CHAPIT 32 . La libération de mon frère.

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Les jours s'egrainaient . Ma mère désespèrait . Un mois jour pour jour s'était écoulé depuis l'arrestaion de mon père et de mon frère . les journées du ramadan étaient interminables .
Le mois de jeûne terminé , nous voilà arrivés au jour de Laïd esseghir . L'abrutissement et la plasticité ont remplacé l'effervescence habituelle de cette veillée .
Cependant malgré les difficultés auxquelles elle doit faire face , ma mère a fait de son mieux pour atténuer le manque et la privation de mon père . Elle a préparé des tenues neuves pour mes petits frères .

_ Il ne faut pas qu'ils ressentent l'absence de votre père . Avait-elle dit .

A mon avis c'était surtout son instinct de résilience qui lui insufflait cette détermination à faire certaines choses .

le jour de la fête a été un jour morne et triste plus triste et plus gris que les jours ordinaires , même si certains hommes , habitués de la maison n'ont pas hésité à pousser la porte pour venir nous réconforter , même s'ils faisaient de leur mieux pour avoir l'air enjoué , même si beaucoup d'amies , chacune un plat de gateaux variés à la main ont défilé ce jour là le temps de nous souhaiter une bonne fête , la gaieté nous avait abandonné et la bonne humeur nous avait lacher .

Quelque chose avait bel et bien changé ! Ma mère remettait les assiettes vides aux voisines . Alors qu'elle ne sait que trop que ce n'était pas faisable !

_ On ne rend jamais une assiette vide , et on ne va jamais les mains vides lorsqu'on rentre pour la première fois dans une maison !
Nous rabachait-elle en évoquant les traditions et les bons rapports de voisinage .

Bien sûr elle pliait soigneusement les serviettes mais avec nervosité . Le moment était très délicat voir difficile pour elle . Par une contenance mal gerée , ses gestes étaient rapides et dénués de toute politesse .
Je fouillais du regard la mine des voisines . Je viens de découvrir que c'est la première fois qu'elle rend les plats vides . Mma a toujours rendu les assietes plus pleines qu'elle ne les avait reçues .
Les souvenirs de quand j'avais l'âge de trois ou quatre ans surgit : les fois où les yeux écarquillés je regardais avidement ces plats . Je ressens la fermeté du bras de ma mère qui me saisissait pour m'éloigner tant ma convoitise était évidente .

Nos copines , les mines florissantes , bien coiffées , habillées toutes de vêtements neufs attendaient . Elles attendaient encore jusqu'à ce que ma mère nous ordonne de nous changer et de sortir .
Accablée par la colère , dans le ton de sa voix à peine audible , on entendait de l'amertume et une légère agressivité plus contre elle même et contre son impuissance à gérer ces aléas que contre nous .

_ Vos tenues de la fête dernière sont encore fraîches , mettez-les .et sortaient avec vos amies si vous le voulez .

Étonnée , comme moi je suppose , Nora murmure quelque chose à mes copines qui repartent sans nous . On n'est pas sorties ce jour là .

        L'ennui s'est incrusté dans notre quotidien . La matinée du jour suivant est lourde et monotone . Nous avions fini de déjeuner . Quand le claquement de la portée d'entrée s'est fait entendre . Le bruit des pas s'en suivirent . La porte de la cuisine s'ouvre . Un événement presque inimaginable se produit .
Bachir franchi le seuil .
Le choc déstabilise ma mère qui l'embrasse avec fougue mais pas longuement . Le bonheur et l'exaltation au paraxisme , elle s'élance vers la cour . Je ne l'ai jamais vu détaler aussi vite . Elle s'attendait à voir mon père arriver derrière lui . Bredouille , elle avait du mal à contenir sa déception . Sa joie s'est éteinte .
Reprenant son esprit , elle accable Bachir de questions tout en l'inspectant .

_ Où est ton père ?

_ je vous croyais disparus à jamais . où etiez-vous détenus tout ce mois ?

_ T'ont-ils torturé ?

Le Point qui résiste .Où les histoires vivent. Découvrez maintenant