chapitre 2 . à la recherche de l'école .

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             J'ai dû faire juste un petit somme . Il faisait chaud ! A peine réveillée que je m'élançais vers la cuisine . A même le pichet j'ai bu de longues gorgées , à chacune d'elles je faisais un garguouilli . Mon frère et ma soeur n'étaient toujours pas là . Ma mère est toujours silencieuse .
J'ai retrouvé ce sentiment d'injustice . Je me rendais compte du ridicule de mon refus d'admettre que je n'y pouvais rien .

Une petite voix intérieure me ramenait à la réalité . L'excitation d'avoir un sac et des livres à moi , de voir cet endroit où l'on m'interdisait d'aller et où mes frères se rendaient régulièrement m'exalte .
Dans mon esprit cet état alterne , d'abord l'excès de curiosité puis le courage d'en savoir plus . Je décide de prendre toute seule le chemin de cet endroit que les enfants fréquentaient et pas moi .

           Je me suis ramassée , je me suis tassée dans un coin de la pièce afin de  scruter les mouvements de ma mère . Ne pas rester longtemps hors de sa vue , ça je le savais . Donc je devais faire vite ! Et surtout ne pas me faire remarquer en sortant .
J'ai patienté quand même un peu . Quelques minutes plus tard ma mère est partie étendre le linge dans la grande cour . J'ai jugé que c'était le moment de quitter la maison . J'ai enfilé mes sandales . Je suis sortie par la seconde porte qui donne directement sur la rue . Je l'ai refermée  soignesement sans faire de bruit . Dehors il faisait beau et chaud .
         Sans hésitation je me suis dirigé vers le côté des blanates , je savais que je devais passer par là pour accéder à la gare .

         J'avais marché à peine quelques minutes que déjà le chemin me semblait long et caillouteux . Je refusais d'abandonner . Deux directions distinctes s'offaient à moi . D'un coté , une rue pas trop large où s'alignaient des maisons et de l'autre une grande route bien tracée et goudronnée . Je me suis  attardée un peu .  Serait-ce celle qui mène à l'école . Je respire un bon coup tout en reflechissant . Le choix n'était pas évident . Une voiture qui roulait sur cette dernière m'a dissuadée de l'emprunter . Je décide de ne pas m'y aventurer et de prendre la rue étroite et poudreuse . Celle ci était vide et le dédale assez compliqué pour une petite fille comme moi qui ne sortait jamais seule .
        Çela faisait longtemps que je marchais . J'avais remarqué que ces simples petites maisons basses qui s'alignaient de chaque côté de la route se resemlaient . J'avais surtout compris qu'elles n'étaient pas assez grandes pour accueillir beaucoup d'enfants . Je savais qu'ils étaient nombreux car aussitôt rentrés à la maison , mes frères nous racontaient des anecdotes et citaient beaucoup de noms  . Surtout des noms francais ! Et il y en avait beaucoup ! 
Cette route se divisait en deux voies identiques . qui à leur tour se divisaient en artères . Le dédale se compliquait .

              Je continuais à tourner tantôt à gauche tantôt à droite selon mon instinct . Le temps passait . Je commençais à m'en vouloir . Je venais de m'apercevoir que je tournais en rond . J'ai jugé plus prudent de rebrousser chemin . Plus raisonnable je repense à ma mère qui allait  s'apercevoir de mon absence et la punition que je risquais d'avoir si je ne rentrais pas vite . J'ai repris le chemin inverse . Mais je ne retrouvais plus mes repères . Paniquée , J'étais persuadée que ce n'était pas le bon chemin . Et qu'enfait je tournais en rond .

         Je me suis arrêté Pour reprendre mes esprits . Ne sachant plus si je devais continuer tout droit , prendre à gauche ou prendre à droite
L'embrouille s'est installé dans mon esprit . J'étais sûre de m'être egarée .
J'avais peur , terriblement peur . Pas de ma mère cette fois . J'avais peur de ne plus retrouver mon chemin , ma maison , ma mère , mon père, mes frères . C'était  l'horreur .
Je n'avais plus envie d'aller à l'école,  je n'avais plus envie de faire les tas de choses que je rêvais de faire . Je voulais juste rentrer à la maison .
J'étais triste ! tellement triste , que si on me vanter toutes les splendeurs de l'école je n'en verrais que des laideurs .
        Fatiguée je me suis assise sur une des deux marches qui servaient de pas de porte à l'une des maisons . Horrifiee , figée je me mit  à pleurer à haute voix . J'appelais ma mère aussi fort que je pouvais , mais en fait,  mes sanglots couvraient mes paroles qui n'étaient ni compréhensibles ni audibles . Ma voix ne portait pas plus loin que mon souffle déjà court .

Le Point qui résiste .Où les histoires vivent. Découvrez maintenant