Homophobia

Chapitre 8

Point de vue de Moon :

Je voyais bien que Sasha avait du mal à croire mon histoire mais elle ne me posait pas plus de questions que cela et ça me satisfaisait. Après je n'avais pas à me justifier auprès d'elle, je ne voulais pas être cette fille pleurnicharde dont tout le monde s'occupe, je voulais que personne ne s'occupe de moi et je ne voulais causer de tort à personne et encore moins à elle. A ses côtés je me sentais bien, je voyais sa présence comme les ailes d'un papillon, douce et légère.

Je voulais que personne ne me regrette, que personne ne soit triste s'il venait à m'arriver quelque chose, je voulais que tout le monde soit heureux autour de moi, qu'il est ce bonheur que j'ai perdu et enterrer à la mort de ma mère. Je ne devais pas inquiéter Sasha, pas pour ça. Les gens ont déjà assez de problèmes comme ça dans leur propre vie alors pourquoi je devrai leur rajouter les miens.

Sasha me proposa d'aller à la vogue ce weekend, je me rappelai que mon père avait déserté ce matin ne me laissant qu'un vulgaire bout de papier froissé sur lequel il avait griffonné quelques mots disant qu'il s'absenterait pour cinq mois, j'allais enfin avoir du répit dans ma vie, pendant cinq mois il n'allait plus me blesser du moins physiquement. J'accepta alors, après tout une sortie ne pourrait pas me faire de mal et me ferait surement penser à d'autres choses et puis c'était Sasha qui me l'avait demandé, malgré le peu de temps que je la connaissais je ne pouvais rien lui refuser, elle avait ce regard si enfantin avec cette lueur d'innocence dans les yeux et une petite fossette mais que d'un seul côté ce qui la rendait unique. Qu'est-ce qu'il m'arrivait ? je ne savais pas ce que j'avais mais mes joues rougissaient quand elle était là, à mes côtés, c'était surement car elle était ma première véritable amie, du moins je ne vois pas d'autre solution.

Le soir arriva et comme prévu la maison était vide en réalité je pense que la maison est devenue vide à la suite de la mort de maman, il n'y avait plus réellement personne qui vivait dans la maison mais plutôt des gens qui essayent de survivre, c'était la loi du plus fort qui régnait dans cette bâtisse et malheureusement j'étais la plus faible, maman pourquoi es-tu partie ? Pourquoi m'avoir abandonné ? Je n'étais pas une assez bonne personne pour que l'on t'ait retiré de moi ? Cancer de merde ! Au départ elle n'avait qu'un vulgaire kyste sous l'aisselle et elle ne s'en est pas inquiétée puis il a commencé à grossir ce qui s'est transformé en cancer du sein, les médecins ont dû lui retirer car ils ne pouvaient plus rien faire, malheureusement trois mois plus tard ce fût au tour du deuxième, au bout de six mois le cancer s'était généralisé malgré l'ablation de ses deux seins. Elle a subi chimiothérapie, traitement lourd, de long séjour à l'hôpital mais elle ne voulait pas continuer à les prendre car nous n'avions pas assez d'argent et en un an cette dame noire sans émotion ni âme me l'avait fauché, nous l'avait fauché. Maman avait toujours gardé le sourire même si la douleur était présente, elle était toujours magnifique à mes yeux malgré la perte de ses cheveux et à son affaiblissement face à la maladie, elle était forte, bien plus forte que moi...je m'étais recroquevillée dans le coin de ma chambre entouré de ma couverture formant une masse informe dans le noir. Une larme roula sur ma joue, puis une deuxième et ce fus le déluge, je n'arrivais plus à m'arrêter de pleurer, j'hurlais pour qu'on me la rende, je voulais la revoir. Je restai là une heure peut-être deux, puis me leva tel un zombie, une âme errante sans but, je me dirigeai dans la salle de bain, ouvris le tiroir puis saisi le paquet de lame de rasoir de mon père j'en saisis une et reposa le reste. Je regardais mon visage se refléter dans cette lame, je n'avais jamais fait cela auparavant, mais aujourd'hui quelque chose en moi avait changé je voulais extérioriser ma peine, je rapprochai doucement la lame du creux de mon coude puis coupa une première fois, je poussai un léger couinement à cause de la douleur mais en même temps je ne savais pas pourquoi mais cela me faisait du bien alors je recommençai une deuxième fois puis une troisième sans jamais aller trop profondément. Je contemplai mes blessures, ces cinq lignes tracées sur ma peau elle qui avait été si blanche, il y avait les sillons que le sang avait laissé en séchant, j'avais l'impression de me sentir libérer mais pour combien de temps ?

Je rangeai et nettoya tout ce que j'avais laissé trainer puis alla me coucher sans manger, je n'avais pas faim, à quoi bon, une personne morte ne mange pas puisque c'est ce que j'étais, morte mentalement, je n'étais vivante qu'en apparence, je me posai dans mon lit et ferma les yeux. Le visage de Sasha m'apparut, elle et son sourire, sa gentillesse, est-ce qu'elle allait m'en vouloir pour ce que je venais de faire ? allait-elle me réprimander ? J'aimerai tant lui demander de l'aide...de nouvelle larme viennent s'échouer sur mes joues. Je saisis mon téléphone et composa son numéro, je l'appelai mais ce n'est qu'au moment où j'entendis sa voix endormie à l'autre bout du combiné que je m'aperçus qu'il était une heure du matin et de ce que j'étais en train de faire, je raccrochai vite le téléphone, demain je lui dirai que j'ai tout simplement appelé par erreur. Je ne devais pas la mêler à ça, pas elle. Je m'endormi emporter par la fatigue de ma tristesse.

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Dans ce chapitre on peut découvrir un peu plus l'esprit tourmenté de Moon, en apprendre un peu plus sur son passé.

J'en profite pour faire passer un petit message, le cancer du sein est quelque à prendre très au sérieux, c'est le deuxième cancer le plus meurtrier. il touche une femme sur 8. En prévention à cela palpez vous les seins régulièrement c'est important pour pouvoir identifier tout de suite une grosseur anormale. Le cancer du sein ne touche pas exclusivement les femmes mais également les hommes, ne vous croyez pas à l'abri messieurs. Il faut toujours rester vigilant.