Homophobia

Chapitre 24 :

Point de vue de Sasha :

Je clôturai enfin le rideau de fer du restaurant annonçant enfin la fin de la journée puisque j'avais été finalement désigné de fermeture ce soir. Ça ne me rassurait pas spécialement de savoir Moon seule toute la journée.

Je déverrouillais l'antivol de mon vélo afin de me mettre en chemin, il était aux alentours de 23h et je n'étais pas très rassuré dans la ville de nuit devant passer par plusieurs petites ruelles. Habituellement je faisais le trajet avec un collègue mais sa femme venait d'accoucher il était donc en repos.
Après 5 minutes je sentais comme une présence persistante derrière moi, l'impression d'être suivie.
Je regardais discrètement dans le reflet d'une devanture de magasin et comme je l'avais pressenti une voiture me suivait doucement, j’accélérai le mouvement et passa par d'autres chemins qu'à mon habitude afin de semer l'automobile derrière moi. Je me cacha derrière une bâtisse et attendis. La voiture passa finalement devant moi sans me voir et continua sa route, je repris donc le chemin de l'appartement assez vite.
Qui pouvait bien être cet individu ? Bien sûr dans la panique je n'avais pas relevé la plaque d'immatriculation, mais quelle idiote je faisais... il ne fallait pas que Moon soit au courant de cette situation ça allait la stressé plus qu'elle ne l'était déjà, je ne voulais pas lui rajouter ça en plus et puis il ne m'était rien arrivé non ?
Je passai le seuil de la porte en ayant pris bien soin de cacher mon vélo en prévention.
Moon était assise dans le canapé enveloppé dans son duvet, elle était en pyjama et mangeait une glace devant une série, elle était si adorable, en la regardant comme ça on ne pouvait savoir toute les horreurs qui lui passaient par la tête, tous les souvenirs gravés dans sa mémoire à jamais. Non elle était juste là, paisible, dans la petite bulle de confort que j'essayais de développer avec elle.
J'aurai voulu arriver dans son dos et lui déposer un tendre baiser dans sa nuque exposé, mais je savais qu'elle prendrait peur, alors je me suis juste doucement assise à côté d'elle afin de déposer un baiser sur son front. Elle ne mit pas longtemps pour réagir et se laissait basculer pour poser sa tête sur mes jambes.

- tu as vu le médecin aujourd'hui lui demandai-je
-

hmmm
- et qu'est ce qu'il t'a dit ?

Elle se redressait doucement pour me faire face avec un air grave sur le visage, je commençais à m'inquiéter

- il n'est pas très optimiste sur la guérison de mes jambes et pense que je ne pourrais pas forcément remarcher un jour

Elle baissait la tête comme honteuse de ce qu'elle venait de m'annoncer, comme si c'était de sa faute.
Elle ne devait pas se sentir coupable de quoi que ce soit, elle n'était pas responsable de ce qui lui était arrivé, non le coupable était son père, cette enflure, comment avait-il touché une mineur qui plus es sa propre fille. Je n'avais jamais vu cet homme, si on pouvait encore appeler ça un homme, et je ne m'en portais pas plus mal mais il fallait qu'on le retrouve au plus vite.
La police faisait son possible mais ce n'est clairement pas comme dans les films où tout se termine très rapidement, non, là procédure était longue et les papiers administratifs interminable.
Je serra ma poupée de porcelaine contre moi, je sentais son souffle chaud et saccadé dans mon cou, elle se retenait de pleurer.

- Tu sais Moon même si tu tombes dans la probabilité où tes jambes ne te porteront plus jamais, moi je serais là, toujours. Je serais les jambes qui te supporteront et l'épaule qui te soutiendra. Je ne sais pas ce qui se passe dans ta tête, ni comment tu te sens réellement, je ne peux pas comprendre ta douleur, ni la ressentir mais je peux t'écouter et te supporter. Je veux te voir sourire et non pleurer, je veux te voir heureuse et non attristée. Je veux t'envelopper de bonheur et que ne sois plus jamais triste. Je veux voir un sourire ensoleiller ce jolie petit minois.

Je sentais mon cou s'humidifier au fur et à mesure, c'était les larmes de ma petite protégée qui ruisselait contre ma peau. Nous nous endormîmes dans cette position, et nous fûmes réveillés par la sonnerie du téléphone de Moon, elle protesta avant de répondre à l'appareil, je n'entendais pas ce qui se disait au téléphone et je ne savais même pas qui appelé.

Tout ce que je voyais été le visage de Moon en train de se décomposer.