Paule VS Bière

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Et voilà, la veille du grand départ était déjà arrivée... Pour la première fois depuis 6 mois, j'allais retourner en France. C'est avec émotion que je bouclais mes valises, le coeur emballé à l'idée de retrouver ma petite chambre rose, mon papa, mon quartier... Toutes ces petites choses qui m'avaient terriblement manquées, malgré le bonheur que ma nouvelle vie pouvait m'apporter. Je sautillais littéralement sur place en rassemblant mes affaires, tant j'étais excitée !

Papa était ravi aussi. Il me disait souvent (et par souvent, je veux dire à CHAQUE APPEL) que l'appartement était vide depuis mon départ... Je me retenais de lui rappeler que c'était lui qui m'avait presque virée de force pour m'envoyer en Allemagne, et le consolais en lui rappelant que nous nous reverrions bien vite. A présent, je pouvais même lui dire „à demain" !

Comme nous n'allions pas nous revoir avant deux semaines, je proposais à mes collègues un petit dîner chez moi pour fêter nos congés. Tous acceptèrent, à ma plus grande joie !

... Ouais, moi non plus, je sais pas ce qui m'a pris.

Déjà parce que cuisiner pour 5 hommes est une vraie galère ; il faut prévoir des quantités astronomiques, et porter deux tonnes de courses quand on pèse 40 kilos vous fait vite sentir comme une petite fourmis surchargée. Surtout que, dans mon immense gentillesse, j'avais pris l'initiative d'acheter un pack de bière pour ces messieurs... Donc, en plus d'avoir passé une demie-heure devant le rayon à ne pas savoir quelle marque était la meilleure, je devais à présent les porter, ces bières ! Reuh !

J'arrivais chez moi en sueur, haletant comme un boeuf et les bras en compote. Je me laissais tomber misérablement sur mon canapé et agonisais ainsi pendant près d'un quart d'heure, avant de trouver enfin la motivation de me relever pour ranger mes achats.
Au menu du soir : Quiche lorraine en entrée, Gratin dauphinois et rôti de porc en plat, et pour le dessert une tarte aux pommes !

... Autant dire que j'ai passé la journée aux fourneaux, quoi. Après une matinée à faire mes valises et un début d'après-midi aux courses, j'étais déjà épuisée... Alors imaginez mon état quand tout fut prêt, aux alentours de 19 heures ! La tarte dorait tranquillement au four, la quiche trônait déjà sur la table, mon gratin était gratiné à souhait, et moi... J'étais cuite.

Je me laissais (encore) tomber sur mon canapé, jetais un coups d'oeil à ma montre... Et sautais immédiatement sur mes pieds pour me ruer vers la salle de bain. J'avais très exactement 15 minutes pour me préparer avant que mes invités n'arrivent !!

Je crois que je n'ai jamais pris de douche aussi rapidement que ce jour-là... A peine sortie et encore à moitié trempée, j'enfilais mes collants noirs, ma petite robe verte ; j'accrochais mes boucles d'oreille tout en courant libérer ma tarte de son fourneau, courais dans le sens inverse pour me parfumer... Une vraie folle.

J'étais en pleine application de rouge à lèvres lorsqu'on frappa à ma porte. Je fis un bond majestueux jusque ma porte, et l'ouvrais en grand dans un geste très théâtral, offrant ma petite demeure douillette à mes invités.

Comme ils connaissaient si bien le chemin jusque mon salon-salle à manger, je n'eus pas besoin de les guider et leur indiquait simplement qu'ils pouvaient aller s'asseoir (je crois qu'ils l'auraient fait d'eux-même, m'enfin...) tout en me ruant vers la cuisine pour aller chercher leurs bières.

... Et c'est là que commença mon calvaire.

Je déposais les bouteilles sur la table, et Till me fit immédiatement un très joli compliment en anglais :

Comment j'ai fais ? [RAMMSTEIN] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant