-Putain, s'écrie-t-elle, mais elle est réveillée !
Quel mot vulgaire! Je suis outrée !Est-ce vraiment comme ça que les jeunes d'aujourd'hui parlent? Et pourquoi parle-t-elle d'une péripatéticienne ? J'espère qu'elle ne parle pas de moi!
Et elle s'en va en criant « Maman !! ». Je m'efforce de garder un visage neutre, Victor rougit violemment avant de marmonner dans sa barbe et de me présenter à sa « mère ».« Mère ». Je ne sais même pas ce que mot signifie pour moi. Ce n'est qu'un mot, qui désigne celle qui m'a fait venir à la vie, celle qui m'a obligée à affronter une existence misérable de mortelle faible. Pour moi, celle qui m'a créée n'est autre qu'un fantôme. Quand on était vivantes, on était que des victimes des gestes des hommes. Surtout d'un en fait. Je ne m'attarde pas sur mes souvenirs d'antan. Les souvenirs sont faiblesse.
Avant, les femmes ne servaient qu'à procréer. On ne les considérait même pas comme respectables. Maintenant, je ne sais pas comment on les considère. Pour les vampires, les femmes qui ont réussi à survivre à la transformation sont des reines. Il est vrai qu'une femme est bien moins robuste en santé qu'un homme, et résister à la mort est presque impossible pour elle. Et j'en suis la preuve vivante (notez l'ironie) que les femmes sont plus puissantes que les hommes, donc plus difficile à transformer, à trouver. Que voulez-vous, je suis exceptionnellement rare!Victor me regarde, les joues rouges, me fait sortir de sa chambre jusqu'à une drôle de pièce avec pleins d'objets de métal et d'où vient l'odeur de soupe. Ce doit être la cuisine. Il me montre à sa mère. Celle-ci ressemble en tous points à son fils : même cheveux bruns, même yeux noirs, même regard accueillant, chaleureux. Ça me dégoûte. Donnez-moi un seau que je rende tripes et boyaux par les dieux!
-Maman... Je te présente Karine. Karine, voici ma mère.
Elle me sert la main en souriant tout en me proposant de la soupe. Je refuse net. Je ne compte pas m'attarder ici, cet endroit m'horripile. Et puis, je n'aime pas les légumes. Même si cet plat réveille mes papilles.
-Alors, jeune fille, me gronde-t-elle d'un ton maternel, qu'est-ce que vous faisiez dans les bois en pleine nuit?
-Je pourrais retourner cette question à votre fils, je réponds, méfiante.
"Sois prudente" a dit mon père. "Ne tue personne, ça ne se fait pas...". J'ai pourtant bien du mal à faire taire l'envie de meurtre qui bouillonne dans mes veines. Je. Veux. Du. Sang. Je fronce les sourcils. Je suis humaine, je ne ressens donc pas le besoin viscéral de m'abreuver du précieux liquide, mais présentement, j'ai une envie insatiable à le faire couler.
- Oh, je me promène souvent dans les bois la nuit, dit Victor. Ça me détend.
Par les dieux du ciel et les démons de l'Enfer ! Les humains de nos jours ont des passes-temps décidément très intéressants... et étranges. Faites attention, faibles créatures. A vous promener ainsi la nuit, vous allez attirer des créatures, et croyez-moi, elles ne vous voudront pas du bien...
-Et c'est très agaçant cette drôle de manie, réplique-t-elle. Après c'est la galère pour le retrouver!
Sa mère lui fait un gros câlin et il la repousse gentiment. Je ressens en moi une vieille douleur que je pensais avoir oublié depuis longtemps. Jamais ma mère ne m'a fait de câlins, et en voir une montrer de l'affection à son enfant devant moi est insupportable. C'est comme une offense. Rapidement, la colère m'envahit, mes traits se durcissent. Il ne reste qu'un pas entre la raison et la folie. Mon esprit vacille, comme s'il allait se briser. Un besoin intense de destruction s'empare de moi. Je. Veux. Qu'ils. MEURENT. ILS N'ONT PAS LE DROIT!
Victor remarque mon teint rouge de colère.
- Karine ? Il y a un problème ? Tu ne te sens pas bien ?
Je sens un rictus se former malgré moi sur mon visage. Celui que j'utilisais jadis pour effrayer mes proies. Victor recule, effrayé, tandis que sa mère au contraire s'avance vers moi, l'air inquiet. Je mets ma paume face à elle pour l'empêcher d'avancer plus. Mes doigts sont à quelques centimètres de sa poitrine. Quand je parle, les dent serrées de rage, je comprends à peine mes propres mots.- L'amour entre sa mère et son enfant est une insupportable chose à regarder. Un dégoût pour la nature Humaine, qui vous empoisonne le cœur et l'esprit. Cela vous rend faibles. ET LES FAIBLES, JE LES TUES!
En poussant un cri de rage, j'attrape à toute vitesse les couteaux de cuisines rangés dans les tiroirs de la jolie cuisine. Ils se plantent dans la poitrine du garçon et de sa mère. En plein cœur. Le silence se fait dans la pièce. Ils n'ont même pas eu le temps de crier. Le sang jaillit, breuvage foncé vital à l'existence des vampires. Ils s'effondrent sur le sol, l'air choqué sur leur visage. Évidemment, ils ne s'y attendaient pas. Je jure entre mes dents. Résister à cette pulsion de meurtre et de rage que j'ai en moi est beaucoup plus difficile que je ne le croyais; je pensais qu'elle s'atténuerait quand je deviendrait humaine. Mais non, elle est toujours là, bien présente dans mon cœur et dans ma tête. Tout à coup, une porte s'ouvre à la volée. La fille qui nous a surpris Victor est moi reste bouche bée devant la scène qui s'offre devant elle : les deux corps maculés de sang, les couteaux plantés dans leurs poitrines. Elle essaye de crier mais je pointe aussitôt un doigt vers elle. Elle s'immobilise, elle ne peut plus bouger. Il ne faut surtout pas qu'elle divague l'information, ou mes jours seront comptés ici. Hélas pour elle, il n'y a qu'une seule chose à faire: j'utilise mon pouvoir de persuasion et de contrôle. Je ne peux pas la tuer, je ne veux plus.
-Tais-toi, j'ordonne. Tu ne peux plus parler.
Elle essaye de protester, mais effectivement, elle est muette. Ses yeux s'agrandissent de peur et s'emplissent de larmes. Je souris simplement, et dit encore :
-N'en parle jamais à personne. Que ce soit par la voix, ou par l'écrit.
Je baisse ma main. Elle peut bouger. Quand elle voit que je la laisse faire, elle se précipite vers son frère et sa mère, les joues ruisselantes de larmes. Je m'en vais chercher la tablette; elle est à présent maculée de sang. Quand je jette un coup d'œil vers la jeune fille, elle est agenouillée par terre et tremble de tout son corps. Elle pleure sa famille perdue.En silence.
---------Fin du chapitre ! ^^ désolée pour tout le temps que j'ai mis, j'ai eu une panne d'inspiration :* ♥ Bref, comme d'hab, commentez, votez etc.. je vous aimes ! :* n_n
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Alive
Про вампиров- J'enlève le froid, le vide et la cruauté. Je les remplace par la chaleur, les sentiments et la générosité. Je récupère la haine, la peur et les larmes. La soif de sang, de meurtre, et les armes. Je te donne la vie, une nouvelle chance d'aimer P...