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Marinette se réveilla. Son oreiller était devenu spongieux tant elle avait versé de larmes durant son sommeil.
Les premières lueurs de l'aube baignaient la pièce d'un aura chaleureux.

《 Mais, au fait, je ne me suis pas posée la question, mais où suis-je ? Et qui est cet inconnu vert qui nous a sauvés chat noir et moi ? 》pensa-elle.

Elle se redressa sur un coude, et regarda autour d'elle. Un paravent  lui cachait presque toute la pièce mais elle aperçut tout de même un pan de mur fleuri et une commode où se trouvait un vieux tournedisque avec un embout en forme de fleur.

Tout lui revint.

Elle était venue trois fois ici.

Les trois fois en dernier recours.

Cette fois-ci ne faisait pas tâche.

Ils étaient chez Maître Fu. Le Gardien des miraculous, celui qui avait soigné Tikki et numérisé le vieux livre qui appartenait à Gabriel Agreste.

À cet instant, un petit homme vêtu d'une chemise hawaïenne entra, traînant derrière lui un chariot d'hôpital. Maître Fu !

-Ah, Ladybug ! Tu est réveillée ! Ton poignet te fait encore mal ?

Marinette tâta son poignet bandé et ne put retenir une grimace de douleur. Ah ça non ! Il n'était pas remis du tout ; il devait même être foulé.

-Euh, non non, je vais bien, Maître Fu, mentit-elle.

À vrai dire, trop inquiète pour Chat Noir, elle en avait même oublié le moment où Volpina avait intercepté son yoyo, lui tordant violement le poignet.

- Et tes côtes ?

- Euh, ça va, merci, repondit-elle en se palpant le dos. Ouille ! Ça aussi, c'était cassé.

- Bon, on va voir ça, lui dit Maître Fu en s'approchant.


Marinette dût rester plusieurs jours chez Maître Fu, le poignet immobilisé à l'aide d'une attelle et la taille ceinte d'un corset pour que ses côtes se remettent plus vite. Une infirmière était à ses petits soins et venait la voir toutes les heures pour s'assurer que tout allait bien.

-Tout va bien ? Tu n'as pas mal aux côtes, au poignet ni à ce gros ématome que tu as sur l'épaule ? Tu veux un calmant ? Un deuxième oreiller ? Dit-elle quand elle revint pour la énième fois.

- Moi, ça va, vous devriez plutôt vous concentrer sur Chat Noir, maugréa la jeune fille pour ce qu'elle croyait être la centième fois.

Elle se leva péniblement malgré les restrictions et, les jambes raides, se dirigea vers les toilettes.
Son besoin comblé, elle décida de jeter un œil par la fenêtre et se laissa réchauffer par un rayon de soleil.

Être ici la rendait folle. Si près de Chat Noir et de son identité...

La fenêtre donnait sur un parc qu' elle connaissait. Ce n'était pas très loin de chez elle. Il faisait beau, et on y voyait beaucoup de parents avec leurs enfants.
Et ses parents à elle ? Ils devaient mourir d'inquiétude ! Cela faisait peut être une dizaine de jours qu' elle était ici !
Et si elle sortait en douce pour aller les retrouver ? Après tout, elle n'était pas très loin de chez elle...

-Maître Fu ! S'écria-elle.

Il arriva et la regarda d'un oeil soucieux.

- Tu ne devrais pas être couchée ?

- Mais je m'ennuie !

-Ça m'est égal. Tu n est pas rétablie. Tu pourra retourner chez toi dans environ une semaine.

- Et mes parents ? Ils vont s'inquiéter ! Et où est Tikki ? Elle n est pas blessée au moins ? Et qui est cet homme en vert qui nous a sauvés ChatNoir et moi ? Et...

-STOP, Marinette ! S'écria-il en levant les mains devant lui. Va te coucher et je t'expliquerais tout.

Une fois installée de nouveau dans le lit de camp qu' elle utilisait, Marinette se tourna vers Maître Fu.

-Bon, quelles sont tes questions, déjà ? Une par une, s'il te plaît,  dit-il en s'asseyant prudemment au bord du lit.

-Depuis combien de jours sommes-nous ici ?

-Environ une semaine.

-Avez-vous contacté mes parents ?

-Oui, je leur ai dit que tu a failli te faire renverser par une voiture à deux pas de chez moi, que je suis osthéopathe et que je t'ai soignée.

-Ok, merci. 3ème question : où est Tikki ?

-Elle est avec Wayzz et Plagg, les Kwamis de la tortue et du chat.

-Oh, fit Marinette, vous avez le miraculous de la tortue ? Mais, attendez une seconde, c'est vous qui nous avez sauvés Chat Noir et moi ?

-Oui, Ladybug, c'était moi.

-Alors, la tortue à le pouvoir du bouclier ? Je veux dire, les Volpinas se sont ralenties dans leurs geste et vous les avez détruites.

-Oui, c'est un pouvoir défensif qui ralentit l'ennemi pour faciliter la tâche des super héros.

-Wow.

-Avant l'autre jour, je ne m'étais pas transformé depuis des années, et je me suis rendu compte à quel point j'avais vieilli. J'ai toujours des super pouvoirs qui me rendent forts ( ou qui, en l'occurrence, rend faible l'ennemi ) mais je vais léguer mon miraculous à une personne de confiance, quelqu'un de ton âge qui saura en faire bon usage.

-D'accord. Si vous voulez de l'aide pour trouver la personne, j'ai des amis au collège qui...

-Marinette, c'est très gentil à toi mais je pense que la personne qui recevra son miraculous préférerait garder son identité entièrement secrète, enfin, à part du gardien - moi.

-Oui, je comprend. Néanmoins, si vous revenez sur votre décision, faites moi signe. Bon, passons à la dernière question ; Marinette déglutit bruyamment ; Chat Noir ne s'est pas réveillé, n'est ce pas ?

- Non, soupira Maître Fu, les yeux dans le vague. Mais ne perdons pas espoir. Il va se réveiller.

《Il va se réveiller 》 se répéta Marinette, se raccrochant à cet espoir.

La lumière orange du coucher du soleil sortit Marinette de sa torpeur. Elle avait à nouveau les joues baignées de larmes. Maître Fu n'était  plus là, mais à sa place trônait un plateau contenant un repas froid.

《Depuis combien de temps rêvais-je ? 》 songea la jeune fille.

Elle regarda l'heure.

Oui là là ! Mais elle avait beugué pendant une demi-heure !

Elle avait l'estomac noué mais elle se força à manger, pour faire plaisir à Maître Fu et à l'infirmière.

Elle se coucha ensuite et plongea dans un sommeil sans rêves.

Vers trois heures du matin, Marinette fut réveillée par les " bips" incessants des machines auquelles Chat Noir était branché. Se disant que c'était normal, elle se retourna sur son oreiller et s'apprêtait à se rendormir quand elle se rendit compte qu' elles "bippaient" plus vite que d'habitude.

Elle se leva d'un bond , et écarta un pan de paravent pour la première fois depuis qu' elle était ici.
Elle se faufila dans l'ouverture avant d'avoir changé d'avis.

Derrière Le MasqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant