Chapitre 42

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Robert tira Magnus en arrière alors que son ami s'écroulait sur le sol. Il entendit son hurlement déchirant et il le rattrapa de justesse alors qu'il tentait de se précipiter vers lui.

- Arrête, tout va exploser ! Il faut partir maintenant !

- Non ! Lui hurla Magnus. Lâche-moi !

- Arrête ! Magnus, arrête !

Mais le jeune homme n'écoutait rien et continuait à se débattre, hurlant le nom de son ami, le visage humide de larmes. Cependant, ayant plus de force que lui, Robert réussit à le traîner hors de l'immeuble désaffecté.

- Lâche-moi ! Lâche-moi ! Continuer de hurler Magnus.

Bien que blessé, il se débattait avec énergie et Robert commençait à avoir de plus en plus de mal à le maintenir loin de l'immeuble. Surtout qu'ils demeuraient encore trop près. Bien trop près... Tout allait exploser d'une minute à l'autre, et s'ils restaient là...

- Magnus, il faut qu'on s'en aille ! Tu ne peux plus rien pour lui !

Il le tira un peu plus fort en arrière, le ceinturant par la taille. Il le souleva presque pour le forcer à s'éloigner de cet endroit. Soudain, il y eut une détonation et ils se retrouvèrent projetés au sol, quelques mètres plus loin. Robert se remit juste à temps du choc pour rattraper le petit ami de son fils, qui en proie à une véritable crise d'hystérie, avait commencé à se précipiter vers l'immeuble à présent en ruine. Sa douleur était-elle que même Robert eut un sursaut de peine pour lui. Le ceinturant à nouveau, il le maintint à l'extérieur et essaya de le calmer.

- Arrête, c'est fini... C'est fini... Tu ne peux plus rien faire...C'est fini...

Magnus releva vers lui ses yeux emplis de détresse et Robert fit alors quelque chose qui ne se serait jamais cru capable envers cet homme : il le serra dans ses bras, tout comme il l'aurait fait si cela avait été un de ses enfants.

- Calme-toi...

Magnus se calma quelques secondes, sûrement sous le coup de la surprise. Il repartit ensuite dans une véritable crise d'hystérie, frappant autant qu'il pouvait sur le corps qui le tenait serré contre lui, insultant cet homme qu'il détestait plus que tout, haïssant en cet instant la terre entière, se haïssant lui-même de ne pas avoir pu sauver son ami. Robert le laissa faire. Cela dura pendant de longues minutes avant que le jeune homme ne s'effondre contre lui.

- Je te hais... murmura-t-il.

- Je sais... Je sais...

Deux semaines plus tôt

Lorsque Alec entra dans le bar, il parcourut l'endroit du regard. Il soupira quand celui-ci se posa sur la personne qu'il cherchait. Il s'avança vers elle et prit place à ses côtés, avant d'appeler le barman à qui il commanda un verre de whisky.

- Qu'est-ce que tu fous là ?! Lui demanda l'homme qu'il était venu chercher.

- Rien de particulier.

Il désigna son verre.

- Je suis juste venue boire un coup, tout comme toi. C'est interdit ?

- Et tu pouvais pas le faire ailleurs ? Je suis venue ici pour être tranquille. Si je voulais t'avoir sur le dos, je serais resté chez moi.

- Magnus, arrête... Soupira le jeune homme.

Cela faisait maintenant deux semaines qu'ils avaient retrouvé le corps de Camille. Et Magnus était toujours aussi choqué. Par conséquent, son attitude d'avant été revenu au galop : soirées à répétition, alcools... Puis il y avait le père biologique de l'Asiatique et la demande à son fils de le rejoindre. S'il n'y avait pas de preuves solides qui mettaient l'homme en cause dans la mort de Camille, cela demeurait tout de même une forte probabilité. Ce qui n'arrangeait rien... Vraiment rien...

Amoureux du fils de mon ennemiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant