Je crois que c'est autour de cette période, alors que nous approchions doucement de Noël, qu'un énorme mal du pays me saisit aux tripes. Je devais rentrer en France pour les fêtes dans trois semaines à peine ; il était donc temps pour moi de commencer les achats des cadeaux. Avant je n'avais que mon père, c'était donc chose assez facile et l'affaire était toujours réglée assez vite... Mais à présent j'avais 5 autres hommes dans ma vie, il me fallait donc m'y prendre avec METHODE. Et c'est en parcourant les magasins de Berlin, pourtant pas si différents de chez moi, qu'un poids vint m'alourdir le coeur.
Il est un peu bête de réaliser ça qu'à cet instant, mais... Ce n'est que là que je réalisais complètement que toutes ces personnes qui m'entouraient n'avaient pas grand chose en commun avec moi.
De un, on ne parlait pas la même langue. De deux, nous n'avions pas les mêmes traditions, le même vécu, la même culture en général... N'entendre personne parler ma langue maternelle autour de moi, dans la rue ou les magasins commençait vraiment à me peser d'une drôle de manière sur le moral. Pourtant j'adooorais l'Allemand et j'adorais ce pays ! J'imagine qu'on ne maîtrise pas toujours ce genre de choses...Le soir-même, après une longue journée passée à faire du shopping (et dire que c'était censé être mon jour de repos... J'étais encore plus fatiguée que lors des répétitions !), j'appelais mon père et sentais une large boule s'installer dans ma gorge en entendant sa voix. Paule, enfin... Tu le revois dans trois semaines !
„Hey, P'pa..." Faisais-je en entortillant la manche de mon épais pull pastel entre mes doigts, dans une tentative de distraire mon esprit de mon émotion. L'idée était de ne pas inquiéter mon père pour un simple petit cafard en me mettant à pleurer comme une madeleine.
„Oulah, ça va pas, toi..." Devina instanément mon père, rendant inutiles mes efforts pour ne rien laisser paraître.
J'eus un petit sourire triste. Ah, les papas... Ils sentent toujours quand leurs enfants vont mal, quoi qu'on puisse faire pour le cacher !
„J'ai... Un peu le blues. Le mal du pays, je pense..." Avouais-je donc, sentant qu'il était inutile de nier (mon père est une vraie tête de mule, vous n'aviez pas encore deviné ?).
„Ooooh ma petite fille chériiie... T'inquiète pas, papa va te remonter le moral ! Je vais te faire une jolie surprise ! "
...Je crois que je devrais avoir peur, là.
J'eus beau tenter de savoir ce qu'il comptait bien faire, mon père fut catégorique : ce serait une surprise ! Haha... Ouais, je devrais avoir peur. Après tout, papa n'est pas du genre à la demi-mesure ; il m'a quand même inscrite à une audition d'un groupe mondialement connu JUSTE pour m'aider à m'indépendantiser ! Jeez, papa !Je passais donc les prochains jours dans une panique totale, m'attendant littéralement au pire. Qu'est-ce qu'il allait encore inventer ?! Bien sûr, qu'il tente de me remonter le moral me touchait énormément... Mais, le connaissant, je faisais bien de rester un peu sur mes gardes.
C'est au bout de quatre jours à peine que je recevais un petit colis, tout droit venu de mon pays natal. Ah, pas de doute !A l'ouverture, je découvrais un petit cadeau tout emballé dans un papier cadeau rose à fleurs (le même depuis que je suis toute petite...). Je déchirais le papier avec appréhension, et fronçait les sourcils en découvrant une simple boîte pour DVD, accompagnée d'un mot. Le voici :
„Bonjour ma fille !
Comme tu m'as dis que tu n'allais pas très bien et que la France te manque, j'ai décidé de numériser toutes les vidéos sur notre vieux camescope et de te les envoyer sur un DVD ! J'espère que revoir ces souvenirs te mettra du baume au coeur !
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Comment j'ai fais ? [RAMMSTEIN]
Fiksi PenggemarTout allait bien, avant. J'allais en cours à la fac, je jouais sur mon synthétiseur, je mangeais mes patates smileys après la gym... Puis, un beau jour, mon père a eu la brillante idée de me faire participer à un casting. CONTRE MA VOLONTE. Oh, puis...