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PDV Karine
Encore un rêve. Je suis encore à la falaise. Je me sens... Étrange. Je regarde mes cheveux. Ça alors! Ils tombent en bas du dos et sont blonds! Je suis comme quand j'étais en vie! L'horreur! Enfer et Damnation, rendez moi mon apparence!
Je vois le frère d'Ethan. Il a un pieu en argent. Il le lance vers moi et celui-ci se plante dans mon cœur. La douleur explose, intense. Je sens l'objet percer ma peau sans aucune difficulté, traverser mon coeur et se bloquer. Je titube, et je tombe de la falaise.
-KARINE RÉVEILLE TOI NOM D'UN CHIEN!
Je me réveille en sursaut et avale de grandes goulées d'air. Je suis au pied de mon lit, dans les bras de Chris. Je me sens toute étourdie, faible, je suffoque.
Deux jours sont passés depuis la visite au château. Durant ces deux jours je n'avais fais aucun rêve et n'avais pas été somnambule. Pourquoi cela ne dure pas? En attendant, je m'étouffe avec de l'air . C'est possible ça ?!
-Là... C'est fini... Calme toi...dit doucement Chris.
Il me masse le dos, gentiment. Je suffoque encore quelques secondes, terrorisée à l'idée de mourir. Je ne veux pas je ne veux pas je ne veux pas mourrir. Je ne veux pas disparaître dans les feux de l'enfer, je ne veux pas cesser d'exister. Je serres la main de Chris aussi fort que je le peux. J'entends des craquements venant de sa main mais il ne se plaint pas. Je reprends une respiration normale. Allons, Karine. Qui pourrait te tuer? Ce bébé et son jouet? Certainement pas! Je ferme les yeux quelques secondes et je vois encore le pieu s'enfoncer dans mon cœur.
- Chris... Est-ce que c'est normal? Je fais des rêves... Affreux.
-Je pense... Répond-il.Je pense que ce sont les effets secondaires de ta transformation.
Je soupire et me relève. Je décide de ne pas prendre de petit déj pour une fois et m'habille directement avec un slim noir et un bustier gris. J'attache mes longs cheveux en une queue de cheval haute et enfile des chaussures noires. J'observe mon reflet dans le miroir. J'ai une mine affreuse, cela fait bien longtemps que je ne m'était jamais vue comme cela. De grandes cernes soulignent mes yeux et je vois ma lèvre inférieure trembler. Je me détourne de mon reflet et sors de la salle de bain.Je prends mon sac et on part vers le lycée avec l'une des limousines, me sentant trop fatiguée pour conduire.
Quand nous arrivons, tous les élèves se retournent, des mecs sifflent tandis que je sors et quelques filles font des clins d'œil à Chris. Mes yeux cherchent une personne en particulier et la trouvent tout de suite. Il nous regarde d'un air stupéfait et légèrement agacé. Qu'ai-je donc fait encore? Par les dieux du ciel et les démons de l'enfer! Pourquoi m'en veut-on toujours pour une quelconque raison? Ces deux derniers jours j'étais allée le rendre visite, toujours par le balcon. Je lui offrais un sourire naïf et il ouvrait les bras pour que je puisse m'y plonger avec bonheur mais incertitude. Mon comportement m'effrayait, ainsi que les sentiments qui m'animaient. Néanmoins, j'avais fais comme si de rien n'était et plusieurs fois, j'ai tenté de faire taire la voix dans ma tête qui me criait de le tuer. Je n'en avais tout simplement pas la force. Pourquoi, je ne saurais dire, et ma paranoïa s'agrandissait au fil des jours. Je deviens faible, humaine ! Trop humaine! Et je ne fais absolument rien pour empêcher cela. Je n'ai plus de pensées sanglantes en tête, ni de haine viscérale à l'égard des humains. Pourquoi ? Pourquoi ai-je l'impression que l'interaction avec mon père a tout déclenché? Cette douleur qu'il m'avait transmise avec ses mots tranchants comme un couteau acéré avait libéré tout un autre tas de sentiments en moi. Ethan est le seul qui compte à mes yeux à présent, je ne me préoccupe plus de tuer tout le monde. Nous discutons souvent ensemble entre deux baisers, lui de sa vie de famille, moi de mes voyages. Mon secret pèse lourd sur ma conscience, et plusieurs fois j'ai dû modifier mes récits pour qu'ils soient plausibles. J'ai tellement peur qu'il apprenne ce que je suis. Peur qu'il me rejette, effrayé et dégoûté. Ces sentiments négatifs me montent constamment à la tête et j'ai tout le temps envie de hurler mon désarroi, mon changement d'état. J'ai l'impression d'avoir une double personnalité, une meurtrière et qui a soif de sang et une autre qui veut juste découvrir ce que sont les relations humaines. Et l'une est doucement en train de prendre le pas sur l'autre. Et cela me rend folle.
-Bah tiens, voilà l'autre pouff qui se la pète avec sa limousine! Dit une voix de crécelle, me retirant douloursement de mes pensées.
Je me retourne vers Angélique avec un sourire faux.
-Oh, Angélique! Je m'écrie avec une voix hypocrite. Tu es fort belle en tant que damoiselle, mais dis moi, pourquoi es-tu vêtue de ce qui semble être une sorte de...vêtement de nuit ? L'humiliation, non ? Et qu'est ce qu'as-tu fait à ton visage? Tu t'es brûlée au fer à repasser ou c'est juste la tonne de maquillage que tu mets chaque jour qui fait ça? (Cette fois, mon ton est ferme et montre clairement que je ne plaisante pas). Les jouvencelles de nos jours ne se respectent vraiment pas, encore moins qu'à l'époque, misérables!
J'entends ses copines s'esclaffer. Elle leur jette un regard noir et elles arrêtent tout de suite. Elle s'apprête à répliquer mais je la laisse en plan et me dirige vers Ethan, ne sachant comment réagir, ma peur au ventre. Les gens comme elle ne méritent pas mon attention ne serait-ce que quelques secondes, et j'ai un tout autre problème à régler.
Celui ci me regarde bizarrement. Je ne sais donc pas comment réagir.
-Coucou! Qu'y a-t-il ? Quelque chose te turlupine ? Je demande d'une voix mal assurée.
-Dis donc, il te colle au cul toute la journée ou quoi Chris ? Dit-il, l'air agacé.
-Oh, ne t'en fais pas pour lui. Ce jouvenceau couche juste chez moi, dans ma grande bonté.
Son visage devient rouge. Diantre, peut être que j'ai un peu exagéré avec le "juste"...
- Tu te fou de moi?! Tranquille, ce mec dort chez toi et c'est normal!
-Oh, Point d'inquiétude Ethan! Nous n'avons point de relation comme tu le pense, il reste juste pour me protége... Pour me cuisiner à manger.
Je me mords la lèvre catastrophée. J'enchaîne décidément bêtise sur bêtise. Les dieux là-haut doivent bien être en train de se moquer de moi. J'aurai mieux fais de me taire... J'ai l'impression de perdre le contrôle sur moi-même ces temps-ci Ses yeux scrutent les miens. Je lève les yeux au ciel. Que croit-il donc?
- Te protéger ? Te protéger de quoi?
Par les dieux du ciel et les démons de l'enfer! Vite, une excuse. Un ange passe. Il a des canines et des tâches de sang sur sa robe. Il me tend mentalement un papier imaginaire et je le lis! Super! Voilà l'excuse.
-J'ai des crises de somnambulisme. Quand je dors, je me promène partout dans maison. Une fois, j'ai sauté de mon balcon mais fort heureusement Chris m'a rattrapée.
Son visage se détent. Ouf! L'excuse est passée. Il me prend dans ses bras et j'enfouis ma tête dans son cou. Il sent si bon! Ensuite il m'embrasse tendrement. Son contact me réchauffe. Je lui souris comme une idiote. J'ai vraiment l'impression de me sentir de plus en plus humaine et cela me fait tourner la tête. Je ne suis vraiment plus moi-même. Pourquoi cela ne me dérange-t-il plus?
-C'est cool, aujourd'hui on va à l'hôpital faire du bénévolat pour les enfants, dit-il en poussant un soupir de satisfaction.
-Un eau pitale ? C'est quoi ? Beignets vola ? Je demande, les sourcils froncés. Qu'est ce que ça avoir avec ?!
Il éclate de rire et je me sens vexée. J'aperçois Mike au loin qui s'approche vers nous. Furieuse je lui balance mon sac et marche vite devant moi. Mike s'écroule sous le poids de mon sac. Je l'ai lancé de toutes mes forces...je vous laisse conclure le "pourquoi est-il tombé?".J'entends Ethan s'esclaffer de plus belle et courir après moi. Il met un bras sur mes épaules et je ne peux m'empêcher de sourire.
-T'as vraiment jamais entendu parler d'un hôpital ? Ni du bénévolat?
-Bien sûr que si! C'est juste que...tu les as mal prononcés!
Et hop! Un petit mensonge ... Je suis maîtresse dans l'art de la tromperie. Eh oui! J'ai même donné des cours au Diable. Si, si, je vous assure! Vous n'aurez qu'à lui demander quand vous irez le rejoindre.Il me prend par la main et on monte dans le bus avec toute notre classe ainsi qu'une autre classe. J'aperçois Chris au fond du car et j'incite Ethan à y aller.
-Mais Karine! Y'a plus de place tu vois bien ?
Je ne l'écoute pas et vais au fond. Chris est avec deux filles de joie peinturées de maquillage. Il a l'air de bien s'entendre avec elles. J'ai pitié de lui. Donc je vais lui en débarrasser! Je fais vraiment preuve d'une grande clémence!
- Allez hop, dégagez les catins, je lance.
J'entends des mecs me siffler, d'autres me lancer des blagues salaces. Apprenez à draguer pauvres bouffons. Les chevaliers du Moyen Âge étaient plus doués que vous.
-Et qu'est ce qui te dis qu'on a envie de part...commence l'une des filles.
Je ne lui laisse pas le temps de finir sa phrase que je lui prends les mains et la tire en arrière. L'autre déguerpît aussi et je m'assois à côté de mon chaperon, suivit d'Ethan. Il me prend la main et j'entends des mecs souffler, sans doute déçus que je sois déjà prise avec Ethan. Chris hausse un sourcil en voyant nos mains liées et il chuchote, si bas que je suis la seule à entendre:
-La grande Karine Asheim a des sentiments ? Est-ce ta transformation qui ta rendu comme ça ?
Je me mords la lèvre inférieure. Je deviens faible...trop enfait. Et je ne fais rien pour cela. Je sens une pression sur ma main et Ethan m'interroge du regard. Je lui fais un clin d'œil pour lui montrer que je vais bien et il m'embrasse le front. Je grommelle. Un baiser sur le front signifie la protection. Pourquoi une fille comme moi aurait besoin d'être protégée ? Ou peut être que je me fais des idées, après tout, c'est normal, un garçon qui embrasse sa copine sur le front... C'est....affectionnel? Non? Est ce que ce mot existe au moins ?
Tandis que je rumine mes étranges pensées, nous arrivons à l'hôpital. Les élèves chahutent, les prof essaient de les calmer, c'est absolument insupportable! C'était si calme, à l'époque... Nous descendons du bus et je laisse Chris pour aller vers ma classe avec Ethan.
- Bon, les enfants! S'exclame notre professeur. Calmez vous! Nous sommes ici pour aider les enfants malades et leur apporter un peu de joie et de soutien.
Nous entrons dans une salle où il y a pleins de tables occupées par des enfants qui jouent. Je lève les yeux au ciel. Les enfants, ça n'avait jamais été mon fort. En plus, ils sont tous blessés et/ou handicapés. Pourquoi ils ne sont pas morts? De mon temps, les gens, même les enfants de ce genre là étaient exécutés. Je m'assois sur une chaise à l'écart tandis que mes camarades de classes organisent des jeux, lisent un livre, ou tout simplement discutent avec les enfants. Je vois Ethan mettre un gosse sur ses épaules. Ils rient fort et je détourne les yeux devant tant de bonheur. Même si j'en ai goûté un peu avec ma relation avec Ethan, je n'y suis pas franchement habituée.
- Karine viens me voir s'il te plaît, m'interpelle le prof.
Je lève les yeux au ciel. Qu'est ce qu'il me veut encore le vieux schnoque ?!
-À ce que je vois, tu es très active.
-Vous ne savez pas à quel point! Le sort des autres m'importent peu!
-Allez, fais pas la sans cœur et occupe toi de cette jeune fille, Victoire Dedieu! Elle est devenue muette suite à l'assassinat de sa mère et de son frère.
Dedieu? Ça me dis quelque chose ce nom... Je me tourne vers la jeune fille que le prof m'a montrée. Elle est dos à moi. Je soupire. Je m'avance vers elle et mets ma main sur son épaule d'un air désinvolte. Qui a dit que j'étais forte dans les relations avec les humains?
-Bon, je sais que perdre sa famille c'est pas le top du top mais bon, la mort n'est pas une fin! Sois contente de vivre, fais la fête chante la vie! Mais dépêche toi s'il te plaît, j'aimerai en finir au plus vite.
Elle se retourne, et quand elle croise mon regard, elle se dégage prestement et s'éloigne de moi les larmes aux yeux. Elle tente de crier, mais en est incapable. Je recule brusquement, les yeux équarquillés.
Oh.Mon.Dieu. Que Satan me foudroie et se serve de mon cadavre pour en faire une carpette. C'est la fille que j'ai rendue muette après avoir tué son frère et sa mère.
----PDV Victoire---
Au secours ! J'ai envie de crier, de l'accuser, de m'enfuir, mais je ne le peux pas. Mes tremblement me reprennent de plus belle. Me voilà repartie dans une nouvelle crise, comme après mes cauchemars. Je n'arrive pas à y croire. L'assassin est là! Elle va venir me tuer!
Je vois à travers mes larmes des gens tentant de me retenir. Je trébuche et je tombe. Des médecins et infirmières arrivent. Je vois la fille qu'on avait sauvée de la forêt et des loups avec mon frère s'éloigner discrètement. Un garçon la suit aussitôt.
Je crois que je vais vomir. Une infirmière me prend dans ses bras et me chuchote à l'oreille. Je ne comprends rien à ce qu'elle dis, mais elle me rassure. Mes tremblements cessent peu à peu. Maintenant, j'entends distinctement tout ce qu'on me dis.
-Là...chut...calme... Qu'est ce qui s'est passé, tu peux me le dire Victoire? Comme on t'as appris ?
Je hoche la tête.
- Qu'est ce qu'elle t'as fait cette jeune fille? Elle t'as fait du mal?
Je secoue la tête. Non, c'est bien pire que ça. La peur est présente en moi, dans chaque parcelles de mon corps.
-Elle a dit quelque chose qu'il ne fallait pas? Tente encore l'infirmière.
Je secoue encore une fois la tête. . N'en parle jamais à personne. Que ce soit par la voix ou par l'écrit. Je me souviens de ses mots comme si elle venait de me les cracher à la figure.En langage des signes, je lui dis ma phrase, celle que j'ai appris durant toute la semaine pour pouvoir leur communiquer: "Elle les as tués".
----PDV Karine---
Je m'éclipse discrètement de la salle avant de m'en aller vers la cafétéria. Cette scène m'a vraiment secouée, même si je ne l'avouerais pour rien au monde.
-Karine!
Je fais volte face. Surprise. Ethan m'a suivie.
-Que fais-tu ici?
Il hausse les épaule et m'entoure de son bras. J'y pose ma tête. En y repensant, je regrette d'avoir tué ces gens là. J'aurais juste dû tuer la mère au final. Comme ça, ils auraient vécu ce que j'ai vécu. Sauf que moi ça a duré plus longtemps. Tellement plus longtemps. Du genre, 300 ans, après, au fur et à mesure de mes "bêtises", la douleur s'était peu à peu refoulée. À cause de ce batard de père qui l'a poignardée. Les sentiments étaient partis, les pires, comme les meilleurs. Et je n'ai jamais eu à regretter ce choix. Jusqu'à aujourd'hui. On commande deux cafés et on s'assoit sur une table en les sirotant tranquillement.
-Ça faisait peur, hein ? Dit soudainement Ethan.
Je fronce les sourcils. De quoi parle-t-il? Il s'explique:
-La crise de la fille. On aurait dis qu'elle avait vu un monstre.
Je lève les yeux au ciel, vexée. Oui bon, d'accord, c'est vrai, je suis un monstre. Mais là, le fait de l'entendre de la bouche de mon petit copain, c'était carrément... Horrible. Répugnant. Rahh ! Par les dieux du ciel et les démons de l'enfer, je me dégoûte. Je bois le reste de mon café et met le gobelet à la poubelle, tout comme Ethan.
Les profs nous disent de rentrer dans le bus au bout de 3h (on s'était cachés avec Ethan, parce qu'il avait compris que j'étais pas super à l'aise avec les enfants jusqu'au déjeuner). Il est donc 13:01. Je n'arrive toujours pas à croire comment les humains ont réussi à mesurer le temps. L'une des nombreuses inventions de ceux ci au fil des années.
Quand nous rentrons au lycée, il est 13:30 donc il nous reste une demi-heure avant le prochain cours. Avec Ethan, on s'assoit sur un banc, main dans la main. On s'embrasse, on se fait des câlins, on discute de tout et de rien, on rigole, tant et si bien que la demi-heure passe extrêmement vite et la cloche sonne. On a deux heures de dessin donc le temps passe tout aussi rapidement (je dessine le portrait d'Ethan. J'y mets tout mon coeur, mon talent. Il ne manque plus que la couleur).
Au moment de sortie, où j'allai partir, Ethan, m'attrape la main et m'attire vers lui. Il m'embrasse délicatement et je sens mon cœur bondir dans la poitrine.
-On est pas sensés aller dans la même direction? Demande-t-il. Vu que tu me vois à partir de ta fenêtre tu dois être près de chez moi non?
Oups, mon boomerang me frappe à la figure (façon de parler hein, c'est mon mensonge qui reviens à la figure! Et puis, je ne sais même pas en faire! J'avais appris l'existence de ce fabuleux objet en regardant un reportage sur ça, en histoire/géo).
-Ben... Là, j'ai pas trop le temps il faut.. Que je rende visite à mon père!
-Ok, bah tu me rejoins ce soir?
J'acquiesce et je me blottis dans ses bras. Mon cœur balance dans ses bras. Le premier à venir à bout de la grande Karine Asheim... Ajoute ma conscience. Je l'embrasse une dernière fois avant d'entrer dans ma limousine où Chris est déjà. Elle démarre au quart de tour dans la maison.
Quand nous arrivons, je balance mon sac dans l'entrée (suivie de près par Chris) et m'allonge sur le canapé. Je vois Chris s'assoir à côté de moi, un sourire aux lèvres. Je hausse un sourcil. Euh... Il fait peur là.
-Bon, qu'est ce qu'il y'a ? Pourquoi tant de joie s'épanouit-elle sur ton visage? Je demande, l'air dégoûté.
-Hé! C'est pas comme si je souriais jamais hein! Se défend-il, toujours le sourire qui fait peur accroché aux lèvres.
-Allez!! Je te connais maintenant! Qu'est ce que tu veux me dire?
Il hausse les épaules, se lève et va dans la cuisine. Je me lève aussitôt pour le rejoindre. Il prends une pomme dans le panier à fruits et la croque, faisant semblant de la savourer, alors qu'il n'en sent pas le goût. Stupide vampire.
-Bah... Ça me fait plaisir que tu ai des sentiments, finalement.
- Arrête de dire des bêtises, gamin.
- Bien sûr! Et tu vas me faire croire que ta relation avec Ethan n'est qu'une stratégie pour mieux le tuer? Et arrête de m'appeler gamin bon sang!
- Bien sûr! Je me défends, mais pas avec autant de conviction que j'aurais dû.
- On me la fait pas à moi, Karine. Ça crève les yeux que tu l'aimes. Pourquoi lui et pas quelqu'un d'autre, je n'en sais fichtrement rien. Tu es tout as fait inlove de lui.
Je fulmine. Comment ose-t-il, ce... miséreux!
- Par les dieux du ciel et...
- Les démons de l'enfer! Achève-t-il avec un grand sourire. Tu vois que je commence à te connaître!
Je lui tourne le dos, ruminant ma colère.
- Allez, ne t'en fais pas, vas. Tout le monde a le droit d'avoir des sentiments. Même les ex-vampires sans cœur comme toi.
Je parviens à esquisser un sourire
- J'ai rêvé de lui, murmuré-je.
- Je te demande pardon? S'étrangle-t-il avec sa pomme.
- Ne fais pas celui qui n'a pas compris!
- Par les démons du ciel et les dieux des enfers! C'était écrit que vous vous rencontriiez !
Je lève les yeux au ciel, exaspérée. Il éclate de rire. Je plisse les yeux, et il évite mon regard. Tiens? Il n'y a pas que cette histoire de sentiments, j'en mettrai ma main à couper. Ou du moins mon ongle. Il me fait un sourire d'ange et je crois apercevoir une auréole sur sa tête. Je dois rêver. Je cligne des yeux, et elle n'y est plus. Ouf! Je dois être folle. Il me regarde à son tour bizarrement, mais avoue tout de même:
-Bon ok.... Ton père t'as fait un très joli cadeau. Va voir dans le bureau.
Je m'y précipite et ce que j'y voit me fait sauter de joie. Tous mes portraits! Tous! Celui là datait d'un an après ma transformation, celui ci de 350 ans...
Je veux bien pardonner mon père ne serait-ce que pour cela. Je passe une heure à regarder mes tableaux. Je remarque que du plus récent au plus vieux, mon visage change. Avant, j'avais un regard et l'innocence d'un enfant. Cela se voyait. 400 après, on voyait dans mon regard la cruauté, le plaisir de la mort. J'avais l'air... Maléfique. Même mes tenues étaient différentes. Dans le premier tableau, j'avais des manches longues, une robe verte toute simple, à ras du cou, un petit chignon parfait. Dans le dixième, (c'était 100 ans après ma "mort"), j'avais une robe rose, avec de la dentelle blanche et un décoleté un peu moins...caché. J'avais un collier de perles. Le suivant, une robe mauve pâle avec un corselet noir, mes yeux avaient l'air de briller de...plaisir.Celui d'après, une robe bordeaux, avec pas mal de bijoux, un décolleté en carré, un corset qui, je me souviens, me serrait à couper le souffle (que je n'avais pas). Mes yeux parcourent tous les tableaux, jusqu'au dernier. C'était un jour avant ma transformation, j'avait une légère robe rouge en soie qui collait à la peau avec de la dentelle noire,assortie au corset, un décolleté qui dépassait l'indécence, une ouverture de la robe laissait voir ma jambe jusqu'à ma cuisse, et on pouvait y entrevoir une dague noire. J'avais un sourire séducteur, meurtrier. Une autre heure passe, tandis que je contemple mes anciens "moi" si l'on puit dire. Je descends les escalier pour manger. Chris est déjà à table, le teint frais. J'en connais un qui s'est rassasié ce soir. Qui était l'heureuse élue?
-Tu es restée longtemps là-haut, remarque-t-il.
-Oui, ce peintre est vraiment remarquable. Il m'a suivie tout au long de ma longue... Existence. On aurait dit la réalité, ses toiles.
- J'avais remarqué. Il est vraiment doué. Tu as regardé celui qui était à part?
Gros blanc dans la conversation. Mes yeux sont baissés vers mes mains emmêlées.
-Ce n'est pas, et de loin, mon préféré. Je murmure.
-Au contraire, c'est le plus réussi je trouve, dit Chris d'une voix douce.
Je lève les yeux vers lui, interloquée.
-Le plus réussi? J'espère que tu plaisante.
- Pas du tout. C'est le seul qui montre des sentiments.
Je rebaisse mes yeux. J'ai en horreur ce tableau.
Une servante arrive et me sert mon plat: gratin dauphinois avec des côtes d'agneau et une petite salade. Tout simplement exquis. Je mange dans un silence complet sous le regard de Chris. On se lève et on va dans ma chambre, toujours en silence.Je finis par céder à son regard.
-Qu'est ce qu'il y'a ? je m'impatiente.J'aime pas quand tu me regarde comme ça.
- Pourquoi la fille avait peur de toi? Demande-t-il de but en blanc.
Je hausse les épaules. Sa mâchoire se crispe. Il semble en colère.
-Je sais pertinemment que tu le sais, Karine, gronde-t-il.
-Bah, j'ai un peu, peut être, tué sa mère et son frère sous ses yeux.Et puis je te l'avais déjà dis, pas besoin en faire tout un plat!
Vlan! La gifle est partie toute seule.Sous sa force de vampire, je tombe à terre, ma joue terriblement brûlante et douloureuse. Dans quelques minutes j'aurais un bleu. Je touche ma joue, elle est toute chaude. La colère monte en moi.
- COMMENT OSES-TU?! J'hurle.
Je vois Chris s'avancer vers moi, regrettant déjà son geste. L'Enfoiré.Je m'éloigne de lui. Je veux pas qu'il m'approche ! Par Satan! Au cours de ma longue existance, aucune créature n'avait jamais osé la main sur moi!
- NE ME TOUCHES PAS!
-Tu l'a méritée, Karine! Accuse-t-il.Tu as détruit une famille! Tu les as tués! Tout ça pour ton propre plaisir!
- Tu ne sais rien! Je m'écrie. Tu ne comprends donc pas?! Cela faisait des années que je n'avais pas vue une famille aimante, unie! Pourquoi les autres y auraient droit? Je n'ai pas eu la chance de toucher à ce bonheur, donc eux ne doivent pas en profiter plus! Et surtout pas devant MOI!
Je fais une pause, le visage brûlant. Chris a une mine déconfite. Le pauvre il ne comprend rien. Mais je sens tout de même sa colère. Avant qu'il ne reprenne ses accusations, je dis:
- J'ai cette... Pulsion meurtrière qui me suit partout où que j'aille, je murmure. Résister à elle ne servirait à rien. Elle ne me ferait que du mal. Alors je m'y abandonne. Elle est en moi, c'est ma nature. Je ne peux pas l'effacer. (Je le regarde ensuite durement). Tu mériterai que je t'expies ! Tu es inique envers moi! Tu n'as pas vécu ce que j'ai vécu! Sache que si je ne suis pas encore damnée dans l'Hadès, c'est parce que je suis le prédateur, et non la proie.
J'enfile ma robe de chambre à toute vitesse et je vais sur le balcon.
- Tu vas encore chez ton amoureux? Demande Chris, la voix tremblante.
-Je veux plus jamais te parler.
Et je saute du balcon.
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Arrivée chez Ethan, je grimpe le long du mur et atterris sur son balcon. J'ai été tellement silencieuse qu'Ethan ne m'a pas vue. Il a les bras sur le rebord du balcon. Ma rage est encore brûlante en moi, et je me retiens de toutes mes forces pour ne pas le tuer. Pas maintenant...Je lui tapote l'épaule à l'arrière et il sursaute. Il me souris.
- Je t'attendais...
Il commence par  m'embrasser le nez, puis la joue, puis le cou...
Je grogne. Embrasse moi idiot! Il finit par prendre mon visage entre ses mains et m'embrasser délicatement. On rentre dans sa chambre. La colère s'est calmée en moi. Je ne peux m'empêcher de toucher ma joue tandis qu'Ethan m'entraîne sur son lit. On s'assoit et il me regarde. Il fronce les sourcils et inspire doucement.
- Karine. Qui t'as fais ça ?!
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Chapitre fini mes amours ! Je suis vraiment contente, mon histoire a atteint les 2k ! *^* tout ça grâce à vous ! <3 Vos commentaires me font vraiment trop plaisir, et je vous remercie de me corriger quand je fais des erreurs ^^ quand j'écris, je pense à autre chose et il m'arrive d'écrire n'importe quoi! Breeeef, merci, MERCI beaucoup, je vous aimes ! (Oui, ceci est bel et bien une déclaration d'amour à vous tous mes lecteurs, eeeh oui, je suis polygame ;) même si on est pas mariés -.- bref, je m'embrouille! :D ) bisous nouveau chapitre bientôt! <3

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