Chapitre 30

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27 Juillet 1506.


Je n'ai pas réussi à m'endormir, je suis restée allongée toute la nuit sur ce matelas de paille, entourée de rats et d'araignées. Je ne sais même pas quelle heure il est, mais il doit être très tôt. Probablement cinq heures du matin d'après ce que j'arrive à distinguer par la petite ouverture où le soleil pointe son nez. J'ai passé toute la nuit à méditer. Je ne sais toujours pas de quoi on m'accuse, mais cela doit être grave pour que je sois enfermée au cachot.
Je ne sais pas ce qu'il va m'arriver, mais j'ai peur. J'ai terriblement peur. Personne n'est pas condamné au geôle pour rien. Quoique.

J'aimerais tellement retrouver ma vie d'avant. Cette vie paisible et douce au côté de mon mari qui prenait soin de moi. Je me rends compte que je suis allée beaucoup trop loin. Je n'aurais jamais dû essayer de m'élever autant dans cette société. C'était dangereux et je me suis brûlée. Mais est-ce trop tard pour un retour en arrière ?
J'en ai peur. Cependant, je garde espoir. Peut-être que demain je serai dans un carrosse en direction de ma demeure et que tout ceci ne sera qu'un mauvais souvenir.

Après un dernier soupire, je ferme les yeux et essaie de m'endormir. Mais je suis rapidement distraite par un petit bruit de claquement de chaussures en direction de ma prison. Je me relève rapidement du sol, croyant que le roi à changé d'avis et me laisse sortir. Mais il n'en n'est rien, c'est son épouse qui se tient devant moi avec un grand sourire aux lèvres.

«- Alors, comment trouvez-vous vos nouveaux appartements ?

- ...

- Vous ne dites rien ? Vous avez bien raison petite catin. Vous avez essayé d'être au-dessus de votre rang, mais vous ne le serez jamais. Vous ne ferez jamais partie de la famille royale, ou même de quelqu'un qui s'en rapproche. Vous n'êtes qu'une noble pauvre qui a essayé de se lever dans la société. Mais, le roi est marié, et je déteste qu'on me manque de respect. Je suis la reine et vous n'êtes rien. Vous n'auriez pas dû essayer de jouer dans cette cours, vous n'y connaissez rien, ni mêmes nos coutumes. Mais, tant pis, vous avez essayé, vous êtes tombées et vous finissez au cachot petite sotte.

- Pourquoi me dîtes-vous cela ?

- Et vous, pourquoi avez-vous fait tout cela ? Vous croyiez réellement que le roi allez m'évincer pour vous ? C'est mal le connaître. Il adore les femmes, et je sais de quoi je parle. Vous n'êtes pas la première à essayer de le séduire et de le faire tomber amoureux. Mais je dois avouer, que vous êtes là plus tenace. La plupart se sont fait évincer par une autre, seulement quelques jours voir quelques semaines après. Mais pour vous, il avait une admiration toute particulière, même si je sais que cet amour n'était que du désir. Sinon, pourquoi vous aurait-il enfermé au moindre doute sur votre honnêteté ?
Vous y avez cru, comme toutes les autres. Mais vous, contrairement à elle, finissez au cachot.

- Qu'essayer vous de me dire ?

- Cela semble plutôt simple. Pourquoi vous retrouvez-vous ici alors que vous êtes innocente ? Moi-même je le sais que vous n'avait rien fait, car c'est  c'est moi qui vous ai fait enfermé.
La rumeur que j'ai fait courir n'a pas été dur à convaincre la cour et le roi. J'ai simplement émis la proposition que vous seriez une traîtresse, et que vous donneriez des informations compromettantes au roi voisin, notre ennemi.
Savez-vous pourquoi le roi y a cru ? c'est bien facile, il se trouve qu'il y a réellement un ennemi, un traître dans le royaume mais nous ne savons pas qui il est, même si aujourd'hui tout le monde pense que c'est vous.
J'ai simplement caché quelques lettres compromettantes, que j'ai fait écrire exprès pour vous faire inculper, dans votre chambre. Et puis, j'ai juste eu à attendre qu'une femme de chambre trouve ces lettres en rangeant votre suite et en informe Sa Majesté.

- Vous êtes monstrueuses...

- Et vous ? Ne vous permettez pas de me juger. J'éloigne simplement les petites catins en votre genre de mon époux.
Vous avez voulu devenir moi, mais vous n'êtes pas et vous ne serez jamais une reine. À cet égard, vous allez payer les conséquences d'avoir voulu être plus haute que vous ne le serez jamais. Il fallait rester dans votre rang, dit-elle en s'éloignant»

Désir. [RM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant