Une vie d'ados

Une vie d'ados : Chapitre 28

Amel passa devant une porte ouverte. Elle était morte de peur. Des pas résonnaient dans tout le bâtiment. Ils n'avaient que des bâtons pour se défendre ! Elle avança. Patrick évoluait en silence, de l'autre côté du couloir. Matthieu et Jonathan menaient le groupe. Un cri retentit. C'était un homme. Pas n'importe lequel. Thomas ! Amel se mit à courir.

- Amel ! Non ! Hurla Patrick.

Elle ne voulait rien entendre. Sa meilleure amie était là et visiblement Thomas aussi.

Alizée entendit son portable qui sonnait. Elle regarda. Thomas. Que voulait-il, ce n'était pas le moment ! Elle rangea l'appareil et fit signe aux autres d'accélérer.

Matthieu essayait d'écouter mais tout était brouillé. Amel passa en trombe devant lui. Que faisait-elle ? Jonathan la suivit. Matthieu vit arriver droit vers eux deux hommes.

- En face ! Cria-t-il.

Patrick le rejoignit. Au lieu de les attaquer, les deux hommes passèrent en trombe. Ils hurlèrent en croisant Matthieu et Patrick.

- Fuyez ! Tout va exploser !

Exploser ? L'entreprise allait exploser ? Matthieu eut du mal à percuter. Jonathan retenait Amel plus loin. Elle se débattait.

- Jen' est encore dedans ! Et ... Tom' ! Je l'ai entendu ! Pleura-t-elle.

Patrick regarda derrière lui.

- On doit sortir ! Expliqua-t-il.
- Pas sans Jen' ! S'écria Matthieu, en continuant son avancée.

Jonathan l'intercepta.

- Tu ne peux pas continuer, Matt'. Tu vas mourir ! Réfléchis ! Qu'aurait-elle voulu ? Demanda son ami.

Matthieu savait que quand Jonathan disait elle, il voulait dire Jenifer mais ... Peut être qu'elle aurait voulu qu'il soit en sécurité mais il ne pouvait pas l'abandonner ! Amel profita que Jonathan soit distrait pour se dégager et partir en courant.

- Mel' ! Amel ! Revient ! Hurla Jonathan.

Matthieu courut à sa suite. Jonathan n'eut pas d'autre choix. Il les suivit. Patrick hésita et finit par s'engager lui aussi. Amel courait en tête.

- Thomas ! Cria-t-elle.

Personne ne lui répondait. Un grand bruit retentit. Le faux plafond s'effondra, la séparant de Matthieu et des autres. Un bout de métal vint lui écraser la jambe.

- Ah ! Aïe ! Put*** de me*** ! Aïe ! Ma jambe !

La jeune fille essaya de la décoincer, sans succès. Soudain, Amel sentit une drôle d'odeur. Elle se tourna. Du gaz s'échappait d'une porte. Il puait le ... Oh non ! Elle essaya de dégager sa jambe.

- Pitié ! Je t'en supplie ! S'il te plait ! Retire-toi !

Amel mit sa main devant son visage. Elle se mit à tousser. A votre avis, il fallait mieux mourir écraser, exploser ou ... asphyxier ?

- Réveille-toi ! Jen' ! S'il te plait ! Bats-toi ! Allez ! S'époumonait Thomas.

La jeune fille était inerte sur le sol. Cela faisait déjà plusieurs secondes qu'elle ne respirait plus. Thomas dû s'avouer vaincu. Jenifer était morte. Il avait fait tout son possible mais cela n'avait pas suffit. Une larme glissa sur sa joue. Le plafond se craquela. Et merde ! Le jeune homme se leva. C'est là qu'il entendit les injures. Puis les supplications. Amel ? Thomas regarda la porte d'où s'échappait le gaz toxique puis Jenifer. Il hésita. Jenifer était morte de toute façon. Il devait sauver Amel ! Thomas partit en courant.

Matthieu passa à toute vitesse devant une porte ouverte. Le plafond s'était effondré, bloquant Amel. Ils devaient faire vite mais quelque chose retint son attention. Cette veste, par terre. C'était celle de Jenifer ! Il en était sûr !

- Continuez ! Je vous rejoins ! Cria-t-il à Jonathan et Patrick, qui partirent en courant.

Matthieu revint sur ses pas et entra. Cette pièce était déjà remplie de gaz. Une explosion retentit. Le jeune homme attrapa la veste et se cacha la bouche et le nez avec. C'est là qu'il la vit. Par terre, le visage serein et détendu. Elle était blessée au bras et un couteau gisait prés d'elle. Jamais Matthieu ne pensait ressentir ça, un jour. Son cœur sembla se craqueler en milles morceaux pour que chacun d'eux viennent lui percer le corps pour former une blessure qui ne se refermera pas. Matthieu tomba à genoux prés de Jenifer. Il posa ses deux mains sur sa poitrine.

- Respire Jen' ! Allez ! Respire !

Le jeune homme continua le massage et essaya le bouche-à-bouche. Mais l'air était très mauvais et il ne savait pas depuis combien de temps, Jenifer ne respirait plus. C'était surement trop tard. Alors c'était comme ça que ça se finissait ? Non !

Amel sentit des larmes brûlantes qui glissaient sur son visage. Elle ne voulait pas mourir comme ça. Une autre explosion retentit et elle hurla.

- Amel ! Où es-tu ? Crie ! Mel' ! C'est Thomas !
- Là ! Tom' ! Je suis là ! Dépêche-toi, s'il te plait ! Dépêche-toi ! Cria-t-elle en retour.

C'est là, qu'il apparut. Elle sentit son cœur se serrer. Elle l'avait rejeté et il risquait sa vie pour la sauver. Si ce n'était pas de ...

- Ah ! Cria Amel, avant que tout s'effondre.

- Où sont vos amis ? Redemanda le policier.
- À l'intérieur ! Intervenez, merde ! Ca fait dix fois que l'on vous le dit ! Ils sont à l'intérieur ! Cria Alizée.

Hélène faisait les cents pas devant l'entrée. Allez ! Allez ! Dépêchez-vous les gars ! Soudain, une partie du bâtiment s'effondra. Il y eut des cris.

- Vite ! Magnez-vous d'intervenir ! Cria Hélène, à son tour.
- On ne peut rien faire. Tout va s'effondrer et exploser. Je ne peux pas envoyer mon équipe de pompiers. Cela ne fera que plus de morts.
- Là ! Regardez ! Hurla Grégoire.

Patrick sortit de la fumée. Amen, appuyée sur Jonathan et qui sautillait, suivait avec le jeune homme. Leurs amis coururent vers eux.

- Où sont les autres ? Matt' ? Jen' ?! S'alarma Alizée.
- On ne sait pas. On ne les as pas vus. Expliqua Patrick.
- Oh non ...

Une autre explosion retentit puis une autre. Elles s'enchainèrent.

- Écartez-vous ! Le bâtiment s'effondre ! Cria un pompier.
- Non ! Hurla Amel.

Hélène, Jonathan et Alizée la retinrent. Patrick s'approcha et prit la main d'Hélène dans la sienne. La bâtisse s'écroula dans un bruit affreux de tôles, métal, bois et paille. C'est là que l'on vit quelqu'un debout au milieu des flammes.

- Là ! Cria Patrick.

Les pompiers intervinrent. Amel serra les doigts. Pitié. Pitié. Les pompiers sortirent des flammes Matthieu, qui était en état de choc et qui tenait dans ses bras, Jenifer. Amel rigola puis regarda avec horreur le reste du bâtiment. Elle tomba à genoux et des larmes se mirent à dévaler ses joues. Hélène posa sa tête contre le torse de Patrick. Il la serra dans ses bras. Grégoire faisait pareil avec Alizée. Jonathan essayait de réconforter Amel, qui hurlait et pleurait à la fois.
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Deux jours sont passés depuis l'explosion. Matthieu allait bien malgré son état de choc. Patrick et Jonathan allaient bien à part quelques égratignures. Amel était le cas le plus sérieux. Elle avait eut ses poumons remplis de fumée et sa jambe, complètement déboîtée. Mais ce n'était pas ça qui faisait peur au médecin. La jeune fille semblait voir une scène que seule elle pouvait voir et qui semblait horrible. Personne n'avait réussi à la faire parler.

Amel se tenait droite dans sa robe noire de deuil. La photo devant ses yeux semblait vacillée. La jeune fille regarda autour d'elle. Patrick se tenait à côté d'Hélène. Jonathan, seul, prés de Matthieu. Alizée et Grégoire se serraient l'un contre l'autre. Amel s'avança et ouvrit sa main. Dedans y brillait son collier avec son pendentif en forme de cœur. L'explosion avait fait un mort.

- Au rev ...

La jeune fille tomba à genoux.

- Non ! Ce n'est pas juste ! Cria-t-elle.

Sa mère se précipita à ses côtés.

- La vie n'est pas juste, ma chérie. Murmura-t-elle.

Elle la serra dans ses bras.

- Tu dois lui dire au revoir, Mel'. C'est important. Ajouta Matthieu.

Amel se releva. Elle ré-ouvrit sa main. Pardonne-moi. Pardonne-moi. Elle embrassa le médaillon et le laissa glisser entre ses doigts. Elle y ajouta sa poignée de terre. Le collier claqua contre le bord du cercueil et alla s'écraser au sol, dans la terre. La terre glissa le long du bois et recouvrit le collier. Enterré ... Pensa-t-elle. Comme toi.

- Au revoir ... Souffla-t-elle.

Elle se retourna et fit un pas. Elle stoppa et regarda ses amis. Tous là, blottis les uns contre les autres. À se soutenir. À s'aimer. À s'aider ... À vivre ! Amel fit demi-tour.

- Au revoir, ... Merci d'avoir été qui tu as été ... Je t'ai ... t'aime ... Pleura-t-elle.

Une de ses larmes glissa le long de sa joue. Elle tomba dans la tombe et alla couler le long du bois avant de rejoindre le présent d'Amel. La jeune fille rejoignit les autre, se laissa tomber à terre et se remit à pleurer.