Chapitre 14

2 1 0
                                    

Point de vue de Moon :

Un silence règne à notre table et même s'il y avait du bruit tout autour de nous, j'avais cette impression que le monde avait été mis en muet. Le visage de Sasha était... indéchiffrable, elle ne disait rien et son teint paraissait livide.

Pourquoi ne disait-elle rien ? Il fallait qu'elle parle mais elle ne disait rien, je voulais entendre le son de sa voix, qu'elle me dise quelque chose mais rien. Le temps était comme suspendu.

Je fermai les yeux et machinalement je pris mon sac à main, me leva et partie. J'entendis Sasha se lever et aller payer l'addition, mais je ne l'attendis pas, je ne voulais pas, en tout cas pas après son silence.

Je marchais tel un zombi errant dans la ville sans but précis, essayant d'éviter les gens sans vraiment y prêter attention, quand d'un coup je sentis des bras m'enlacer. Je ne me posais pas de question quant à l'appartenance de ces bras puisque je connaissais déjà leur propriétaire, Sasha. Je ne bougeais plus, des sillons sur mes joues commençaient à apparaitre à cause des larmes naissantes dans mes yeux, elle me prit par les épaules et me fit pivoter vers elle et enfin calla ma tête dans le creux de son cou, car oui elle faisait une tête de plus que moi, mes sanglots redoublèrent d'intensité, j'en avais besoin, de ce contact, de sa présence réconfortante, d'elle.

On ne bougeait pas, cela faisait peut-être dix minutes que nous étions là, mes sanglots s'étaient apaisés et le soleil s'était couché laissant place à la lune.

Je sentis sa mâchoire au-dessus de ma tête s'entrouvrir signifiant qu'elle voulait parler mais qu'elle hésitait à briser ce silence.

- Ecoute moi, je ne te dirai pas que je te comprends car je ne sais pas ce que c'est de perdre l'un de ses parents, mais je te dirai que suis là pour toi, pour supporter tes peines et tes angoisses. Laisse-moi être ton épaule pour pleurer, tes bras pour te soutenir et tes ailes pour t'envoler. Laisse-moi t'aider à aller mieux, je veux être cette personne à qui tu demandes de l'aide quand ça ne va pas, laisse-moi être l'étoile polaire qui te guide dans l'obscurité, je n'ai rien pu te dire dans le café car j'étais touché par ta peine, par douleur et je m'en voulais de ne pas avoir était là, à tes côtés, je t'en supplie laisse-moi être tout cela à la fois.

A la fin de ses mots une larme coula sur ma joue, mais pas de tristesse, non une larme est née dans le coin de mon œil car ces mots, ses mots m'avaient touché en plein cœur, on ne m'avait jamais dit de tel mot depuis la mort de maman "Smile Littleheart" ses derniers mots. Mes bras, qui était depuis tout ce temps ballant, s'agrippèrent au dos du manteau de Sasha, alors elle resserra son étreinte autour de moi, je ne voulais pas que ce contact ne cesse.



HomophobiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant