujours pas, mais lui, il dort, enfin, je crois. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi, tout d'un coup, il me serre dans ses bras comme ça. Tout à l'heure, il me détestait, puis maintenant, je suis en position cuillère avec lui. J'aimerais tant te comprendre Oliver, mais tu m'embrouilles l'esprit...

   Je me réveille par clarté du soleil qui fait interruption dans ma chambre. Première chose que je remarque est qu'Oliver est toujours avec moi et que... j'ai une grosse érection. Merde. Je me mets en petit bonhomme pour la cacher. J'entends un grognement.
   — Oliver ?
   Je me retourne et il se lève sans dire un mot puis quitte ma chambre pour aller dans la sienne. Il est déjà redevenu froid, génial.
   Je me lève à mon tour, ma bosse dans mon boxer s'est calmé, ouf. Je fouille dans ma garde-robe et prends un t-shirt Lacoste rayé bleu et un short noir. Je descends les escaliers. Marzia est dans la cuisine avec Mafalda.
   — Marzia ? T'es ici depuis combien de temps ?
   — Ne t'inquiète pas, je viens d'arriver.
   Je lui souris. Ma tête ne fais que se dire et redire que j'ai une chance énorme d'avoir une personne comme elle. Que ferais-je sans toi, Marzia ?
   — Tu veux aller déjeuner en ville ?
   — Pourquoi pas ?
   Nous partons aussitôt au café le plus populaire de coin et dégustons un croissant accompagné d'un latté.
   — C'est aujourd'hui que je vais inspecter Marlène.
   — Si elle se lève de son lit, je dis avec un sourire moqueur.
   — Comment ça ?
   — Eh bien, hier, elle a bu comme un trou à ce que j'ai vu, elle est entrée sans pression dans ma chambre, elle croyait que c'était la sienne et elle n'arrivait presque pas à prononcer un seul mot !
   — Pouahahah !
   Je me sens comme une jeune qui rigole avec sa meilleure amie du malheur des autres, discuter des potins et parler de nos amours. C'est ce que les filles font, non ?
   — Dommage que je n'ai pas pu assister à ça, je crois que j'aurais bien rit !
   — J'imagine, je dis, le sourire aux lèvres, regardant ma tasse de latte.
   — Ouuuh, je suis toute excitée de la rencontrer !
   Je fais une grimace. J'espère qu'elle sera du même avis que moi.
   — Allons allons, finissons de manger puis partons à la rivière pour passer le temps. Peut-être qu'il y aura nos amis.
   Je hoche la tête et nous terminons notre goûter. Nous partons aussitôt à la rivière. Arrivé, de mon côté, je ne vois pas nécessairement des personnes avec qui je parle habituellement, mais Marzia elle, fait pratiquement salut à tout le monde. C'est dans ces moments que je me dis que je devrais sortir plus souvent... Nous nous asseyons dans l'herbe et regardons les autres se baigner dans l'eau.
   — C'est pour ça que tu étais détruit quand il est parti...
   — De quoi tu parles ?
   — Oliver, qui d'autre veut tu que je parle ?
   — Ah, euh, oui, enfin, c'est assez vague, j'étais surtout en colère.
   — Contre lui ?
   — J'en sais rien...
   Je ne me connais pas moi-même...
   Elle regarde le ciel.
   — J'aimerais tant connaître un amour comme le tien.
   — Ce n'est pas de l'amour, enfin, plus maintenant...
   — Tu verras, tu réaliseras que oui.
   Je regarde le ciel aussi.
   — Viens, allons nous saucer, me propose-t-elle.
   — Mais tu n'as pas de bikini sur toi.
   Elle soulève son t-shirt.
   — Bien sûr que si !
   En effet, elle a son maillot de bain. Elle enlève ses vêtements et saute dans l'eau. Je fais pareil, gardant mon short. Nous nageons et nageons. Quel plaisir d'être à ses côtés.
   Il est presque midi, et nous somme toujours à la rivière. Nous avons les mains et pieds plissés, notre visage remplis de gouttes d'eau, nos cheveux trempés et notre corps qui grelotte à la sortie de l'eau.
   — Partons, ça fait depuis des heures que nous sommes ici, je lui dis.
   — T'as raison, je commence à épuiser d'être assommé par le soleil, ça me fatigue, elle me déclare.
   Nous prenons nos souliers et vêtements et partons. Nous nous laissons sécher en chemin sous le soleil.
   — Arf, je commence à être étourdi...
   — Ça va aller ? je dis en m'arrêtant.
   Elle hoche la tête. Elle à un coup de chaleur. Je la prends sur mon dos et continue à marcher.
   — Merci...
   Nous arrivons après encore quelques minutes de marches chez moi. Je la dépose pour qu'elle aille s'asseoir à la table et lui prépare un verre d'eau. Elle le boit en entier puis me redonne le verre.
   — Merci, je devrais aller mieux.
   Je hoche la tête, souriant.
   — Bon, début de l'inspection. Vous allez manger dans pas très longtemps non ? Je vais rester à dîner.

Again, Please, Call Me by Your Name [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant