Chapitre 18

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7 mai 1506.


Me voilà fin prête pour la soirée que je n'attends plus. Cet après-midi n'a été fait que de questions. Je me demandais sans cesse si je devais ou si je ne devais pas porter ce présent.

J'en suis venue à la conclusion de ne pas le porter. Le roi me l'a peut-être explicitement demandé, mais je ne peux le mettre en présence de mon mari. C'est inacceptable envers mon époux, bien que j'en ai terriblement envie.
Je ne sais pas comment réagira sa majesté, et je pourrais dire que cela m'importe peu, mais ce serait mentir. En réalité, je suis terrifiée par sa réaction. Le souverain est connu pour avoir eu une multitude de maîtresses, et aucune d'elles ni même personne du royaume n'a jamais osé lui désobéir. Enfin, le dernier ayant fait cela, la cour s'en souviens encore: il a été emprisonné quelques années, deux il me semble, avant d'être décapité. Je ne souhaite pas finir comme cela.

Mais est-ce si grave de ne pas honorer le collier que le roi m'a offert ?
Je ne pense pas, du moins je ne l'espère pas.

«- Vous êtes ravissante, me complimente mon mari.

- Merci, lui répond-je timidement.»

Je passe mon bras au creux du sien pendant qu'il nous entraîne vers la salle principale. Salle ou sont attendus tous les invités riche du roi.

Arrivés notre tour, nous nous avançons silencieusement devant le roi et nous nous courbons en une parfaite révérence. Ne voulant pas m'attarder davantage devant celui-ci, et après son autorisation, je me relève rapidement et tente de me diriger dans un autre coin de la salle. Mais mon mari n'a pas l'air d'être de cet avis car lui et le souverain s'engagent dans une discussion que je n'écoute que d'une oreille. La seule chose qui retient mon attention, et le regard pesant que porte le roi sur moi, ou plutôt sur mon cou, là où ma peau n'est pas recouverte par le bijou qu'il m'a offert.

Essayant de fuir cette situation le plus rapidement, je tourne délicatement ma tête de droite à gauche cherchant un endroit où me réfugier, tout en faisant semblant d'écouter la conversation de ces messieurs.
Je discerne du coin de l' œil un petit groupe de femmes discuter et rire doucement dans leur mouchoir. Je salue une dernière fois le roi et me retire de devant ce dernier pour me diriger vers ces dames.

Après quelques temps de papotage en compagnie de ces nobles femmes, je sens une main se poser sur mon épaule me faisant me retourner non sans une once de stress.

«- M'accorderiez-vous cette danse, madame ?

- Bien sur, sire, réponde-je à contrecœur.»

Désir. [RM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant