4.

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Lorsqu'elle vit son visage, son cerveau refusa d'assimiler l'information.
Elle eut l'impression que chacun de ses neurones était chauffé à blanc avant d'exploser, puis ses méninges refusèrent purement et simplement de lui obéir.
Alors que son cerveau se mettait en veille, sa vue se brouillla et des points rouges et noirs dansèrent devant ses yeux.

Elle sentit vaguement qu'on la portait, puis, après ce qui pouvait aussi bien être des heures que quelques secondes de marche, qu'on la déposait sur une chaise en plastique.
Elle s'y roula en boule et se berça de ses bras, tout en fredonnant une berceuse chinoise que sa mère lui chantait étant petite.

Elle se fichait de ce qui se passait autour, seule comptait une idée lointaine, ou plutôt un visage, des cheveux, un parfum, un sourire, un rire.......et des pleurs.
Dans le bazar de ses pensées, elle se rendit compte que les pleurs venaient d'elle. Son tee shirt était trempé ; de larmes, ou bien était-ce le sang de Chat Noir...
Elle ne savait plus.
Elle s'en fichait.

Elle finit par tomber d'épuisement.

Dans son rêve, elle nageait dans les eaux noirâtres et mouvementées de son cerveau, pêchant ses souvenirs brisés pour les ramener à elle.

Soudain, elle en attrappa un plus gros que les autres, énorme même.
Il représentait quelqu'un, un garçon, habillé de noir et portant un masque.
Yeux verts électrique, cheveux blonds ; il lui rappela quelqu'un...Mais qui ?

Elle avait cependant la conviction que le souvenir n'était pas entier, qu' il fallait qu' elle en trouve l'autre bout.

Coûte que coûte.

Elle arpentait la mer, fouillait dans les algues, escaladait des rochers pointus;
Allant si profond dans l'eau qu' elle devait se retenir de respirer au delà de ses limites, ayant si froid qu' elle ne sentait plus ses pieds...

Mais elle savait qu'elle méritait cette douleur, alors elle fut comme une délivrance pour elle.

Elle trouva enfin ce qu'elle cherchait parmi une montagne de débris de raison, et fut aussi satisfaite de l'avoir qu'un enfant à qui on offre un jouet ; mais avec une pointe de culpabilité, comme si elle ne le méritait pas.

Elle le regarda de plus près : un jeune homme - le même - blond, yeux verts, mais sans masque et habillé de blanc.

Lorsqu'elle elle voulut les assembler, ils se superposèrent et s'élevèrent dans le ciel, flamboyant comme mille étoiles.

Marinette se réveilla avec une migraine abominable.
Elle était dans un lit aux draps aussi immaculés que les murs, et avait un affreux goût de médicaments dans la bouche ainsi qu'une odeur de désinfectant aux narines.
Elle grogna.
Elle détestait les hôpitaux.
Elle tenta de se souvenir de la journée passée, mais ne parvenait qu'à aggraver sa migraine et, par la même occasion, à dégrader son moral.

La nausée la prit et elle sauta de son lit pour aller dans la minuscule salle de bain de sa chambre, mais ses jambes se dérobèrent sous elle et elle glissa sur le tapis en se cognant violement la tête contre le cadre du lit.

Elle perdit connaissance.


Lorsqu'elle se réveilla pour la deuxième fois de la journée, sa migraine avait décuplée ( elle ne croyait pas cela possible, mais pourtant si ), et elle était à présent reliée à une perfusion.

Elle se palpa prudemmentla tête, et découvrit un épais bandage. 
Elle soupira.
Elle était vraiment trop maladroite !

- Tu as vraiment la poisse, toi, hein ? Fit une voix dans la pièce.

Derrière Le MasqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant