Échos de Thimeres

Chapitre 9 : Gestalt - ... Et le tyran. Partie 1/4

[ An 473 de l'ère Thrilmur, 8e mois ]

Le lendemain matin, Ereli se rendit de bonne heure à sa taverne dans le but d'ouvrir la porte à son nouvel ami nain. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il le trouva à l'intérieur, debout, attendant devant la porte, les mains serrant son entrejambe.

- Ah, désolé, tu trouveras des latrines derrière, dit le tavernier tout en libérant le passage.

Gestalt le remercia d'un signe de la tête puis se hâta d'aller satisfaire son besoin fort pressant. Une fois soulagé le nain retourna à l'intérieur de la taverne afin de saluer comme il se devait son logeur.

- Bonjour Ereli !

- Bonjour Gestalt, tu vas mieux à présent ? demanda Ereli.

- Oui merci ! Cependant, quelques minutes de plus et ça n'aurait pas été le cas, avoua-t-il.

- Encore désolé, je tacherais de préparer un pot de chambre si jamais tu avais de nouveau besoin d'un endroit pour dormir, prévit le tenancier

- Ce sera avec joie que je reviendrais mon ami, mais pour le moment je dois me dépêcher sinon Tabby va s'impatienter, dit le jeune nain prêt à repartir.

- Prends cette bouteille avant de partir, ça ne se fait pas d'arriver les mains vide, de plus il me semble qu'elle a particulièrement apprécié cette boisson hier, dit le barman en tendant la bouteille à son ami.

- Tu as raison, merci pour la bouteille. Allez j'y vais, souhaites moi bonne chance, demanda Gestalt en s'emparant de la bouteille.

- Tu es capable de terrasser un lapin, cueillir quelques carottes ne devraient pas être un problème pour toi, mais bonne chance !

- Ce ne sont pas les carottes qui vont me poser problème en effet, je reviendrai te raconter, à plus tard !

Il sortit de la taverne en saluant le propriétaire de celle-ci. Dehors, l'aube pointait le bout de son nez. L'explorateur respira un grand bol d'air frais puis se mit en route.

Dans le village de Monetrest les habitants s'activaient, lentement mais sûrement chacun s'attelait à la tâche qui lui incombait. Ici et là, des fermiers préparaient des chariots remplis de fruits et légumes, lesquels partiraient plus tard dans la matinée pour rejoindre les villes avoisinantes et être vendus.

Gestalt s'arrêta devant la clôture de la ferme de Tabby, là où il l'avait rencontrée la veille. Après l'avoir cherchée du regard pendant quelques instants, il dut se rendre à l'évidence qu'elle n'était pas encore sortie. Le nain se rendit donc à l'entrée de la bâtisse en bois où devait loger la fermière. Arrivé devant la porte il frappa quatre coups successifs puis attendit que l'on vienne lui ouvrir. Quelques instants plus tard, la porte s'ouvrit, laissant apparaître la jeune femme. Un air fatigué s'affichait sur son visage, et elle n'était d'ailleurs pas coiffée. Après avoir baillé à s'en décrocher la mâchoire et s'être frottée les yeux elle posa enfin son regard sur le nain, qui contenait sa surprise, la voyant si fatiguée.

- B'jour le nain, entre vite, lâcha la jeune femme, encore en train de bailler.

Gestalt la salua puis s'exécuta. Il suivit la fermière dans la maison. L'intérieur était sobrement décoré, des tapis en fourrures se trouvaient sur le sol et quelques peintures étaient exposées sur les murs. Il la suivit jusqu'à la pièce ou elle devait certainement manger, car une petite table et deux chaises étaient disposées au milieu de la pièce, non loin d'un four qui fonctionnait au feu de bois que l'explorateur regarda avec intérêt, pensant qu'il devait être fort pratique lors de la préparation de bonnes tartes aux fruits. Tabby s'installa sur la chaise la plus éloignée puis s'empara d'une pomme qui se trouvait dans une corbeille de fruits disposée sur la table.