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Cette nuit là, pour la première fois depuis des siècles, je rêve. Encore une des nombreuses facultés réservées au humains ! C'est comme une vie antérieure, sans aucune logique particulière. Tu peux être ce que tu veux, avec qui tu veux. 

Enfin, du moins, c'est ce que je pensais avant que je n'accède à nouveau au monde onirique. En réalité, il n'y a pas de contrôle. J'ai lu dans un livre il y a plus de deux cent ans que notre cerveau ne pouvait pas inventer de nouveaux visages, c'est pourquoi je suis assez surprise de voir dans mon rêve la silhouette, puis l'image d'un garçon. 

Par les démons de l'enfer ! Je n'ai jamais vu de toute ma vie de vampire des yeux de cette couleur. Ils sont d'un gris magnifique, moucheté d'or. J'aimerai les lui arracher pour ensuite les garder près de moi précieusement, les veiller jalousement, comme des joyeux d'une valeur inestimable. Mais quelque chose d'étrange m'en empêche. 

L'apparence de ce garçon me laisse sans voix. En dehors de ses yeux magnifiques, il a des pommettes hautes, une moue rieuse, des dents parfaitement symétriques et alignées, une mâchoire carrée. J'aime ce qui est parfait, et ce garçon l'est physiquement, c'est indéniable. Que d'harmonie dans ce visage! Je voudrais l'empailler pour le garder beau pendant l'éternité. Une pratique barbare, mais tellement utile pour préserver les beautés du vivant. Mais le plus impressionnant, ce sont ses cheveux, d'un bleu presque noir. J'ai une envie soudaine de les caresser, d'avoir la sensation de leur douceur sous mes doigts. Mais juste avant que je m'en empare, il recule en riant tout en prenant mes mains qu'il serre avec force. Je sens mes os se briser sans que je ne sente aucune douleur.
- Voyons, Karine ! S'esclaffe-t-il. Tu ne penses qu'à toi.
Cette phrase me fait froncer les sourcils. On ne m'a jamais traité d'égoïste (du moins, pas ouvertement), même si la vérité saute aux yeux. Comment ce misérable humain ose-t-il me traiter de la sorte ! Mes yeux s'étrécissent, et son sourire disparaît. C'est à mon tour de serrer ma poigne avec force. Il ne semble même pas sentir mon toucher. Quelle frustration ! 
-Tu me déçois... Dit-il avec une mine apitoyée que je déteste immédiatement. En fait, tu n'es qu'une petite fille gâtée qui a tout ce qu'elle veux. Tu dois être bien malheureuse.
Il va trop loin, et, même si je sais qu'il a raison, je ne peux m'empêcher de lui hurler dessus:
-JE T'INTERDIS DE ME DIRE CA !!! MISÉRABLE HUMAIN! COMMENT PEUX-TU AVOIR L'INDÉCENCE DE ME PARLER AINSI!
Je sens tout mon corps s'élancer vers lui et tente de le frapper violemment, de toute ma force inhumaine. Il s'esquive à chaque fois. Pourquoi? Personne ne peut me résister normalement !

Il me frappe soudainement à la jambe et je tombe durement par terre. Tout à coup, des tâches noires envahissent ma vision, je me sens suffoquer, en proie aux ténèbres, avec le sentiment de tout avoir perdu, d'avoir gâché ma vie et... 

Je me réveille. Je manque de m'étrangler. Je suis toujours dans ma chambre, mais à l'extérieur en équilibre sur la rampe de mon balcon. Qui est à sept mètres quatre vingt mètres du sol précisément. Je suis debout sur cette rampe, comme un funambule. Mes jambes tremblent et je manque de tomber. Je descends prestement, effrayée. Oh, c'est ridicule, pitié, faites que je ne sois pas somnambule... Pourquoi les sentiments que je veux refouler veulent-ils remonter à la surface de cette manière ? Mon corps est-il en train de m'envoyer un message, ne supportant pas la transition de la mort vers la vie ?
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Petit chapitre, je sais ^^ alors, à votre avis, qui est le mystérieux garçon ? Je sais que c'est dur à imaginer un garçon aux cheveux bleus, mais je trouve ça plutôt original ! n_n j'espère que vous avez aimé ce chapitre ! :* <3

AliveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant