[ An 502 de l'ère Thrilmur, 4e mois ]
Les nains traînèrent donc Rhimat jusqu'à sa cellule et le jetèrent dedans, avant de la fermer à double tour.
- Eh ! Attendez ! Je n'ai rien fait, quand comptez-vous me laisser sortir ?! demanda le garçon, coincé derrière les barreaux.
- Hmm ? Sérieusement ? Hahaha ! Quand les baleines voleront mon petit ... répondit méchamment le nain, moqueur.
- Quoi ?! Mais pourquoi ? demanda Rhimat choqué.
- Je t'explique, tu es soupçonné d'avoir volé le plus grand trésor de ce royaume, aucun procès n'aura lieu, tu resteras ici jusqu'à ta mort, alors fais toi une raison et commence à chercher un moyen de mourir plus vite. continua le nain toujours sur le même ton.
Rhimat n'osa pas répliquer, il était piégé, il laissa donc le nain repartir à ses occupations, et en profita pour finir sa nuit, qui avait été interrompue par son « enlèvement » ...
Le lendemain matin la salle du trône, illuminée par la lumière du soleil, était resplendissante. Le roi nain Godrick, qui avait dormi comme un loir, était assis à sa place, une servante tressait les longs poils de sa barbe brune et ajoutait plusieurs boucles dorées à celle-ci.
Lorsque son plus fidèle soldat s'agenouilla en face de lui, il baissa ses yeux couleur grenat vers lui et lui demanda :
- Vous pouvez vous relever soldat Goltar, quelles nouvelles m'apportez-vous ?
- Nous l'avons capturé messire, lui et son complice. Nous l'avons interrogé, pour la forme, possédant le Morphéis il était de toute façon déjà coupable, répondit le nain tout en se redressant.
- Avez-vous trouvé pourquoi la voyante n'était pas en mesure de suivre les agissements de cet homme soldat ?
- Non, ce n'est qu'un homme sans intérêt, aucune famille déclarée, pas de pouvoir magique, ce n'est qu'un simple artisan, l'informa-t-il
- Qu'en est-il de la Résonance Morphéis ? Combien de temps faudra-t-il pour qu'elle soit à nouveau sous notre contrôle ?
- Une dizaine d'années messire, moins si l'humain meurt avant, avez-vous des directives à ce sujet ? demanda Goltar.
- Laissons lui un peu de temps, s'il ne se donne pas la mort dans les prochains jours vous empoisonnerez son repas, dit le roi sur un ton malveillant.
- Bien messire, dois-je faire sonner les cloches pour annoncer le déjeuner à présent ?
- Oui, vous pouvez disposer soldat.
Goltar partit, se rendant dans l'immense réfectoire afin de sonner les cloches du repas, ordonnant ainsi à tous les nains présents dans le château de venir immédiatement.
Rhimat, quant à lui, fut réveillé par l'homme qui occupait la cellule adjacente :
- Rhimat ? Rhimat ?! RHIMAT ! insista-t-il
- Hein ? C'est déjà le matin ? demanda le jeune homme encore somnolant.
- Rhimat, c'est moi ! Wilhelm ! Lève toi j'ai à te parler ! dit le forgeron sur un ton autoritaire.
- C'est vous ?! Mais comment cela se fait-il que vous soyez là aussi ? demanda Rhimat, curieux .
- C'est une longue histoire ... Vois-tu après que tu m'aies apporté le ... Morphéis ? demanda Wilhelm
- Oui, c'est bien comme cela qu'ils appellent cet objet, confirma Rhimat.
- J'ai donc cherché à en savoir plus sur l'objet et les nains ont profité de ma distraction pour s'introduire dans ma forge. Ce maudit Goltar m'a menti pour avoir ce qu'il est venu cherché, il m'a même fait croire que tu étais en danger à cause de cet objet, l'informa le forgeron.
- Cela n'explique pas comment vous êtes arrivé ici, insista le jeune garçon.
- J'y arrive, après m'avoir payé pour les informations que je lui ai donné, ce nain, Goltar, m'a dit qu'il devait venir te voir afin de soigner ton âme, corrompue par le Morphéis, je lui ai donc indiqué ta maison et lorsqu'il a obtenu toutes les informations qu'il désirait, son camarade qui était resté caché dans l'ombre jusque là m'a assommé, ils m'ont ensuite emmené ici et jeté en prison, avoua-t-il.
- Donc c'est de votre faute si je suis là, si vous n'aviez pas pris soin de moi toutes ces années cette trahison aurait été impardonnable ... Enfin bref c'est un peu tard pour vous en vouloir. Cette histoire d'âme corrompue m'intrigue cependant, dit Rhimat, exprimant son inquiétude.
- Ce maudit nain a joué avec mes sentiments ! Il avait deviné l'affection que je te porte et en a lâchement profité ! s'énerva le gaillard.
- Cela n'a plus d'importance à présent. Vous avez appris quelque chose d'intéressant depuis que vous êtes là ? Une information qui ferait passer le goût amère de votre trahison par exemple, demanda Rhimat, cherchant toujours un moyen de s'en tirer .
- Pas vraiment ... Quoi que peut-être, j'ai cru entendre les nains dire que cet objet choisissait son élu, et qu'il répondait à l'appel de son propriétaire, s'il t'a choisi je pense que tu devrais tenter quelque chose.
Rhimat acquiesça, se concentra et lança :
- Résonance Morphéis ! Viens à moi !!
A ce moment, le forgeron n'eut qu'une envie, celle de se taper la tête contre un mur, cependant il s'avisa. Plutôt que de se faire volontairement du mal, il dirigea sa haine vers son apprenti.
- Tu es sérieux ? C'est pas comme ça qu'il va venir ! dit il réprimandant le garçon.
- Mais vous voulez que je l'appelle comment alors ? répondit le jeune homme cherchant à se défendre.
- Par la pensée ! Essaye d'invoquer les forces magiques qui sont en toi et fais venir l'arme ! répondit le forgeron afin de motiver son ami.
Rhimat ferma les yeux et se concentra une bonne minute, au bout de quelques instants il sentit son bras s'alourdir, il rouvrit les yeux, une épée y était apparue ...
- C'est bon ! Vous aviez raison, elle est venue à moi ! Je fais quoi maintenant ? demanda Rhimat, fier de lui.
- Ouvre la porte avec, les nains m'ont dit que cet objet pouvait se remodeler suivant les désirs de la personne l'utilisant, répondit le forgeron.
Rhimat ferma les yeux puis se concentra, après avoir canalisé son esprit dans l'arme il ouvrit ses yeux à nouveau pour remarquer que l'épée n'avait presque pas changé de forme.
Cependant, la pointe de l'épée, à l'origine pointue, avait prit la forme d'une clé, la même que celle utilisée par les nains pour fermer sa cellule.
- Pas vraiment ce que j'espérais ... Tant pis ça fera l'affaire ! maugréa le garçon.
- Tu a réussi à transformer ton épée en clé ? demanda le forgeron.
- Pas tout à fait mais je peux ouvrir la porte ! répondit son apprenti.
- Dépêche toi de nous ouvrir alors ! s'impatienta l'homme mûr.
Rhimat enfonça le bout de son épée dans la serrure puis la fit tourner avec difficulté. Une fois sorti de sa prison, il répéta l'opération pour libérer son mentor.
Les couloirs de la prison, situés dans les sous-sols du château étaient particulièrement sombres, aucune fenêtre ne laissait entrer la lumière en ce lieu. Rhimat et Wilhelm voulaient s'échapper de la prison, ils n'avaient cependant aucune idée de la marche à suivre. C'est alors qu'une voix grave se fit entendre depuis l'une des cellules.
- Vous deux, sans moi, vous ne sortirez jamais d'ici, annonça une voix.
- Montre toi ! Qui es-tu ? demanda Rhimat.
L'homme sortit alors de la pénombre de sa cellule et s'approcha de la lumière. Quelle ne fut pas la surprise de Rhimat et Wilhelm lorsque ceux-ci réalisèrent que celui qui leur avait adressé la parole était en fait un nain !
À suivre ...
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Échos de Thimeres
FantasyDans le monde fantastique de Thimeres, le danger est omniprésent. À la nuit tombée, loups et autres monstres terrorisent les villageois qui s'aventurent hors de leurs chaumières. Le jour, c'est la tyrannie du roi Nain Godrick, nourrissant une profo...