Le début des ennuis

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Vous êtes-vous déjà retrouvé dans l'une de ces situations merdiques, ce genre de situations dans lesquelles on se retrouve par le jeu du hasard, et dont on ne sait trop comment se sortir ? Victimes de circonstances particulièrement joueuses, nous pataugeons comme nous le pouvons pour garder la tête hors de l'eau... Tout en se demandant ce qu'on a bien pu faire au bon dieu pour mériter un tel sort.

Eh bien, c'était précisément cette même question que je me posais en me retrouvant seule face à six allemands, tous les yeux braqués sur moi, alors que je rassemblais tout mon courage pour ne pas laisser ma vessie baisser les bras. Oh bien sûr, je ne les craignais pas... Pas vraiment. Ils n'auraient jamais voulu m'aggresser, détrompez-vous !
Mais alors qu'y a-t'il de bien effrayant à se retrouver face à des inconnus qui ne me veulent aucun mal, me demanderez-vous ?

Il s'avère que ces six hommes sont des célébrités, membres du groupe allemand le plus apprécié autour du monde, et qu'ils sont -accessoirement- mes idoles depuis ma plus tendre enfance. Ah, et s'ils me regardent comme ça, c'est parce que nous sommes au beau milieu d'une audition et que je suis censée les impressionner en jouant d'un instrument... Tout en ne sachant pas parler UN SEUL mot d'allemand. Oups.

Tout cette histoire a commencé il y a huit mois... Ou non, elle a plutôt commencé il y a quinze ans, alors que je n'étais qu'une petite fille. Mon père était un grand adepte de métal et tout autre styles de musique qui ferait défriser la moustache de notre bon voisin de l'époque Mr.Gallien Bernard, fervent catholique et défenseur des bonnes vertus. C'est à cause de lui et sa manie de frapper au plafond avec son balais à chaque fois que nous éternuions que Papa écoutait sa chère musique à un volume très bas, au travers d'un épais casque, afin d'être sûr que personne n'entendrait.
Vous comprendrez donc ma surprise lorsque, alors que j'étais très occupée à monter de profondes intrigues avec mes poupées dans ma petite chambre rose, mon jeu fut interrompu par un hurlement proliféré dans une langue que je ne connaissais pas. Je déboulais aussitôt dans le salon, où je découvrais mon père se trémoussant sur le canapé et mimant jouer avec une guitare électrique.
En me voyant, il se mit à rire et m'attrapa par le bras pour me faire danser avec lui au rythme de la musique que les haut-parleurs de notre ordinateur crachait en grésillant dangereusement, le tout accompagné par les coups de balais de Mr.Gallien.
Ce jour marqua le début de mon grand amour pour Rammstein, et tout particulièrement pour 'Feuer frei', la toute première chanson que j'entendis d'eux...
Au fil des années, je me découvrais une passion pour le synthétiseur et provoquait le déménagement de Mr.Gallien en m'entraînant dès que j'avais du temps libre. Je me représentais parfois, assistait à des cours au conservatoire et emplissait mon père de fierté en jouant par dessus les musiques de Rammstein pour lui.

Un matin où je me préparais pour ma journée à la fac, mon père, qui passait son temps à traîner sur internet via sa tablette, m'annonça non sans excitation que le groupe devait faire une tournée européenne en 2019 et qu'ils passeraient à Paris.

« On pourrait y aller ! » m'avait-t'il lancé, tout excité, alors que je fourrais mon ordinateur portable dans mon sac à dos.

« Oui... » avais-je répondu distraitement, sans réellement porter à cette nouvelle tournée plus d'attention que cela ; mon père avait souvent prévu d'assister à un concert sans jamais pouvoir y aller, faute de moyen.

Première erreur.

Quelques mois plus tard, je retrouvais mon père avachi dans le canapé, désespéré. Les membres du groupe avaient annoncé que la tournée serait annulée, sans fournir plus d'explications. Je lui préparais un chocolat chaud, histoire de l'aider à se remettre... Sans pour autant accorder plus d'importance aux événements.

Comment j'ai fais ? [RAMMSTEIN] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant