[ An 502 de l'ère Thrilmur, 4e mois ]
Le printemps vient d'arriver dans les contrées de Thimeres, un pays où la magie se manifeste sous de nombreuses formes. Certains étudient toute leur vie dans l'espoir de la maîtriser, d'autres prient pour que celle-ci vienne les aider à réaliser leurs tâches quotidiennes. Beaucoup ont peur des calamités bestiales qu'elle pourrait faire apparaître sur leurs terres, et les derniers ne sont même pas au courant de son existence.
Ce royaume, dont la capitale se situe au centre du continent, est gouverné depuis plus de cinq siècles par les nains, des êtres petits par leur taille, mais grands par leur force.
Godrick, le roi, règne d'une main de fer sur toutes les races.
Les Humains, la cible privilégiée de sa tyrannie doivent travailler dur pour avoir de quoi survivre après avoir payé la taxe royale.
Les Elfes, peuple magique, se cachent dans une partie inconnue du pays depuis plus d'une vingtaine d'années afin d'échapper aux nouvelles lois, qu'ils jugent abusives.
Les Nains, quant à eux, restent auprès du monarque du pays, qui leur accorde des places privilégiées, tant qu'ils le servent corps et âmes.
C'est à Littleham, un petit village du sud du royaume qu'une silhouette se déplaçait, bravant le froid. Dans la pénombre un jeune homme, tout juste la vingtaine, grand brun aux cheveux courts, emmitouflé dans un long manteau de fourrure se hâtait pour retrouver la chaleur de son foyer.
Il travaillait à la forge où le forgeron, un ami de longue date, lui enseignait les ficelles du métier. Ce jour-là, il lui avait demandé de rester plus tard que d'habitude afin de finir la commande qui leur permettrait de gagner suffisamment d'argent pour subvenir à leurs besoins, lesquels ne cessaient d'augmenter dû à un impôt exorbitant.
La nuit commençait à s'abattre lorsqu'une forme lumineuse attira l'attention du jeune homme. Celle-ci se trouvait au pied d'un arbre, non loin de la sortie du village. Le garçon hésita quelques instants avant de s'y rendre. Une fois la nuit tombée les monstres étaient de sortie et qui sait quelles créatures l'attendaient, tapies dans l'obscurité.
Cependant, poussé par une force magique et ne pouvant résister à sa curiosité, il décida de braver le danger et de s'en approcher.
Lorsqu'il arriva au pied de l'arbre, il trouva une sphère lumineuse, l'objet qu'il convoitait, bien que celui-ci semblait sans intérêt. Au moment où le garçon toucha l'objet, il éprouva une certaine familiarité à son contact, oubliant jusqu'au danger environnant.
Non loin de là, une meute de loups, eux-mêmes attirés par la boule de lumière, observaient le jeune homme, attendant le moment propice pour attaquer.
Le jeune homme, concentré sur cette chose qu'il venait de trouver, n'eut pas le temps de réagir lorsque le chef de meute l'attaqua. Il tenta de repousser l'animal à la force de ses bras, mais sans succès, écopant de plusieurs griffures. C'est alors qu'une voix se fit entendre :
« Qu'est-ce que tu attends ?! Sers toi de l'arme pour te défendre ! »
Dans le feu de l'action, le jeune homme ne chercha pas à comprendre d'où pouvait venir ce conseil. Il tendit son bras droit, pendant que le gauche maintenait la bête à distance. Lorsqu'il réussit enfin à attraper la sphère, celle-ci changea de forme dans sa main, lui procurant de quoi se défendre.
« Une épée ?! » pensa-t-il, étonné de voir la transformation de l'objet qui était auparavant une simple sphère.
Le loup lui même fut surpris de ce changement et il s'éloigna d'un bond, afin de jauger son adversaire. Encouragé par les quelques aboiements de sa meute, il repartit à la charge.
Le jeune homme, qui n'avait jamais combattu de sa vie, empoigna fermement la garde de l'épée, il la secoua devant lui, espérant toucher son ennemi et asséna, avec le plat de la lame, un coup puissant au loup, qui, bien étourdit, préféra s'enfuir accompagné de sa bande...
- Merci pour le conseil ! cria le garçon à celui qui l'avait aidé plus tôt.
En cherchant du regard, il ne vit cependant personne.
Non loin de là, un garde nain effectuait sa ronde de nuit à la recherche de monstres ou bien d'habitants ne respectant pas les lois. Il remarqua le regard perçant de deux yeux bleus sur un visage pâle dans l'obscurité au moment où le jeune homme, qui n'avait rien à faire en dehors du village aussi tard, se tournait vers lui.
- Vous là-bas ! Déclinez votre identité ! ordonna le garde l'air hargneux.
- Bonsoir ! Je suis Rhimat, monsieur ! se présenta-t-il.
- Que fais-tu dehors mon garçon ? T'es pas au courant qu'il est interdit de s'aventurer hors du village une fois la nuit tombée ?!
- Désolé, je rentrais chez moi après ma journée de dur labeur, monsieur, répondit Rhimat cachant l'arme, qui semblait se faire toute petite, dans son dos.
- Tu travailles où ? demanda le nain.
- Dans la forge du village, je viens de finir ma journée et je récupérais ... des plantes avant de rentrer chez moi ! mentit astucieusement le jeune homme.
- Bien, dépêche toi de rentrer ! Je devrais te mettre une amende, comme tu as dépassé le couvre-feu, mais tu as de la chance c'est mon jour de bonté, affirma-t-il.
- Vraiment ? Merci monsieur le garde ! dit Rhimat, s'inclinant.
- Allez rentre chez toi ! Et que je ne t'y reprenne pas ! Je serais pas aussi gentil s'il y a une prochaine fois ! avertit le garde.
Rhimat se dépêcha donc de rejoindre l'entrée du village. Une fois arrivé au seuil de sa maison il se rendit compte que la lune brillait déjà.
Il rentra puis ferma la porte derrière lui, déposa l'arme dans l'entrée, ainsi que son manteau, laissant apparaître un haut en lambeaux, déchiré par les attaques acharnées du loup.
Le jeune homme le retira et le jeta, laissant apparaître un torse et des bras musclés, bien qu'entaillés par endroit suite aux griffures de l'animal. Il alluma ensuite un feu dans sa petite cheminée, afin de chauffer son repas – une soupe de légumes - tout en se réchauffant.
Une fois le repas chaud, il s'installa sur une chaise auprès de la petite table qui se trouvait dans la pièce unique de sa maison. Il apporta le bol aux lèvres gercées de sa bouche fine. Entourée d'une barbe naissante, elle se terminait sur une mâchoire rectangulaire.
La soupe, qui avait chauffée bien trop longtemps, brûla la langue du jeune homme à qui ce genre de chose arrivait bien trop souvent.
Il jura, une nouvelle fois, qu'on ne l'y reprendrait pas.
Rhimat attendit quelques temps que son repas refroidisse, finit de manger rapidement, puis se dirigea vers son lit, qui se trouvait dans le coin le plus éloigné de la porte d'entrée de chez lui, où le sommeil le rattrapa rapidement.
VOUS LISEZ
Échos de Thimeres
FantasyDans le monde fantastique de Thimeres, le danger est omniprésent. À la nuit tombée, loups et autres monstres terrorisent les villageois qui s'aventurent hors de leurs chaumières. Le jour, c'est la tyrannie du roi Nain Godrick, nourrissant une profo...