[Je poste ce chapitre sans vraiment le retravailler, alors y'a moyen qu'il change dans les prochains jours mais... Je crois et j'espère que vous n'en avez rien à cirer. Alors enjoy <3 ]
Je crois que si les regards pouvaient tuer, Paul n'aurait pas fait long feu, ce jour-là. Le pauvre s'était probablement dit que s'asseoir à l'opposé de moi lors de l'interview serait une bonne idée, histoire de s'accorder une petite pause bien méritée avant que je ne puisse lui râler dessus librement ; malheureusement pour lui, je l'avais par la même en plein dans le viseur et ne cessait de le mitrailler des yeux dès que j'en avais l'occasion, histoire de lui faire comprendre que nous aurions bel et bien cette petite conversation civilisée que je lui avais promise.
Même petite conversation civilisée qui avait été interrompue un peu plus tôt par un manager sauvage surgissant de nulle part pour nous traîner par la peau des fesses jusque devant les journalistes ; dit manager qui ne cessait à présent de me faire signe d'arrêter de faire la gueule. Pfeuh.
De toutes manières, je pouvais bien faire la gueule tant que je voulais, les journalistes ne cesseraient pas pour autant de me décrire comme la „délicate et innocente petite fleur du groupe", ou des conneries comme ça.
En attendant, la délicate petite fleur avait ses comptes à régler, et en connaissait un qui ne perdait rien pour attendre ; bras croisées sur la poitrine, j'envoyais à Paul le dixième regard-qui-tue de l'interview, pendant qu'il faisait semblant de ne pas trembler de peur.
... Laissez-moi rêver.
Au fond... C'est moi qui tremblait de peur. Parce que les deux hommes de ma vie étaient tous deux sur le point de s'entre-arracher les yeux, que j'étais seule entre les deux, et que je n'avais aucune foutue idée de comment gérer cette situation merdique. Je ne mentionne même pas les regards en coin de Schneider, qui, contrairement aux autres, n'avait pas fait semblant d'oublier la scène entre Paul et moi, juste avant l'interview.
J'avais donc jusque la fin de l'émission pour trouver une excuse bidon à lui déballer... Ou, au contraire, me préparer à une réaction que je savais déjà disporportionnée face à l'annonce fatidique de notre liaison.
Et cette histoire de dépression...
Alors que Christoph mentionnait une quelconque anecodte sur une tournée, je me sentis subitement nauséeuse ; j'allais sortir de cette salle pour voir s'effondrer sur moi une cascade d'emmerdes que je ne pouvais empêcher, des conversations qui tourneraient à coup sûr en disputes... Et si tout s'effondrait ? Et si mon père restait borné comme je le connais ? S'il refusait de venir me voir au concert, à Paris ?
Et si... Paul me quittait...D'un bond, je sautai du divan et me ruait à l'extérieur pour libérer mon Macdo dans la cuvette des toilettes. A moitié assomée, agenouillée sur le carrelage, je m'appuyai contre la vasque pour me passer une main sur le visage et tenter de m'éclaircir un peu les idées ; remuée et épuisée, je me découvrai l'envie de pleurer et plaquai une main contre ma bouche pour étouffer le sanglot qui failli bien m'échapper.
„Pa-oleuh ??"
Je me doutais qu'ils interrompraient tout pour courir à ma rescousse. Sacrés gars...
„C'est bon, ça va." M'efforçai-je de brailler en me hissant pour m'asseoir correctement à côté de la cuvette ; derrière la porte des toilettes pour dames, la voix de Richard me parvint :
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Comment j'ai fais ? [RAMMSTEIN]
FanfictionTout allait bien, avant. J'allais en cours à la fac, je jouais sur mon synthétiseur, je mangeais mes patates smileys après la gym... Puis, un beau jour, mon père a eu la brillante idée de me faire participer à un casting. CONTRE MA VOLONTE. Oh, puis...