Chapitre 12 : Danger !

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 [ An 502 de l'ère Thrilmur, 6e mois ]

Gestalt, de retour à sa ferme.

De l'extérieur le lieu n'avait quasiment pas changé. La façade de la ferme avait quelques peu vieillit avec le temps. Mais comme elle n'était déjà plus de première jeunesse à son départ – pour ne pas dire enlèvement – Gestalt n'en tint pas rigueur.

Le troupeau de moutons avait laissé place à un grand vide derrière les clôtures.

L'absence des bêtes que son épouse appréciait tant inquiéta l'ex-prisonnier. Il ouvrit avec fracas la porte de sa maison, craignant ce qu'il y découvrirait.

Gestalt s'aventura à l'intérieur, vérifiant chaque pièces, à la recherche de sa belle, jusqu'à se recevoir un monumental coup de poêle en plein sur le crâne. Assommé, le nain tomba par terre.

- Les petits voleurs, quand ils viennent chez moi, ils ressortent avec des bleus ! s'écria la vieille femme, fier d'elle.

Elle étudia alors les traits de celui qu'elle avait prit pour un brigand. Petit, de longs cheveux ainsi qu'une barbe argentée tirant sur le blanc, et cette alliance aux reflets d'émeraudes...

- Oh mon dieu... Pourvu que je ne l'ai pas tué... Mon dieu faites que je ne l'ai pas tué !

Tabby attrapa un coussin dans son salon, afin d'installer convenablement son époux. Elle alla chercher un linge propre, qu'elle trempa dans l'eau froide puis revint vers son époux inconscient. La fermière mit le linge sur le haut du crâne du nain, l'endroit où elle avait frappé avec une violence sans précédent.

Voyant que son petit homme tardait à revenir à lui, elle se mit à prier tout les dieux qu'elle connaissait afin de l'aider dans cette épreuve...

Gestalt commençait à rouvrir ses yeux. Il n'avait aucunes idées de ce qu'il venait de lui arriver, mais en ressentait les conséquences. Une immense douleur qui résonnait partout dans son crâne, ainsi qu'une sensation de fraîcheur sur le front. Il remarqua également la présence d'une ombre, qui semblant veiller sur lui.

- Argh... Que m'est-il arrivé cette fois-ci ? demanda le blessé.

- Je t'ai pris pour un voleur ! Je suis tellement désolée !

L'une des larmes qui coulaient le long du visage de Tabby vint se poser sur le nez de Gestalt.

- Je ne m'attendais pas à être accueilli aussi chaleureusement, un baiser m'aurait largement suffit, réclama le nain.

La fermière sécha ses larmes, puis accorda le souhait de son mari, en déposant un baiser sur ses lèvres.

- Tu te sens mieux à présent ? demanda la belle, inquiète.

- Carrément ! Je suis tellement requinqué que je pourrai combattre tout un régiment de soldat ! s'écria l'explorateur, téméraire.

Gestalt se releva puis observa sa femme, imprimant à nouveau le visage de l'être aimé dans son esprit. Silencieusement, il se promit de ne plus jamais oublier l'apparence de sa belle, puis il l'a prit dans ses bras.

- Je pensais ne jamais te revoir, je suis tellement heureux.

- Moi aussi, on nous à laissés croire que tu étais mort... Que c'est il passé ? Et c'est quoi cet œil ?

- On aura tout le temps d'en parler plus tard. Dis-moi plutôt ce qui est arrivé ici ? Où sont passés tous les moutons ? Et Tobalt ?

- Tobalt travaille. Ereli lui à confié sa taverne et à prit sa retraite. Je pense qu'il espérait secrètement qu'il soit aussi doué que toi pour faire venir les clients, mais sa nonchalance a plutôt fait fuir le peu qu'il en restait... Pour ce qui est de mes moutons...

La fermière fit une pause, et un profond chagrin s'afficha sur son visage.

- J'ai du m'en séparer, les problèmes financiers qui frappent la plus grande partie du royaume font que plus personne n'est intéressé par le confort d'un vêtement en laine. Le peuple préfère s'habiller de vieux haillons, autrement ils n'aurait plus les moyens d'acheter de quoi vivre... se lamenta-t-elle.

- Ça ne peut pas continuer comme ça. Je n'ai pas su arrêter Godrick autrefois, mais à présent j'ai un allié de taille, affirma le rebelle.

- C'est grâce à lui que tu es de retour ? Où est-il ?

Tout à coup, la porte d'entrée s'ouvrit à nouveau avec fracas. L'immense silhouette qui se tenait dans l'entrée ne perdit pas un instant pour s'exprimer :

- Mère ! Il y à un espèce de gamin qui prétend être ami avec... Gestalt, lâcha-t-il finalement, en apercevant son père.

- Je préfère « papa », si ça te gène pas après tout ce temps !

- Alors ce jeunot disait vrai, vous êtes de retour père...

- Oui, ça aura pris longtemps, mais je suis rentré, fiston.

- Je suis un adulte à présent, père.

- Mais tu restes mon fiston !

Gestalt se rapprocha de son fils pour voir à quel point il avait grandi. Son fils était devenu beau et grand, l'explorateur eut bien du mal à trouver une caractéristique de la race naine sur son jeune garçon.

Il remarqua ensuite que son fils était revenu seul de la taverne, une forte inquiétude s'installa alors en lui.

- Rhimat ne t'as pas suivi ? Tu l'as laissé seul dans la taverne ?

- Non. Je ne lui en ai pas laissé le temps. À peine avait-il prononcé votre nom que je me ruais jusqu'ici, avoua Tobalt.

- Tu l'as laissé seul ?!

- Que ce passe-t-il ? s'interposa alors Tabby.

- Mon allié, celui dont je te parlais il y a quelques instants, je crains qu'il ne s'attire des ennuis seul. D'autres clients étaient présents dans le bar à ton départ, fils ?

- Un seul. Sa tête me disait quelque chose d'ailleurs, mais je ne me souviens plus de son nom. Il avait une attitude particulièrement suspecte d'ailleurs, se souvint le barman.

- En quoi avait-il l'air suspect ? Demanda alors Gestalt.

- Il n'a prit qu'un seul verre, ne l'a bu qu'à moitié, puis à fait semblant de s'endormir sur la table, tel un ivrogne. J'allais le jeter dehors lorsque ton ami est arrivé.

- Serait-ce un chasseur de primes ? Nous allons devoir aller vérifier, Tobalt tu viens avec moi ! Je reviendrais dès que j'aurai tiré tout cela au clair, chérie.

- Allez-y, s'il a besoin d'aide vous ne devez pas le faire attendre ! s'exclama la fermière.

Gestalt et Tobalt repartirent donc, aussi vite qu'ils étaient arrivés. La taverne ne se trouvant qu'à quelques pas de leur maison, le père et son fils ne mirent pas longtemps à l'atteindre. De l'extérieur tout semblait calme.

Cependant, lorsque le renégat s'apprêta à ouvrir la porte, un bruit de verres ce brisants l'alarma...   

Échos de ThimeresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant