Chapitre 18 - « Ça pourrait être interessant. »

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« Lucie, attend. »

Lucie se retourna en entendant quelqu'un l'appeler et aperçut Jules en train de se frayer difficilement un chemin dans la foule des élèves qui trainaient des pieds pour se rendre en cours. Étrangement, c'était comme si tout le monde s'était donné rendez-vous dans les couloirs ce jour-là et y circuler était devenu le parcours du combattant.

Alors que Jules arrivait enfin à sa hauteur, il lui fit un sourire et réajusta son sac. « Désolé de te déranger, mais est-ce que tu saurais où se trouve le studio de danse ? »

Lucie cligna plusieurs fois des yeux, ne s'attendant pas à une telle question. « Le studio de danse ? »

Il hocha la tête en haussant les épaules. « Je dois aller voir Mademoiselle Smith, si je me souviens bien, pour lui demander s'il est possible d'intégrer son cours. »

« Tu fais de la danse ? » Demanda-t-elle, toujours pas remise de son choc, mais désormais curieuse.

« Je sais très bien ce que tu vas dire, » commença-t-il en soupirant, mais pas le moins du monde mal à l'aise, « la danse c'est un sport de fille et un garçon ne devrait pas- »

« Qui ? Non ! » S'exclama-t-elle, lui coupant ainsi la parole et explosant de rire. « Ce n'est pas du tout ce que j'allais dire, je suis juste étonnée parce que je ne pensais pas que tu pratiquais ce genre de sport. En plus, ça fait longtemps que nous n'avons pas eu de danseurs dans la partie lycée. »

Il tenta un sourire d'excuse alors qu'elle l'emmenait en direction du studio. « Désolé, c'est juste que j'ai l'habitude que les gens me jugent par rapport au sport que je fais. Du moins, en France. »

« Comment ça en France ? » Le questionna-t-elle en fronçant les sourcils et en penchant la tête sur le côté.

« Même si ça s'améliore, les Français ont beaucoup plus tendance à juger quelqu'un par rapport au sport qu'il pratique que les Anglais. » Remarqua-t-il en enfouissant les mains dans ses poches, l'air ailleurs.

En tournant dans un nouveau couloir, Lucie lui lança un regard interrogateur. « Tu parles des Anglais comme si tu avais déjà vu leur réaction de tes propres yeux. Tu as habité au Royaume-Uni ? »

« J'en reviens tout juste oui. » Répondit-il avec un sourire grandissant, comme s'il était content qu'elle pose la question. « Mes parents ont travaillé pendant un peu moins de dix ans dans l'ambassade de France à Londres, mais ils viennent tout juste d'être à nouveau mutés sur le territoire français. »

« Et ça ne te manque pas ? » L'interrogea Lucie qui aurait elle-même aimé pouvoir vivre une telle opportunité. « On peut dire que nos modes de vie diffèrent pas mal. »

« C'est vrai, ça me manque un peu. Mais je pense qu'il était temps qu'on rentre, ma soeur commençait à en avoir marre. »

Elle se retourna vers lui comme s'il venait de dire que la terre allait exploser dans quarante-huit heures. « Comment est-ce qu'elle pouvait en avoir marre ? Ce devait être une expérience exceptionnelle ! »

Il rigola face à son enthousiasme et haussa les épaules. « Certaines personnes ont un peu plus de mal avec le mal du pays, je suppose que c'est ce qui la travaillait. Et puis, elle a une drôle de tendance qui porte vers le patriotisme, allez savoir pourquoi. »

« Je sais ce que c'est. » Acquiesça-t-elle en pensant à Camille qui pouvait elle-même se montrer très protectrice envers son pays. « En tout cas, pour le peu que je l'ai vu, elle a l'air très gentille. »

« Oh elle l'est, du moins envers les personnes qu'elle apprécie et celles qui ne sont pas son frère. C'est un vrai diable avec moi. » Confirma-t-il avec un air grave.

Private Highschool - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant