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Point de vue Park Moon :
Après cette journée avec Sasha, une fille assez sympathique je dois dire, je marchai en direction de chez moi, même à chaque pas je voulais faire demi-tour. Je ne voulais pas rentrer chez moi. A plus je me rapprochai de ma maison, à plus une boule grossissait dans mon ventre, j'avais peur de rentrer chez moi, je ne voulais pas voir mon géniteur ce que vous appelait un père mais je pense qu'il ne mérite pas cette appellation, pas depuis que maman est décédée il y cinq ans de cela emportée par un cancer du sein foudroyant. Elle était si joyeuse, si vivante, nous étions une vraie famille mais maintenant...nous étions des étrangers...Mon père n'a jamais vraiment accepté son décès, il a plongé dans une dépression, dans l'alcoolisme. Il était devenu violent avec moi car je lui rappelais trop maman, il me disait que c'était ma faute si elle était partie car elle avait refusé de prendre un traitement coûteux pour pouvoir payer mes études. Maman avait vraiment le cœur sur la main et je savais que quelque part elle était toujours avec moi, dans mon cœur et ma mémoire. Je n'oublierai jamais l'Amour qu'elle me portait, elle me consolait toujours quand je me faisais mal, elle avait été là quand j'avais subi ma première peine de cœur. Maman si tu pouvais revenir...s'il te plait...tu me manques.
La voiture de mon géniteur n'était pas là, il devait surement être au bar en train de boire pour oublier, il allait encore rentrer ivre à la maison assez tard. Je me préparai à manger, un bol de nouilles suffirait, je ne mange pas beaucoup depuis quelque temps, ah quoi bon après tout. Après avoir fait la vaisselle et mes devoirs, je montai dans ma chambre pour me coucher.
Vers 23h je me fis réveiller par la voiture qui se garait dans l'entrée du garage, le claquement brutal de la porte me fit sursauter, il était ivre, je me renfermai dans ma couverture me faisant la plus petite possible en espérant qu'il m'oublie. Merde ! Il montait les escaliers d'un pas lourd en se cognant dans les murs. La porte de ma chambre s'ouvrit doucement, j'étais terrifiée et tétanisée, je priais intérieurement pour qu'il s'en aille. Quand j'entendis la porte se fermait je soufflais doucement, mais je n'arrivais pas à me détendre. D'un coup, je me sentis soulevée par le bras et attirée vers une masse noire et informe, je ne le voyais que par les reflets de la lune traversant mes volets
- Alors petite égoïste tu profites bien de ta misérable vie d'étudiante ?
Sa phrase me fit l'effet d'une claque, comment pouvait-il dire quelque chose comme ça ? Je n'étais pas responsable de la mort de maman, si ? A force je ne savais plus et je commençais à en doutait. Je me taisais, je ne voulais pas dégrader la situation encore plus.
Il me tenait toujours par le bras, quand je vis l'autre main s'élevait dans les airs. Un claquement résonna dans toute la maison, c'était le bruit de sa main sur ma joue. Une larme s'échappa pour tracer un sillon sur ma joue, mais je ne disais toujours rien, j'acceptais mon triste sort. Ma joue était en feu ça faisait mal mais je m'y habituais peu à peu. Je me fis projeter sur le sol
- Petite pute tu n'as que ça que tu mérites ! C'est à cause de toi tout ça ! La femme de ma vie est morte à cause de toi !
Son pied vint heurter mes côtes une fois, deux fois...je ne comptais même plus, ses insultes résonnait dans toute la maison, mes larmes coulaient en silence, il n'y avait plus aucune émotion sur mon visage, je ne cherchai même pas à me défendre, j'encaissai les coups. Je sentie un goût métallique dans la gorge, je saignais. Je ne comptais plus les heures, il finit par partir. Je restais là recroquevillé dans mon coin, sans bouger. Je suis restée là peut-être une heure, deux heures je ne sais pas. J'essuya douloureusement ma lèvre ensanglantée, puis me releva non sans mal, mon corps entier était douloureux, chaque mouvement n'était que souffrance et déchirement. J'alluma ma petite lampe de chevet et inconsciemment mon visage se tourna vers mon miroir de plein pied et mesura l'ampleur des dégâts. J'avais des ecchymoses sur le visage, ma mâchoire était bleuâtre et particulièrement douloureuse, je voulu ouvrir légèrement la bouche, mais me ravisa et me retenue de pousser un cri de douleur, cela ne m'étonnera même pas que l'on me dise que j'avais la mâchoire brisée. Mon arcade sourcilière était fendue et saignait. Je relevais doucement mon t-shirt à cause de la douleur dans mes bras, des hématomes étaient visible sur mes côtes, ainsi que sur mes clavicules, il y en avait même sur ma colonne vertébrale. En bref, j'étais pitoyable, je faisais peine à voir, mais je ne voulais pas que l'on me plaigne ou que l'on s'apitoie sur mon sort, je l'avais mérité pas vrai ? N'était-ce pas de ma faute si Maman était morte ? Après tout mon géniteur le pensait lui alors pourquoi ce serait faux. J'étais la seule responsable de mes malheurs, de mes tourments. J'étais le seul peintre du tableau de mon avenir fait de nuances de gris tirant plus vers le noir que vers le blanc et chaque jour ce tableau s'assombrissait a vu d'œil.
Maman pourquoi es-tu partie ? Pourquoi nous as-tu quitté ? as-tu un monde meilleur là où tu es ? Je sais que tu veilles chaque jour sur nous de là où tu es, je sais que tu es quelque part dans mon cœur et que tu ne partiras jamais. Tu n'existes peut-être plus de façon physique mais de façon psychique et tu ne mourras pas complètement si je ne t'oublie pas Maman. Ecoute moi Maman aide Papa, il va mal, je veux qu'il aille bien, car après tout s'il se soigne il ne fera plus de mal, il ne s'en prendra plus à moi et tout ira mieux, on pourra être de nouveau une famille heureuse, un père et sa fille en parfaite harmonie. Je crois que je divergeais vers un monde utopiste, là où tout serait parfait et où tout le monde est heureux, malheureusement la vie est imparfaite et pleine d'embûche, bien sûr nous avons nos amis pour nous aider, nous épauler.
Cette fille, Sasha, elle si gentille et douce envers moi, elle m'avait donné de son repas ce midi ce qui m'avait particulièrement touché venant de la part d'une fille que je ne connaissais que depuis ce matin. Elle est si avenante, elle ne mérite pas une personne comme moi comme amie et puis qu'allait-elle dire demain en voyant mon état, il fallait que je trouve un mensonge si je ne voulais pas apporter des ennuis à mon géniteur, d'ailleurs je me demandais pourquoi il ne m'avait toujours pas abandonné celui-là.
En pensant à toutes ces choses, j'avais réussi à m'allonger dans mon lit. Toutes ces questions m'avaient fatigué et je m'étais assoupie avec toutes mes pensées, demain sera un autre jour.
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Homophobia
General FictionQuand ton orientation sexuelle fais de toi une anomalie de la société... Sasha, jeune étudiante, déménage avec sa mère à Busan pour sa dernière année de lycée. Nouvelle vie, nouveau pays, nouveau lycée, nouveaux amis, une année qui va chambouler la...