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Oui, oui, je sais! J'ai un retard CONSIDÉRABLE! Je me sens terriblement mal de ne pas avoir publié plus tôt. J'ai une bien piètre excuse : chez moi, c'est la grrrraaaaaande rentrée, et je n'ai malheureusement pas eu le temps d'écrire. Bref, voici le chapitre comme promis!
(Ps: je ne publierai plus autant qu'avant à cause des cours)
---PDV Karine---
La fièvre. Le mal présent dans mon corps, dans ma peau. Sa chaleur malfaisante propagée dans mon sang. La chaleur des feux de l'enfer brûle ce qui reste de mon enveloppe charnelle. J'ai envie de hurler ma douleur, d'éjecter la souffrance de mon corps, mais c'est impossible. Mais? Qu'est-ce ? Je sens quelque chose. La présence floue de personnes autour de moi. Et le pire, je sens le temps. Je ne sais combien de temps est passé... D'ailleurs, passé depuis quoi? Même mes souvenirs me font défauts. Je sens la panique monter en moi. Qui suis-je? Où suis-je ?
Je suis installée sur...quelque chose de moelleux. Un lit, sûrement. J'entends des voix qui chuchotent. J'ai la tête terriblement lourde, et ma cheville me fait atrocement souffrir. Je sens que le mal s'est propagé dans tout mon être jusqu'à ce point culminant où la souffrance a atteint son apogée.
J'ouvre difficilement les yeux et les voix se taisent. Ma vision est floue, puis devient plus nette. Je vois le plafond de ce qui semble être ma chambre, des petits anges sculptés avec des arcs et des flèches en forme de cœur. Tout à coup, la mémoire me revient en plein fouet. Je me rappelle qu'à l'époque, j'avais trouvé ça très amusant étant donné mon caractère de démon. Maintenant, je ne comprends tout simplement pas.
Je vois les visages inquiets de Chris et de père se pencher sur moi.
-Comment te sens-tu, Karine? Demande doucement Chris, comme s'il avait peur de me briser à chaque mots qu'il prononçait.
Je lui lance un regard perplexe. Je ne me souviens plus très bien de ce qu'il s'est passé... Je sens le matelas bouger légèrement et je devine Père qui s'est assis côté de moi.
-Ce bracelet produit des effets étranges sur toi, ma chérie, dit doucement mon père. Surtout sur... Sur ton apparence et ton corps.
Je me sens...confuse. De quoi parle-t-il? Je lui lance un regard interrogateur. Peu à peu, mes autres souvenirs reviennent. Ethan,son frère, le bracelet. Ethan.... Qu'est-il advenu de lui? Je ferme les yeux et sens le découragement m'envahir.
- Par les dieux du ciel... et les démons de l'enfer... je murmure. Enlevez-le moi...
-Karine? M'appelle tendrement papa.
Je rouvre mes yeux. Je me rends compte à quel point il m'avait manqué, et comme notre dispute m'avait fait du mal. Je lui adresse un sourire fatigué.
-Pourquoi cette inquiétude ? Je lui demande.
Il paraît déstabilisé.
-Eh bien, nous n'arrivons pas à t'enlever le bracelet et tu réagis très mal à son contact, ton corps ne le supporte simplement pas et... Cela crée des changements physiques. D'après Chris, ce bracelet est un processus de résurrection.
Il plante ses yeux dans les miens.
-Un vrai. Qui ne garderait pas tes aptitudes de vampires.
Je lui sourit, ce qui à l'air en même temps de le rassurer et de le paniquer. Je n'en peux plus justement, il est temps de me libérer de ce fardeau qu'est la vie. Je suis devenue trop faible.
-Pas grave Papa. Tue moi.
Il écarquille les yeux et je lève les miens au ciel. Qu'est ce qu'il croyait ? Que j'allais vraiment me laisser revivre ? Non, je me suis rendue compte à quel point être humain signifie être faible. Faible et dépendant des autres. Comme je l'ai été avec Ethan. Il m'avait fasciné, j'avais voulu jouer, mais je me suis prise dans mon propre piège. Le fait aussi qu'une simple dispute avec mon père me brise le cœur, est intolérable. Me tuer est la seule solution. Être humain n'est que souffrance et dépendance. Mes pensées sont floues, j'ai du mal à réfléchir. Je sens que j'oublie quelque chose d'important, qu'il y a une faille dans mon raisonnement. Mais ce n'est pas le moment. Il faut me retransformer. Maintenant.
-Papa, c'est bon, je ne veux plus vivre, je le rassure.Tu me tue et me transforme en vampire, et j'imagine que le bracelet cessera de faire effet si une transformation a lieue.
Il prend une profonde inspiration, comme s'il allait m'annoncer quelque chose d'important. Qu'attend-t-il donc pour me transformer?Je jette un coup d'œil à Chris. Son visage n'exprime aucune émotion. Père toussote, et je me retourne vers lui.
-Écoute Karine, c'est... Difficile.
Je déglutis. Qu'est ce que cela veut dire ? Il n'a qu'à m'injecter son venin, me vider de mon sang, proférer des malédictions et sortilèges! Me libérer de cette torture mentale et physique qu'est la vie!
-Nous pensons, Chris et moi, que... Tu devrais rester humaine. Nous ne voulons pas que tu redeviennes vampire.
Je sens mon sang se glacer dans mes veines. Ne pas redevenir vampire ? Impensable. Tout simplement impensable. Je ne veux pas. C'est ma raison d'exister. Je ne veux pas vivre faible, sans pouvoirs, avec des sentiments. Je veux être puissante, sans amour, sans attachement. Je me redresse sur mon lit, furieuse, et je plante mon regard dans celui de père. Il n'y a qu'une solution. Ma voix est glaciale, sans appel.
-Si tu ne veux pas me tuer, je vais le faire moi-même.
Et je sors du lit à toute vitesse et cours en dehors de la chambre. Je ferme ma porte à clef. Père l'avait spécialement construite pour moi, quand je faisais des ravages dans les guerres d'antan et qu'il voulait que je me calme un peu. Il m'enfermait dans ma chambre, et même avec ma force de vampire je n'ai jamais réussi à m'échapper. Le bois de la porte était enchanté, ainsi que celui des fenêtres.
-Karine! Sors nous de suite de là! Ce n'est pas un jeu!
- Bien sûr que c'en est un! Je crie. Combien de fois crois-tu que les humains ont joué de leur vie, de la vie?  À mon tour de jouer, et crois moi que je ne suis pas prête à perdre.
Je les entends frapper la porte. Je ricane. Ils ne pourront jamais sortir. Mon esprit se brise, je perds la tête et ça me fait follement du bien.
- Tu ne pourras pas m'empêcher de mettre fin à ma vie! Quand je serai morte, n'oublie pas de me transformer si tu tiens à moi.
- Non! Karine! M'implore-t-il. Ce que tu dis est insensé!
Et je pars en courant, traverse toutes les pièces du château vers ma sortie, je m'élance vers le seul endroit où j'ai toujours voulu mourir: la falaise. Karine Ahseim reviendra, et son retour du jeu mortel de la vie sera tout aussi spectaculaire que sa première existence en tant qu'immortelle.
---Ethan--
Un mal de tête lancinant me vrille le crâne. Le soleil inonde ma chambre. Un étrange chaos règne. Je me redresse de mon lit. Je vois Julian, à terre, inerte.
-JULIAN! Je m'écrire.
Je me précipite vers lui. Je le retourne et je l'entends gémir. Il a la lèvre fendue. Karine... Où est-elle? Mon dernier souvenir d'elle est celle de sa silhouette agonisante. Et Julian m'a assommé. Je vais prendre un verre d'eau et le balance au visage de Julian. Il se ranime aussitôt.
-Ethan ! Où sont-ils ?! Où sont-ils?! Panique-t-il.
Je le plaque au mur.
- QU'EST CE QUE TU LUI AS FAIT?! Je lui hurle.
Je vois ses yeux s'écarquiller, puis, d'un coup, il m'attrape les poignets et me plaque à terre à son tour. D'où lui vient cette force ?
-Tu ne comprends pas? Vocifère-t-il.Ce sont des tueurs! Des vampires!
Il est tombé sur la tête où quoi? Des vampires? Mon dieu, mon frère est fou...
-Il faut que tu me croies. Son grand copain, là, que tu me parles souvent. Chris. C'en est un aussi. C'est lui qui m'as frappé. Je lui ai attaché un bracelet qui va la transformer complètement en humaine.
-Tu es tombé sur la tête.
Mon frère est grand cinglé. Je ne l'avait jamais vu dans un état pareil avant. Et les parents qui sont partis pour quelques jours chez ma tante! Que vais-je faire ?
-Ethan, implore Julian. C'est elle. C'est elle qui a tué la mère et le frère de la petite fille. Elle leur a planté un couteau dans le cœur. Tu te rappelle ce que tu m'as raconté ? Dès qu'elle l'a vue, elle s'est mise à faire un crise d'angoisse. Elle l'avait reconnue. Que crois-tu que je fais depuis plusieurs années? Tous les voyages, mes bleus, mes blessures. D'où crois-tu qu'ils venaient ? De combat de boxe ? Non! Ça fait des années que je tue des vampires Ethan, et crois-moi, celle-ci n'est pas connue pour son grand coeur.
C'est impossible. Je ne peux pas y croire. Karine, ma Karine ? Non...Je sens mon monde s'effondrer. Qui croire ? Je ferme les yeux. Les vampires ne peuvent pas exister, c'est impossible... Je rouvre mes yeux et les plante dans ceux de Julian.
-Que lui fait ce bracelet ? Je demande.
Il me sourit, soulagé que je le croie.
-En plus de pouvoir localiser où elle se trouve, ce bracelet la transforme en humaine complètement. Lentement. Avec la pire des souffrance. Elle doit être dans le délire, la fièvre et tout.
-N'est-elle pas déjà humaine ?
-Elle ne l'est qu'à demi. Si son cœur bat, elle conserve tous ses pouvoirs et peut ainsi causer tout de même la mort d'autres gens. Et elle conserve sa personnalité démoniaque. Imagine un peu, la même Karine, cent fois, que dis-je, mille fois plus gentille et généreuse! Je connais son histoire, Ethan! Elle était innocente avant! Elle était la bonté incarnée!
(NDA: Au cas où vous n'auriez pas compris, Julian ne connaît pas si bien que ça l'histoire de Karine. En même temps, vu que son histoire était racontée à voix orale, elle était souvent déformée. La version que connaît Julian est donc celle où Karine avait une merveilleuse famille avec de merveilleux parents et de merveilleux petits frères tout mignons qu'elle adorait. Rien à voir avec la famille dévastée où elle et sa mère étaient victimisées. Voilà, c'était la NDA!)
- Dis moi où elle se trouve.
Méfiant, il me regarde de biai.
- Que veux tu faire ?
Je sens la colère monter en moi. La haine prend possession de chaque parcelle de mon corps, et mes poings se crispent. Je serre les dents.
-Je dois la retrouver. Elle doit payer les crimes qu'elle a commis!
Il me sourit.
-Je suis bien d'accord avec toi.
Il va dans sa chambre et reviens, plusieurs poignards dans la main, ainsi que des pieux. Il m'en tends trois et je les prends avec maladresse. Il prend ensuite son ordinateur et l'allume. Il se met à taper frénétiquement sur le clavier.
- On la tient.
Et nous nous mettons en route. Karine, j'arrive...

AliveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant