Alive

24

-Karine, qui t'as fait ça ?
J'évite son regard. Comment réagirait-il s'il savait que c'était Chris qui m'avait giflée? Il me prendrait pour une faible. Alors je me tais, les plus grands ne sont jamais faible, pas vrai ? Ils sont invulnérables. Si eux peuvent l'être, alors moi aussi.Il souffle, agacé, me met la main sous le menton, me forçant à le regarder.
-Qui ?!
- Cela ne te regardes point Ethan! Je râle.
-Bien sûr que si ! T'arrives chez moi, tranquille, un bleu sur la joue et tu veux rien me dire ? T'es ma copine merde!
Je lève les yeux au ciel. Ils me fatiguent ces humains. Ils font tout le temps des histoires. Personne ne vous a jamais battu ou quoi?! Ah, j'oubliais. Au 21ème siècle, c'est un sacrilège de se faire battre. De mon temps, rien que le fait que tu sois gaucher te faisais te faire brûler vif sur un bûcher sous prétexte que c'est un signe du malin.
-Karine.
Je plante mon regard dans le sien. Il paraît un instant déstabilisé mais se reprend vite.
- J'ai honte de le dire.
Bon, si c'est pour me rabaisser, autant ne pas le faire complètement, pas vrai ? J'use de mon incroyable faculté à mentir et de mon inséparable Charisme. Il me fait un petit sourire rassurant.
-T'inquiète. Je ne te jugerais pas.
J'inspire doucement. Je n'aime pas trop mentir à Ethan maintenant qu'on est amants. Est-ce que ce mot est-il toujours utilisé de nos jours ? Je ferais de toi mon jouet. Pour l'éternité. Jusqu'à que tu te brises. J'ignore cette voix au fond de moi.
-Bah... J'ai glissé dans la salle de bain et je me suis reçu mon lavabo en pleine figure.
Mon excuse est ridicule, et bien sûr, il s'esclaffe. Je plisse les yeux, vexée. Même si ce n'était qu'un mensonge, il n'y a rien de drôle dans ce que je viens de dire! Par l'Empaleur, il en a carrément les larmes aux yeux. Tuez le, Satan. Je lève les yeux au ciel.
-T'es sérieuse, Karine? Tu as honte pour ça ? Ça peut arriver à tout le monde tu sais! Bon, aller, viens, je vais te soigner ton bobo.
Et il me prend la main pour m'amener dans sa salle de bain. Spacieuse, propre et bien rangée, contrairement à sa chambre. Il cherche dans sa pharmacie une pommade et nous revenons dans la chambre. Je m'assieds en tailleur sur son lit et il fait de même face à moi. Il me met de la pommade sur la joue et masse doucement. Je ne sens même pas la douleur.Ensuite, il referme le couvercle et je me réfugie dans ses bras. Il me fait des bisous dans le cou et je frissonne. Une voix dans ma tête me souffle que les sentiments qu'Ethan éprouve envers moi ne sont que plus faux de jours en jours. Je la chasse de mon esprit. Si ça se trouve, le Charisme sera tellement ancré en lui qu'il tombera réellement amoureux de moi...
-Dis Karine, il faudra que tu me montre ton chez toi hein? Je n'arrive toujours pas à savoir où tu habites précisément.
Je ne réponds pas. Mes mensonges me retombent dessus! J'improviserai en temps voulu. Je plante mes yeux dans le regard plein d'adoration que me lance mon garçon aux cheveux bleus. Soudain, mes sens sont en alerte. J'entends quelqu'un entrer dans la chambre ainsi qu'un "clic".
-Vous m'avez l'air bien heureux vous deux. Dommage que le bonheur de l'un soit vrai tandis que l'autre soit faux.
Je tourne doucement la tête et esquisse un sourire. Il fallait s'y attendre, les grands frères adorent jouer au super héros.
-Tiens, tiens. Je glousse. Le graaaaand Julian Hortak. T'as aimé la surprise que je t'ai faite l'autre soir?
- Quoi? S'exclame mon Ethan.
Julian est au pas de la porte, appuyé nonchalamment dessus. Il tient un objet noir dans sa main que je ne reconnaît pas tout de suite. Nous nous tournons vers Ethan. Le pauvre, il a l'air perdu. Je jette un regard haineux à Julian. Après tout, il a tué des centaines des miens (oui, bon, j'avoue que je m'en fiche un peu d'eux, tant que c'est pas moi qui suis morte). Je secoue la tête, chassant ces pensées morbides.
- Tu ne lui as donc rien dis Julian ? Je crache. Tu ne lui a donc pas révélé que tu as tué des centaines de personnes, de ma famille en plus?!
Oui bon, j'avoue que déforme un tout petit peu la vérité. À peine. Bon, d'accord, un peu beaucoup. Je vois Ethan le visage tiré par la surprise, l'étonnement (bon, oui, c'est la même chose et alors?), la colère, la peur et l'incompréhension. Je lis bien sur les visages, n'est-il pas? En même temps, apprendre que son frère est un meurtrier peut engendrer bien des émotions.
- Pardon ?! S'exclame Ethan. Mais qu'est ce que tu racontes Karine?! Julian, dis lui ce que ce n'est pas vrai! C'est une plaisanterie n'est-ce pas ?!
Je vois le visage de Julian virer au rouge par la colère.
-C'ÉTAIENT DES MONSTRES ETHAN! Crie-tu-il, en colère.DES MONSTRES! ET TA COPINE EST LA PIRE DE TOUS! SI MOI J'AI TUÉ DES CENTAINES D'ENTRE EUX, ELLE, EN A TUÉ DES MILLIERS D'ENTRE NOUS!
Ouille. Il retourne la situation contre moi. Je grimace. Je suis toujours à califourchon contre Ethan, et celui ci a l'air complètement perdu.
-Vous êtes fous. Complètement fous,balbutie Ethan.
-Ne t'inquiètes pas frérot, quand tout sera fini, je t'expliquerai. En attendant, il me faut la mettre hors d'état de nuire.
Je me dégage un peu d'Ethan, méfiante. Que mijote-t-il? Il brandit l'objet noir. Les yeux d'Ethan s'équarquillent de terreur. Je ne vois vraiment pas en quoi cet objet ridicule pourrait me faire du mal.
- Tu vois Karine, pendant que tu roupillais sous terre, la technologie a beaucoup évoluée. Ceci est un revolver. Ses balles vont un peu plus vite qu'un vampire. Évidemment, il a été adapté pour toi. Les balles sont en argent, il paraît que ça picote pas mal pour les vampires. Donc, si tu veux pas crever vite fait je te conseillés de ne pas bouger.
Je m'immobilise. Plus vite qu'un vampire ? Ces munitions doivent entrer dans la peau aussi facilement qu'une aiguille dans du beurre fondu. Il s'approche doucement et je me retiens de toutes mes forces pour ne pas m'enfuir. Mon instinct de survie est à son apogée, et pourtant, je n'arrives pas à bouger. Je m'aperçois avec effroi que je ressens quelque chose que je n'ai pas ressenti depuis longtemps. La peur ? La vraie ? L'effroi? Certainement pas pour moi. Mon regard se dirige vers Ethan.
- Julian, arrête ce cirque, dit Ethan.Je ne sais pas ce que tu veux lui faire et je m'en fout. Par contre, ne lui fais pas de mal et rentre dans ta chambre. On parlera avec maman et on ira voir un spécialiste.
Soudain, Julian m'accroche quelque chose à la cheville. Je m'écroule sur Ethan. Mes forces... Sont en train de diminuer considérablement. Mes bras et mes jambes ne peuvent plus soutenir mon corps. Mes membres sont engourdis, comme figés. Un feu de l'Enfer me traverse le corps et une vague de douleur se propage le long de ma colonne vertébrale jusqu'à ma tête en partant de mon pied.
-QU'EST-CE QUE TU M'AS FAIT ?! J'hurle sous le regard paniqué d'Ethan.ENLÈVE MOI CE TRUC À L'INSTANT DIANTRE!
Il ricane et Ethan, inquiet, me soutient. Ils n'ont pas de parents dans cette foutue maison ?! Je souffre le martyr.
-En tout cas, question langage, t'es comme les autres : dès que tu es en colère, tu reprends ton vieil accent de 700 ans ! T'es tellement démodée Karine!
- Qu'est-ce... Que.. Tu m'as.. Fais...
Mes forces continuent de me quitter. Un voile se met sur mes yeux, je vois flou. Je me dégage du mieux que je peux d'Ethan et descends (ou plutôt tombe) du lit. Je me traîne à la fenêtre et je peux voir ce qu'il m'a accrochée à la cheville: une sorte de bracelet doré qui brille étrangement.
-Alors, Karine, Ça fait quoi de retrouver tes vraies forces d'humaine? Ricane Julian. On se sent plus... Faible, pas vrai ? Tu étais trop habituée à tes muscles d'acier de vampire et maintenant ton corps ne peux plus supporter ton propre poids!
- Libère là, Julian! Crie Ethan. Bon sang fais ce que je te dis avant que je ne me fâche!
Diantre je sens que je vais le tuer.  Je tente de me lever mais mes jambes se dérobent et je tombe encore une fois. Mes yeux fixent le bracelet. C'est lui que je dois enlever. Je le touche mais celui ci me brûle. Je retiens un cri. Calme toi, Karine. Tu as déjà souffert beaucoup plus que ça. Je prends mon courage à deux mains et reprends le bracelet à deux mains malgré les brûlures. Mes doigts chauffent mais j'ignore la douleur en essayant d'enlever le bracelet, en vain.
J'entends Ethan essayer de me venir en aide et un bruit sourd. Je n'entends plus Ethan.
-Ouf! Je l'aime beaucoup mon frère, mais j'avoue que là il me marche sur les pieds, dit Julian avec satisfaction.
Il se tait quelques instants et je l'ignore, concentré sur le bracelet que j'essaie encore et toujours de casser. Comment a-t-il pu me le mettre? La brûlure se fait sentir de plus en plus et je sers les dents. Des gouttes de sueur perlent sur mon visage. Mes forces continuent de me quitter et je suis à deux doigts de m'évanouir. Julian s'accroupir devant moi, m'observant comme si j'était un animal de foire.
-J'avoue que tu m'étonnes beaucoup Karine. Tous les vampires qui ont eu contact avec ce bracelet sont devenus à moitié fous et se sont évanouis au bout d'une minute. Toi, ça doit bien faire 5 minutes que tu te débats.
Il se tait encore, savourant ma souffrance. Quel connard! Dans ma douleur, je sens le poids de mes cheveux s'amenuiser.
-Wow, Karine! Tu ne m'avais pas dis que tu étais blonde quand tu étais vivante ! s'esclaffe Julian.
Je jette vite fais un regard à mes cheveux. Les pointes blondissent. Des goutes de sueur perlent mon front. Épuisée, j'abandonne la lutte.
-Ne t'inquiète par Karine. Ta transformation durera deux jours dans la pire des souffrance, mais après, tu seras totalement humaine ne t'inquiète pas. Tu pourras tout recommencer à zéro.
Je ne veux pas....redevenir humaine. Non! Je ne veux pas être faible! Mes paupières se ferment et je pense à Chris. Je l'ai déçu et on s'est quittés en mauvais termes. Mon seul ami...
- Chris...
Je sens un courant d'air derrière moi. À travers mes paupières entrouvertes, je vois Julian reculer, le visage affolé. Une ombre s'approche de lui, menaçante.
-Tu...tu peux pas me faire de mal! Balbutie Julain. Je suis le seul à savoir comment la libérer du bracelet! Si tu me tues...tu peux dire adieu à la Karine méchante!
Je vois l'ombre hésiter, puis finalement, d'un mouvement rapide, elle assomme Julian et se penche vers moi. C'est Chris. Il me scrute du regard, puis me porte. J'ai à peine le temps de voir Ethan sur le lit, assommé lui aussi, avant que les ténèbres m'envahissent. J'ai si mal.
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Coucou mes chéris! Désolée de 1: pour le retard de 2: pour la longueur du chapitre je sais c'est pas terrible :/
J'ai mis beaucoup de temps à écrire car je ne savais pas trop comment mettre en scène.... Bah, cette partie. J'avais juste une vague idée, pareil pour les chapitres suivants, désolée!
Ensuite, j'ai le regret de vous dire qu'on approche de la fin! Oui, je sais, ça ne dure pas longtemps, mais ce qui compte, c'est la qualité, pas la quantité, pas vrai ? Après, si vous avez des idées pour faire une suite, vous pouvez m'envoyer un message ! ;) brefouille, bisous mes cœurs!