[Petite note : J'ai trouvé une artiste bourrée de talent sur Deviantart, elle a fait des portraits absolument PARFAITS des membres du groupe ! Je vous ai mis son dessin de Paul en illustration pour ce chapitre. Son nom est whiteshaix sur Deviantart, je vous invite vivement à aller voir sa section "Rammstein" ! Ca vaut le détour ! (surtout si vous aimez Richard, elle en a fait beaucoup de lui !)
Sur ce, je vous laisse avec Paule ;)]Êtes-vous étonnés si je vous dis que même avec mon mensonge que j'avais d'ailleurs parfaitement mensongé, mon père avait continué à me harceler au sujet de la personne à qui j'envoyais si souvent des textos en pouffant comme une imbécile ?
A chaque fois que mon téléphone vibrait, je le voyais me lancer de petits regards amusés et attendre que je me mette à ricaner, avant de me poser encore et toujours la même question „qu'est-ce qu'il te dit ton amoureuuux ??". Même si j'étais dans une autre pièce, à l'autre bout de l'appartement, il surgissait subitement à chaque vibration ; c'en était flippant ! Il avait un capteur dans le crâne, ou...?
Comme l'excuse „Julie a du mal à se faire respecter par son chat" ne semblait pas fonctionner comme je l'aurais espéré, je commençais à trouver d'autres prétextes : un post Facebook rigolo, une vidéo Youtube, des GIFs stupides... Mais il n'en démordait pas, l'animal !
Un jour, épuisée de toujours devoir lui donner une réponse différente, je craquai et lui balançai toute la vérité, sans aucun filtre :
„Reuuuh, papa ! Je parle avec mon collègue ! Voilà, tu es content ??" m'exclamai-je en me laissant tomber en arrière sur notre clic-clac bleu, théâtralement désespérée. Papa releva le nez de sa tablette et me lança un regard sceptique par-dessus sa monture en demi-lune.
„Ah oui, lequel ?" M'interrogea-t'il, une pointe d'intérêt dans la voix malgré son air dubitatif.
„Paul..." Avouai-je sans résistance, tout en remuant mes jambes dans le vide, avachie sur le canapé.
„Je ne te crois pas."
Hein ??? Je me redressai sur le canapé et le foudroyai du regard ; il se moquait de moi, là ?! Je venais de lui balancer toute la vérité, la plus puuure des vérités, et il ne me croyait toujours pas ?
Voyant que je ne semblai PAS TROP comprendre son choix, il m'expliqua rapidement :
„Bah, oui ! Si c'est à ton collègue Paul Landers que tu parles autant, et qu'il n'y a pas de petit chéri, alors c'est qui qui t'a offert ce joli pendentif, hein ? Toc !"
... Il est désespérant parfois, hein ?
Je fis semblant de ne rien trouver à répondre, et m'affalai de nouveau sur le clic-clac, vaincue. Depuis cet instant où je fus prise en plein flagrant délit de „mensonge" (entre guillemets parce qu'il s'agissait en réalité du seul moment où je disais la vérité), et jusque mon départ en Allemagne, mon père ne cessa de me parler de mon sois-disant amoureux. Une vraie tête de mule !
Je le laissai croire à son petit conte de fée... Ca m'évitait d'avoir à trouver des excuses, puis ce n'était pas comme si je n'avais pas essayé de lui dire la vérité.
Je me débarassai donc d'un poids en laissant mon père s'imaginer des choses tout seul, et me concentrai sur un problème beaucoup plus important : mes réseaux sociaux.Depuis quelques jours, je ne cessai de recevoir des demandes d'amis et messages privés par dizaines de la part d'inconnus, messages parfois un peu... Déconcertant, je dois dire. Pour vous donner un petit exemple, un vieil homme résidant apparemment dans le sud de l'Italie ne cessait de m'envoyer des photos de sa main droite dans diverses positions et situations, la plupart du temps accompagnées de messages en italiens bourrés de coeurs et de smileys-kiss, sans que je ne comprenne pourquoi. Il me fallut l'aide d'une copine bilingue en Italien pour comprendre la raison de cette gallerie plutôt spéciale... Et j'en étais... Euh... Horrifiée ? Oui, horrifiée. Croyez-moi, vous ne voulez pas savoir quelle vérité se cachait derrière ces photos.
Et ce n'était pas le plus flippant !
Les effets de l'article et des affiches commençaient à peine à se faire sentir que je me sentais déjà complètement dépassée ; je pris donc la décision de passer tous mes profils en privé, le temps de trouver une meilleure façon de gérer le problème. Rien qu'à imaginer ce que ça pourrait bien donner lorsque j'aurais donné mes premiers concerts, j'en avais des sueurs froides... Ma nouvelle popularité me ravissait autant qu'elle me terrorisait, et Paul était le premier à en connaître tout les détails :
„Jeez, dirty old man sending me weird pics again..." me plaignais-je en texto, et lui de me répondre :
„... Are you talking about me ?"
Et moi d'éclater de rire, toute seule dans ma chambre rose. Ses petites plaisanteries au sujet de mes messages privés douteux m'aidèrent à relativiser, et bientôt, je m'en amusai plus que je m'en plaignai.
Tout en évitant soigneusement de parler de ces côtés plus sombres de ma nouvelle popularité, je confiai tout de même à mon père mes toutes nouvelles expériences de „star" (oui, entre guillemets... Parce que je ne m'y fais toujours pas !).
„Ma p'tite Paupiette, tu as déjà des fans, tu te rends compte ?" s'enthousiasmait-t'il, ravi. (je vous interdis de vous moquer, c'est mon surnom depuis l'enfance...)
Puis, un beau matin, il me harcela pour que je lui signe le poster de la tournée 2019, parce que, je cite ; „je n'ai jamais eu d'autographe d'un membre de Rammstein, maintenant que j'en ai un à la maison, j'en profite !"J'avais beau lui assurer que je pouvais tout à fait demander aux gars de lui signer ce qu'il voulait, il insista jusqu'à ce que je cède ; mais je dois avouer que son enthousiasme me faisait chaud au coeur...
La veille de mon retour en Allemagne arriva à une vitesse vertigineuse ; j'avais l'impression d'être restée à peine trois jours chez mon père... Pour profiter de notre dernière soirée tous les deux avant mes prochaines congés, nous décidâmes de dîner dans le petit restaurant du quartier, où le personnel me connaissait depuis maintenant plus de 15 ans. La patronne du lieu vint me coller deux bons gros baisers sur les joues, et la serveuse demanda de mes nouvelles ; comme elle n'avait pas l'air au courant, j'évitais soigneusement de lui parler de mon entrée dans le groupe. Dans cet endroit, j'avais tout autant l'impression d'être chez moi que dans notre petit appartement... Je ne voulais pas que ça change en étant traitée différemment.
La soirée fut donc très agréable ; mon père se régala avec son gratin de ravioles, et moi je profitais un maximum d'entendre ma langue maternelle autour de moi. A partir du lendemain, je n'allais l'entendre qu'au bout du fil et ce pour plusieurs mois !Le soir, de retour dans ma petite chambre rose, je me surpris à me sentir un peu triste à l'idée de partir. Pourtant, je devais avouer que les répétitions et les rigolades avec les gars m'avaient manquées ! Les gars eux-mêmes m'avaient manqués, je dois dire.
Je levai les yeux sur mes posters et esquissai un léger sourire en les voyant là, sur ces images que j'avais admirées si souvent que j'en connaissais à présent tous les détails.Ma vie était si différente, à présent... Je m'en réjouissais, bien sûr ! Mais je ressentais, mélangée à mon excitation et mon épanouissement, une étrange nostalgie que je savais à l'origine de mon petit coup de blues.
Je passai le reste de la soirée au canapé, blottie contre mon père, essayant ainsi d'oublier la légère angoisse que je ressentais toujours les veilles de départ.Il y avait tout de même quelque chose dont j'étais très, très fière : au terme de ces deux semaines loin du groupe, j'étais parvenue à ne plus ressentir ou presque cette sensation au ventre que j'avais toujours en pensant à Paul. Objectif atteint avec succès ! Haha ! Paule : 1, ventre : 0 !
... Le lendemain après-midi, Paul Landers ficha tous mes efforts en l'air en moins d'une seconde, en me prenant joyeusement dans ses bras lorsqu'il me vit arriver au studio ; mon ventre réagit aussitôt à l'appel du devoir et je ne tins pas une seule seconde sans me sentir complètement fébrile.
Conclusion : échec cuisant.
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Comment j'ai fais ? [RAMMSTEIN]
FanfictionTout allait bien, avant. J'allais en cours à la fac, je jouais sur mon synthétiseur, je mangeais mes patates smileys après la gym... Puis, un beau jour, mon père a eu la brillante idée de me faire participer à un casting. CONTRE MA VOLONTE. Oh, puis...