Homophobia

Chapitre 21

Point de vue de Sasha :

Trois mois se sont écoulé depuis ton agression, trois putains de mois que je n'entends plus ton rire et ne voit plus ton sourire.

Trois mois pendant lesquels j'ai arrêté de vivre car tu n'es plus à mes côtés, je ne vais plus à l'école, je suis enfermé dans ma chambre dans le noir, je ne me nourris plus, je ne bois plus. Je ne suis qu'un sombre déchet.

Quand les médecins ont arrêté ton coma artificiel tu ne t'es pas réveillé, non tu avais plongé dans un véritable coma, ils pensent que tu ne va pas te réveiller, mais moi j'y crois, je veux encore y croire car tu n'as pas le droit de me laisser comme ça. Je m'oppose à ton débranchement depuis deux mois car je sais que tu vas te réveiller, je le sens. Mais un jour je n'aurai plus le choix. Tous les jours je te parle et m'occupe de toi, se sont mes seules sorties je ne vis plus car ma vie c'est toi et tu n'es plus là à côté de moi.

Quand on m'a annoncé que tu ne te réveillais pas, j'ai entendu mon cœur se briser, oui je l'ai entendu se briser. Je ne t'ai jamais réellement dit à quel point je t'aimais et je tenais à toi. On n'a jamais su ce qu'il t'est arrivé ce soir-là du moins d'après les médecins tu as été violé mais par qui ça reste encore un mystère même si j'ai quelque supposition et la police aussi sur ton père car celui-ci reste introuvable alors que ce dernier serait rentré sur le territoire peu de temps avant ton agression.

Se serait tellement plus simple si tu étais réveillée, tu pourrais tout nous raconter comme ça, tout serait effectivement plus simple mais ce n'est pas le cas car tu ne t'es pas réveillée.

Ils me disent tous d'abandonner, que je dois me faire une raison, que tu ne vas pas te réveiller. Mais je ne peux pas me résigner à t'abandonner, je ne peux pas me résigner à couper mon fil rouge, le fil qui nous relie toi et moi. Personne ne peut comprendre car personne n'est dans notre cas.

Je t'aime tellement si tu savais...

............................................................

Voilà six mois, je me suis faite une raison tu ne te réveilleras pas. Aujourd'hui on va te débrancher, aujourd'hui je dois couper notre fil...

La matinée m'a parue tellement longue, je n'ai pas dormi de la nuit comme d'habitude espérant recevoir le coup de fil qui m'informerait de ton réveil et comme d'habitude je n'ai rien reçu, rien comme d'habitude.

Il est 14h00 l'heure à laquelle je dois me présenter pour notre adieu, je déteste tellement ce mot....

Je suis dans ta chambre entouré des médecins, je tiens ta main dans la mienne espérant un dernier mouvement mais comme d'habitude ta main est froide et tu ne bouges pas, tu restes immobile avec un teint cadavérique. Mon ange ne prend pas ton envol s'il te plaît, je ne veux pas que ma lune rejoigne les étoiles...

Le médecin me demande mon accord pour commencer, puis il coupe l'alimentation de tes machines, de notre fil...

- Les fonctions vitales vont s'arrêter les unes après les autres et elle sera enfin libre m'informa-t-il

Les médecins restèrent à mes côtés observant les appareils s'éteindre les uns après les autres pour enfin entendre se son que je redoutais tellement celui du long bip sonore et continu, celui qui nous informe que c'est fini. Je serre ta main tellement que je pourrai la briser, ta main si douce mais si glaciale...

Je la serrai si fort jusqu'à ce que quelque chose vienne m'interrompre.