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Christopher me prend le bras avec force  me rappelant douloureusement mon rêve, et m'emmène vite à l'extérieur. Pleins d'élèves nous imitent tout excités. Je ne comprends rien à rien. Que se passe-t-il? On dirait qu'un nouveau Déluge se prépare. J'en étais sûre, je suis maudite!
-Putain ! S'écrie le vampire. T'as pas pu t'en empêcher hein ?!
Je n'y comprends vraiment décidément. Pourquoi ai-je la désagréable impression de n'être qu'un nourrisson au milieu d'adultes ?
-Mais de quoi tu parles?! Grondé-je. Et quelle est donc cette mystérieuse pluie qui sort du plafond ? Quel dieu en a après nous? Qui est l'idiot qui l'a offensé? Cela fait deux cent ans que je roupille dix pieds sous terre, cela ne peut être moi!
Christopher me regarde d'un air éberlué, se passe la main sur le visage comme s'il en avait marre de moi et qu'il voulait que Satan m'emporte mille pieds sous le monde des humains, voire sous sa propre grotte. Non mais je rêve! Par les démons de l'enfer! Oui, je suis persuadée d'avoir bien interprété ses pensées, il est indéniable que je possède ce talent.
-C'est pour les incendies ! Vu que t'as bousillé la sonnerie de l'école la fumée a gagné les machines qui éteignent le feu, imbécile !
Je m'arrête et il me percute en point fouet. Je me retourne doucement, lui fais un sourire hypocrite auquel il répond en fronçant les sourcils. C'est alors que mon poing se fiche violemment  dans son faciès. Il décolle à cinq mètres et atterrit douloureusement par terre. J'aperçois avec satisfaction du sang s'écouler d'une éraflure sur l'une de ses jambes et sa pommette droite bleuir. Certes c'est puéril et cela aura tôt fait de guérir, mais je ne peux m'empêcher de ressentir un malin plaisir. Ah! Les démons de l'enfer sont à mes côtés en ce moment même et me murmurent mille et une façons de maudire un peu plus ce monde!
- Comment oses-tu un seul instant m'insulter  et penser que je ne te ferai rien? Dis-je calmement. Ta tête est sous une épée de Damoclès avec moi et je me ferai un plaisir de l'abaisser sur la chair tendre de ton cou. Non mais! Où est le respect envers les touts puissants dans cette génération?! Ane bâté!
Il reste quelques instants à terre sonné, puis se relève avec difficulté. Aucun humain n'aurait survécu à pareil force, mais Chris est indéniablement un vampire, il a juste une petite commotion qui disparaîtra dans quelques minutes. D'ailleurs, sa plaie à la jambe s'est déjà effacée, n'y reste que quelques gouttes de sang.
-Eh bien, marmonne-t-il. J'ai entendu dire que le respect et toi chez les vampires ça fait deux. Je ne pense donc pas que ce soit la génération.
- Oui, je réponds en battant des cils. Mais MOI, je n'étais pas n'importe quel vampire, ils me devaient le respect et moi je ne leur devais rien du tout !
- Il y a beaucoup de "je" et de "moi" dans ce que tu dis, dis donc.

Le silence s'est fait dans la foule, tout le monde me regarde. Pourquoi cette soudaine curiosité ? Ils n'ont pu entendre ce que j'ai dit avec tous ces bruissements incessants de la marée humaine dans laquelle nous sommes plongés. Alors qu'y a-t-il ? Ou alors, peut-être n'ont-ils jamais vu une jeune fille innocente frapper un  garçon malotru? Ah, certes, il est vrai que si la fille en question a propulsé le mec à cinq mètres d'elle d'un seul coup de poing, j'avoue que cela peut changer la donne. Bon, rétablissons les événements.
- Diantre! Pourquoi as-tu sauté aussi loin en arrière Chris? C'est parce que je t'ai surpris à... Euh.. tenter une caresse sur mon corps de déesse?
Par les dieux du ciel et les diables de l'enfer, je bafouille. Bon, reprenons, avec le charisme de vampire cette fois ci.
-Je t'avais déjà dis de pas mettre ta main sur mon cul, putain !


Je m'adapte incroyablement bien au langage d'aujourd'hui! Les filles savent, que lorsque leur délicat fessier est tripoté sans consentement elles peuvent tout à coup être dotées d'une super force qui peut faire mal un poil au mec en question, et donc que celui-ci a ses raisons de sauter à plus de cinq mètres pour ne pas se faire démembrer. Enfin, dans mon cas en particulier, mais on pourrait presque me considérer comme une généralité, n'est-il pas ? Que dis-je, diantre ! Je suis unique!

AliveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant