— Te parler de moi ?
Je hoche la tête.
— Il y a pas grand chose à dire écoute, il me dit en grattant le derrière de sa tête.
Je le regard d'un air de pitié.
— Je connaît si peu de toi, pourquoi tu ne me racontes pas ta vie ?
Il rigole.
— Ma vie n'est pas extraordinaire, Elio, elle n'a rien de particulier.
— La mienne non plus, et malgré cela, j'ai l'impression que tu me connais depuis des années.
Il me regarde sans vraiment d'expression.
— Laisse tomber.
Je me laisse tomber sur le lit comme un lourd sac de patate. Il me rejoint, mais en s'allongeant doucement.
— J'ai toujours été un enfant turbulent.
Je pose mon regard sur lui.
— Malgré que j'ai beaucoup pris en maturité, mes parents ne l'ont pas eu facile. L'école était un enfer pour moi, je n'avais pas envie d'étudier et j'avais des amis qui m'ont trainé dans plusieurs problèmes. Ce qui m'a changé est quand j'ai lu un livre pour la première fois : un roman. J'ai commencé à m'intéresser à l'écriture, donc je travaillais fort pour avoir les notes de passage en français. En voyant mes notes monter, j'ai su que si je faisais des efforts, je pourrais devenir un homme bien. Voilà où j'en suis.
— Tu crois être devenue un homme bien ?
— Je ne sais pas, à toi de me le dire. Tu crois que c'est quoi, un homme bien ?
— Un homme bien, c'est peut-être un homme qui a un job de rêve, qui est riche et qui est marié.
— Wow, je devrai donc avoir un bon taf, être riche et te marier ?
— Ouais, peut-être bien, je dis avec un sourire en coin.
— M'ouais, peut-être bien, il répète.
— Tu en as d'autres des histoires à me raconter ?
— Si je te dirais toute ma vie, tu en perdrais la tête.
— Raconte moi une anecdote rigolote, tiens.
Je le vois réfléchir.
— Une de mes pires hontes assez drôle en y réfléchissant était à un spectacle que ma classe et moi devions présenter devant plus de 50 parents...
Et il continue ainsi à me raconter des moments de sa vie, surtout ses meilleurs. Pendant que je l'écoute demi-attentivement, je me dis que j'ai devant moi l'homme avec qui j'ai envie d'être pour toute ma vie. Quoi qu'il se passera, jamais je ne le laisserai tomber, il est la chose qui compte le plus pour moi à cet instant présent. Je me demande pourquoi à chaque fois qu'il m'explique quelque chose, je me perds dans mes pensées, dans mes pensées peut-être un peu fofolle.
Je souris bêtement à chaque mot qui sort de sa bouche que j'ai envie de dévorer. C'est ça, être fou amoureux ? Je me suis jamais posé la question.
— Elio, tu m'écoutes ?
— Plus vraiment, je l'avoue...
— Je croyais que tu voulais en savoir plus sur ma vie.
— Oui, je veux tout savoir de toi.
Il sourit en secouant la tête.
— Bien sûr, tu veux tout savoir...
Je m'approche de lui et dépose ma tête sur sa poitrine pour lui caresser les cheveux. Son corps est si confortable.
— Je n'ai pas eu que de bons moments en étant jeune adolescent, mais j'en ai eu plein avec toi, Elio, autant l'été passé que cet été, même cet instant précis restera un souvenir gravé dans ma tête pour toujours.
Je rougis.
— Oliver...
Je me mets à genoux sur le lit en prenant sa main.
— Tu peux être mon homme bien ?
Il rigole encore et encore.
— À tout jamais, Elio, à tout jamais tu seras mien.
VOUS LISEZ
Again, Please, Call Me by Your Name [TERMINÉ]
Fiksi PenggemarSuite du film "Call Me by Your Name" créé avec ma propre imagination. Été 1984. Juin 2018 - Août 2019