Männlichkeit

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Okay, okay, du calme. Il doit bien y avoir un moyen de stopper tout ça avant que ça ne dégènere...!

Dans l'état de panique où j'étais à cet instant, les yeux grands ouverts sous ma couette, le coeur battant, la seule solution à laquelle je pus penser fut : L'ESQUIVE.

Ouais, ouais, je sais... C'est un peu enfantin, comme technique. Mais j'avais peur.

Vous avez déjà eu un faible pour un homme beeeaauucoup plus âgé, vous ? Si non, je peux vous dire que c'est aussi terrifiant qu'inattendu. Bah oui, c'était pas vraiment dans mes plans... A vrai dire, RIEN de tout ça n'était dans mes plans a la base ?!

Dès le lendemain, je décidais de reprendre les choses en main sur ma vie et de contrôler un peu toutes les nouvelles émotions qui m'assiégeaient depuis les quelques derniers mois sans que je puisse rien faire, et ce en commencant par mettre en pratique ma toute nouvelle super idée, afin d'éviter une catastrophe que je sentais arriver à des kilomètres ; je fuyais donc dès que j'apercevais Paul landers quelque part, sans lui fournir plus d'explications que cela... Oui, je sais, j'ai été idiote...

J'évitais soooigneusement toute situation qui pourrait impliquer un face à face ou une discussion ;
Paul arrivait dans le couloir en face de moi ? ZOU, je disparaissais aussi vite, me glissant dans une pièce, une cage d'escaliers ou... Un placard à balais. Oui, je me suis réellement retrouvée dans un placard, une fois...

Paul entrait dans une pièce alors que j'y étais ? OH BAH ZUT ALORS, envie de faire pipi très urgente ! Et hop, je filais en évitant soigneusement de le regarder.

Paul apparaissait sans prévenir, dans n'importe quel endroit ? POUF, a plus de Paule !

Mes pires tentatives de me dissimuler se soldaient parfois en échec cependant, comme la fois où j'ai tenté de me cacher derrière Ollie...

Les seuls moments où je tolérais d'être en sa compagnie étaient nos répétitions, bien sûr ; j'ai été bête, oui, mais pas stupide !

Il y avait cependant un détail qui me perturbait ; je n'y avais pas encore fais très attention jusqu'ici, mais là, ça devenait essentiel : Paul venait souvent me voir lors de mes entraînements sur mon trapèze... Maintenant que je tentais de l'éviter, ce détail allait devenir un trèèès gros détail !

Et ça ne rata pas : alors que je répétais mon entrée en scène en plein air, que je réalisais sur un cerceau entouré d'autres cerceaux plus gros entièrement enflammés, j'apercevais Paul au sol, qui m'encourageait comme il en avait l'habitude, même s'il faisait -3 degrés... J'eus alors un pincement au coeur. Pourvu qu'il ne se soit rendu compte de rien, je n'aurais pas supporté l'idée de le froisser après tout ce qu'il faisait pour moi...

... J'ai appris biiien plus tard qu'il s'était bel et bien rendu compte de quelque chose ; Richard lui avait demandé, un jour où j'avais littéralement fuis une pièce en courant, ce qu'il avait bien pu me faire pour m'effrayer autant. Mon dieu, qu'est-ce que j'ai honte ! Encore à ce jour, je m'en veux d'avoir agis ainsi. J'avais tellement peur de ce qui pourrait arriver que je n'ai pas réfléchi une seule seconde aux conséquences de mes actions... Je ne sais comment, Paul ne m'en a jamais voulu.

Un jour, à la cafétéria, alors que j'avais tenté de me cacher sous une table pour qu'il ne me remarque pas, il m'approcha pour me demander si j'accepterais de venir avec lui visiter une petite galerie d'art qui venait d'ouvrir ses portes.

A quatre pattes sous ma table, lui un genou à terre pour pouvoir m'adresser la parole, je fis semblant de ramasser une frite en lui adressant un large sourire que j'espérais pas trop penaud.

Comment j'ai fais ? [RAMMSTEIN] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant