Le frère de ma meilleure amie //Nekfeu//

Confrontations

Le lendemain, je suis réveillée par la sensation des bras de Ken qui viennent m'entourer. Je pousse un léger grognement de mécontentement : j'avais encore envie de dormir moi... Sa bouche dépose de légers baisers sur mon cou et mon agacement laisse peu à peu place à une grande satisfaction. Je me sens tellement bien avec lui...

« Tu es bien matinal » finis-je par dire d'une faible voix, les yeux toujours fermés.

« Il est bientôt 14h. Beaucoup de personnes sont déjà réveillées. »

Je pousse un soupir et enfonce mon visage dans le creux de son cou, comme pour me cacher du monde extérieur. Je ne veux qu'une chose : pouvoir rester dans la bulle de confort que nous avons formée ensemble hier soir. Je n'ai pas envie de sortir si c'est pour devoir me maintenir éloignée de ses bras et de ses lèvres toute la journée, et j'ai encore moins envie de sortir si c'est pour entendre Emilia me rappeler à quel point elle a de la chance de pouvoir désormais vivre sa relation avec Deen en plein jour.

« Princesse ? » chuchote-t-il à mon oreille.

« Hm... »

« Je crois qu'il va falloir qu'on sorte l'un après l'autre. »

« Vas-y d'abord » grogné-je en empoignant notre sac de couchage déplié afin de m'enrouler dedans, laissant Ken sans couverture. Son rire me fait sourire mais je n'ouvre toujours pas les yeux. Je sais que si je croise son regard, je ne voudrais pas le laisser partir.

Il vient embrasser ma tempe et je l'entends se lever pour sortir de la tente. Je me retrouve seule, dans le sweat que Ken m'a passé avant de dormir pour que je n'ai pas froid, entourée de son odeur et des souvenirs de la nuit précédente. Je soupire une nouvelle fois avant de trouver le courage de me mettre debout, d'enlever ce pull à contrecœur, et de récupérer mes affaires pour pouvoir me changer après une bonne douche bien chaude.

Une fois prête pour la journée, je redescends dans la pièce principale de la villa et remarque Ken et Deen assis près du bar, un café à la main. Deen me sourit d'un air entendu, je suis sûre qu'il a déjà ses théories quant à mon absence de cette nuit...

« Bah alors poupée, c'est maintenant que tu te lèves ? »

« Laisse-moi tranquille Deen, sinon je bois ton café. »

« Tu n'oserais pas... »

Moins confiant que ce qu'il aimerait me faire croire, Deen rapproche sa tasse de lui.

« Ils sont où les autres ? »

« Partis manger sur la plage je crois. Si tu veux les rejoindre, on te retient pas poupée. »

J'imagine qu'ils devaient  être en train de discuter d'Emilia quand je suis arrivée. Je sens les yeux de Ken me scruter depuis que je suis descendue. Incapable de résister plus longtemps, je croise son regard et constate que ses sourcils sont froncés. Qu'est-ce qui lui arrive encore ?

« Pourquoi tu l'appelles poupée si vous n'êtes pas ensemble ? » demande-t-il alors à l'intention de Deen. Ce dernier lève un sourcil, sans doute autant étonné que moi par la question de Ken.

« Parce que c'est marrant et que c'est assorti à son prénom. Pourquoi ? Ça te pose un problème ? »

« Je trouve ça bizarre, c'est tout. »

Avant que cette conversation ne puisse devenir plus gênante qu'elle ne l'est déjà, je m'interpose et m'adresse à Ken : « Je ne sais pas où se trouve le café, tu pourrais me montrer ? »

Il pousse un soupir, sans doute parce qu'il sait très bien que je n'ai pas besoin de lui pour trouver le café dans la cuisine, mais il me suit en silence. Une fois seuls, je me retourne vers lui pour comprendre son attitude.