Le lendemain matin, je me réveillais dans un sursaut lorsqu'on vint tambouriner à ma porte. Un peu groggy, je regardais confusément autour de moi et me rappelais tout à coup que je n'étais pas chez moi, dans ma petite chambre rose (mon père n'avait jamais eu les moyens de la faire repeindre...). J'étais en Allemagne, seule dans cette petite pièce blanche.
Mais alors, si j'étais seule et que ce n'était pas mon père qui frappait à ma porte, qui est-ce qui...?„Can I come in ?!" demanda une voix masculine que je croyais reconnaître, sans pour autant comprendre ce qu'IL fichait ici. Je me levais en panique, attrapais quelque chose de convenable à porter en présence d'un homme... Et réalisais en jetant un coups d'oeil sur mon téléphone que nous n'étions pas au matin mais en pleine nuit ; il était trois heures et demi !
Les cheveux -encore plus- en bataille, je me traînais jusque la porte et l'entrouvrait timidement, de peur de tomber face à la personne que je pensais être mon visiteur incongru... Et retenais un petit cri de panique en voyant que j'étais tombée juste : Paul Landers se tenait devant ma porte, tout sourire.„... Hello ?" hésitais-je, sans trop savoir comment réagir à une pareille situation.
Il me répondit avec un enthousiasme exacerbé :
„Are you ready ?"
...Hein ? Qu'est-ce que...?
„For our walk !"
Pardon ?
„We walk at night !"
Euh...
„To exercise !"
Je lui esquissais un petit sourire par politesse. Il avait pété un boulon ou...?
„No one told you ?" S'étonna-t'il, et j'ouvrais la porte en grand. Je devais certainement être en plein rêve, ce n'était pas possible autrement !
„No..."
Il haussa les épaules, et m'expliqua brièvement que les gars de Rammstein avaient prit l'habitude d'aller se promener une heure en pleine nuit, afin de se maintenir en forme. Un moyen pour eux de prendre l'air sans avoir à prendre des précautions pour ne pas être reconnus... Ca me faisait une belle jambe ! Moi, je n'étais pas connue, je pouvais me promener quand je voulais. Puis, en plus, je n'étais même pas membre !
Je crois que Landers devina mes pensées, car il rajouta :„You have to come, if you join us you'll do it too !"
Eurgh. Voyant que je n'avais MANIFESTEMENT pas trop le choix, j'enfilais un legging, mes baskets et je rejoignais Landers dans le couloir. Les autres membres nous attendaient en bas de l'immeuble, accompagnés d'un grand gars qui devait être une sortes de garde du corps. Haha, courageux mais pas téméraires !
Oui bon, okay, je suis un peu langue de vipère. Mais ils m'ont réveillée à trois heures du matin pour aller faire une ballade, quand même ! J'étais fatiguée, je regrettais mon cher petit lit, et en plus j'avais froid. Mais la beauté de mon environnement me consolait un peu...
Berlin était une ville magnifique, la nuit. Très animée, illuminée et pleine de vie... Mais le seul point positif s'évapora très vite lorsque, à mon grand regret, les membres m'exposèrent un tout autre projet : le grand gars s'avéra être en réalité un vigile-chauffeur, et nous prîmes la route sans que je ne sache où nous nous rendions.
J'eus la très mauvaise surprise de réaliser que notre petite promenade allait avoir lieu en pleine campagne, dans un noir quasi total, dans le froid et sans un chat à des kilomètres à la ronde. Drôle de promenade...
Pour ne rien arranger, les membres passèrent leur temps à parler entre eux en Allemand, me laissant patauger dans la gadoue derrière eux, sans jamais me lancer le moindre regard. Grrr mais à quoi est-ce que cela avait servi de me forcer à venir si c'était pour m'ignorer royalement ? Mais malgré ma fatigue et ma frustration, je les suivais sans me plaindre ; j'étais bien trop timide pour oser dire quoi que ce soit.. Surtout en étant en inferiorité numérique : eux semblaient beaucoup apprécier le moment ! J'étais donc seule à ruminer mes envies de meurtre, de la boue plein les baskets et frissonant dans la nuit glaciale.
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Comment j'ai fais ? [RAMMSTEIN]
FanfictionTout allait bien, avant. J'allais en cours à la fac, je jouais sur mon synthétiseur, je mangeais mes patates smileys après la gym... Puis, un beau jour, mon père a eu la brillante idée de me faire participer à un casting. CONTRE MA VOLONTE. Oh, puis...