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Le réveil de Marinette sonna une demi-heure seulement après qu'elle se soit endormie.
Elle émerga tant bien que mal de sa couette, éteignit son réveil et se traîna vers son miroir.
Elle avait une mine épouvantable.
Ses cheveux étaient tout emmêlés, collés sur son front et ses tempes par la sueur et le sang séché qui avait coulé de sa blessure à la tête, et des cernes bleuâtres cerclaient ses yeux bouffis. En plus de son attelle au poignet, son tee-shirt trop grand laissait entrevoir sa peau blafarde, striée de bleus.

Déprimée, elle piocha des vêtements au hasard dans sa penderie et fila prendre une longue douche brûlante.

Une fois lavée, elle démêla ses cheveux comme elle le put et se fit des couettes.
L'estomac noué à l'idée de retourner au collège et d'attirer l'attention sur elle, elle ne put rien avaler.
Elle ferma l'appartement, descendit à la boulangerie, salua ses parents et partit.

Lorsqu'elle franchit la double porte de son collège, Alya lui sauta dessus et l'étouffa dans une étreinte mêlée de larmes.

- Marinette ! Tu sais pas comme tu m'as manqué ! Lança-t-elle joyeusement. Et puis j'étais super inquiète ! Tu t'es fait renverser par un voiture ? La claaaaasse ! Enfin, non, pas cool mais bon...ça fait peur ? Tu devais être morte de trouille ! Tu as hurlé ? Je pense que moi à ta place j'aurais hurlé. Les rumeurs allaient bon train sur toi, tu sais ? On dit même que tu as été secourue par les deux nouveaux super héros de Paris ! C'est vrai ? Han la chance...Et ils disent même que Ladybug et Chat Noir sont blessés suite à la bataille ! Tu imagines ? LA Ladybug, blessée ? Tu penses qu'après ils vont revenir ?

Marinette était rassurée de retrouver son exubérante amie et ses monologues passionnés, et puis ils avaient un côté pratique, car elle n'avait besoin que de hocher la tête de temps en temps.
Parfois, elle avait l'impression qu'Alya était en apnée durant ses longues tirades tellement elle parlait vite.

Elles étaient arrivées au milieu de la cour et tous les regards étaient à présent braqués sur elles.
Marinette sentait leurs têtes se tourner sur leur passage, et leurs regards brûlaient son dos tandis qu'elle tentait de garder la tête haute alors que tout son corps voulait se faire le plus petit possible.
Un silence stupéfait se fit, puis tout le monde se mit à parler en même temps.

Une foule de forma autour d'elles.

La jeune fille, gênée, devint écarlate et bafouilla quelques mots timides tout en se demandant pourquoi Adrien n'était pas venu l'acceillir, lui aussi.

Dans le brouhaha, elle capta quelques phrases comme 《ça va ?》, 《Où étais-tu ?》, 《tu es blessée ?》Où encore 《Tu as été secourue par Rena Rouge et Carapace ?》Mais elle était incapable de leur répondre quelque chose d'intelligent car sa tête tournait.

Tous ces gens qu' elle ne connaissait pas qui voulaient la toucher, la voir et lui parler, c'était trop pour elle.
Heureusement, Alya prenait plaisir à répondre à sa place.

Tout devint flou, et la jeune héroïne vit soudain le sol se rapprocher à une vitesse improbable, avant de le heurter avec un bruit mat.

Elle reprit connaissance à l'infirmerie de son collège, et vit du coin de l'oeil qu'Alya était assise dans une chaise en plastique non loin de là.
Marinette avait une migraine tellement abominable qu' elle avait l'impression qu'on lui enfonçait un marteau piqueur dans le crâne.

《Je vais en mourir, c'est sûr,se dit-elle.
Ladybug, héroïne de Paris, succombe à une terrible migraine.
Bon, ça ne sonne pas très bien pour la une des journaux. Pas très glorieux comme mort.
Et puis, tout le monde saura que je suis Ladybug !
Non. Il faut que je réagisse. Que je débranche le marteau piqueur. Ou que je tabasse son utilisateur à coup de pelle. Ou les deux.》

Derrière Le MasqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant