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PDV Karine
-Tellement belle.... Murmure Ethan d'un ton doucereux. Un si bel emballage... Dommage que l'intérieur du cadeau soit immonde. C'est ce que tu es Karine... Une pourriture... Et personne n'en veut.
Il n'y a que lui et moi. Je sais que je rêve. Les rêves lucides, vous connaissez? Je regarde mes mains, il me manque un doigt. Gagné. Une émotion que je ne connais que peu s'empare alors de moi : la tristesse. Par les démons de l'enfer, pourquoi diantre ce sentiment se fait-il ressentir? La confusion s'empare de moi, sournoise, me perdant un peu plus dans ces méandres de rêve. J'observe le décor.Des tas et des tas de corps partout sont étalés. Saignés à blancs. Curieusement, au lieu de me causer l'euphorie d'un si beau spectacle je ressens...du dégoût. De la culpabilité, du remord. Tout à coup, le décor change. Je me tient en haut d'une falaise, assez haute, et j'aperçois au loin en contrebas, les vagues frapper les rochers sans une once de pitié. Je ne contrôle point mes mouvements. Je sens une brise faire voler mes cheveux et l'odeur salée de la mer. Tout cela a l'air si réel. J'approche mes petits pieds du bord. Qu'est ce que je tente de faire ? Un suicide? Je ne veux pas mourir, je ne l'ai jamais voulu! Le suicide est un acte que je méprise, acte trop lâche pour les plus faibles. Je ne suis pas faible! Malgré moi, je prends mon élan et je saute et je me sens tomber. J'hurle. La peur me noue les entrailles et les serre atrocement. Et je prends conscience que... Ce n'est peut être pas un rêve. Je vois le sol se rapprocher à toute allure mais je garde les yeux ouverts. Je veux voir la Mort dans les yeux. Je m'apprête à sentir le choc contre mon corps et.... Je tombe dans les bras de Christopher.

J'ouvre grand les yeux, échevelée de sueur. Je suis au bas de mon balcon, il fait encore nuit. Il fait frais, je sens la brise effleurer ma peau luisante. Par Satan!
-Karine, Karine! S'écrie-t-il, affolé. Est-ce que ça va?
-Par les Dieux du... Chris... Je gémis, mal réveillée. Comment t'as su...?
-Karine, je ne suis pas simplement le vampire qui est venu pour te faire chier, je suis ton garde du corps aussi ! D'ailleurs, heureusement que j'étais là, avec ta crise de somnambulisme, t'as failli y passer.
- Je te demande pardon?! Décidément la lumière est éteinte dans mon esprit perdu.   -La nuit du moins, s'explique Chris. Je te rappelle que tu n'es pas aimée de tous ici. Putain tu m'as fait une de ces peurs ! J'aurai pu crever par les mains de ton père!
Je lève les yeux au ciel devant tant d'égoïsme. Comment ça je n'ai point mon mot à dire?! Mon cœur bat encore la chamade. J'ai vraiment cru que j'allai passer mon trépas, la Mort au bout se léchant les babines comme un chien affamé ayant attendu son os trop longtemps. Chris me tiens toujours dans ses bras.
-Hmmm... Je me racle la gorge.Christopher? Tu veux bien me poser là? TOUT DE SUITE! C'est humiliant! Cesse de te comporter comme un chevalier servant, tu n'en es pas un !
-Je rêve où tu m'a appelé Christopher?? Demande-t-il.
Il me pose quand même, mais je vacille (à ce moment là je maudis la fragilité de la race humaine) et il me rattrape encore. Il soupire, me reprend dans ses bras tel un chevalier servant avec sa dulcinée et fait un bond prodigieux jusqu'au balcon, d'où j'ai sauté. Je lui jette un regard noir mais reste digne et droite. Non, je ne le remercierais pas. Je le vois sourire. Ça l'amuse peut être?! Il dit d'un ton nonchalant:
-Aufait, Karine, on va au château demain. Ton père veut te voir absolument.
-C'est vrai?! Par les démons de l'enfer... Ah non, j'ai vraiment pas envie, il y aura Marianne et cette vampire je peux point la sentir! Ni la voir! Elle me hait depuis des siècles et me jalouse ma place de Reine! Et entendre sa voix me lacère les tympans et les explose en de milliards de morceaux chauffés à blanc! Pourquoi faut-il que je m'y rende?
- C'est ton père qui le veut. Il m'a dis qu'avant ton hibernement, tu adorait qu'on te peigne, t'avais des centaines de tableaux de toi dans ta chambre, dans toutes les poses possibles. Bref, euh.. En fait non ça n'a rien à voir. Qui est cette Marianne ?
Je le regarde, soupçonneuse, mais lui réponds tout de même:
- Une vampire vieille comme le monde et mal dans sa peau. Elle a été transformée à 50 ans, donc elle me hait pour mon immortelle jeunesse. Nous avons eu moult différents au cours de nos malheureusement trop nombreuses rencontres. Père veut la garder près de lui pour la surveiller. C'est difficile d'avoir les hommes à ses pieds à 50 ans, tu le savais ça? Tandis qu'à mon âge, tout de suite, les hommes accourent! Pas de chances, je tue plus que je ne donne de baisers!
Il soupire. Le pauvre. Je n'aimerai pas être à sa place.
-Bon, tu va te coucher, tu verras plus tard. Ton père a engagé un vieux vampire peintre qu'apparemment tu connais très bien.
Un peintre que je connais bien? Il n'y en a qu'un seul que je connais depuis des centenaires...  C'est celui qui a fait tous mes portraits, je l'adore. Je frémis d'excitation. J'ai un égo surdimensionné, alors voir mon sublime visage sur un tableau gigantesque est comme un baume au coeur pour moi. Il n'empêche, rien que l'idée d'enfiler mes anciennes robes m'emplis de joie. Je me glisse avec délice dans mes draps puis je vois Chris s'assoir sur l'un de MES fauteuils et me regarder. Diantre. Comment vais-je pouvoir m'endormir s'il me regarde fixement comme ça?
-Ca va, je te gêne pas ? Qu'est ce que tu fabrique? Je demande, exaspérée.
-Je monte la garde, répond-il, nonchalant. Tout simplement.
-Pourquoi ?
- Tu veux encore tomber du deuxième étage ? Sans moi cette fois ci? Tu sais que les humains sont beaucoup plus fragiles que nous les vampires? Tu te rend compte que ce serait complètement con si mourrais comme ç...
- Stop! Il est bien beau ton petit discours, mais moi, comment je fais pour dormir avec toi qui me regardes ?
-Ton problème.
Grrrr. Je me tourne dans mes draps à faire en sorte de ne plus voir Chris. Je ne tarde pas à m'endormir malgré tout et Morphée m'emporte dans ses bras chaleureux.
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J'ouvre les yeux. Ouf. Je suis dans mon lit. Je me lève et Oh! Surprise, Chris qui est toujours à la même place et qui me fixe toujours autant. Ce vampire causera ma perte, cet idiot.
-T'as veillé toute la nuit?
Il ricane.
-Si tu savais à quel point tu peux être drôle pendant que tu dors. Tu t'es levée du lit, t'es allée au dessus de l'aquarium et tu as réussi je ne sais comment à attraper un poisson. T'avais l'impression de vouloir le bouffer alors je te l'ai pris des mains et le temps que je le remette dans l'aquarium tu es sortie de la chambre et tu as marché sur les rampes d'escaliers. Tu as un excellent équilibre d'ailleurs, je sais pas comment tu as réussi à faire ça. Après, tu t'es assise par terre, pendant 30minutes puis tu as baillé et tu est remontée te coucher.
Mon cerveau surchauffe, tourne et retourne la situation et l'analyse. Je ne me souvenais pas que j'étais somnambule quand j'étais vivante. C'est ridiculement étrange. On descend dans la cuisine et on me sers aussitôt mon petit déjeuner, le même qu'hier. Je mange rapidement et, tandis que je remonte dans ma chambre, je constate avec amusement que chacune de mes servantes font en sorte d'être le plus loin possible de moi lorsque qu'elles me croisent.
Chris me suit toujours. J'affiche un rictus moqueur. Tandis qu'il marche derrière moi, je bouge doucement la main et, mon tapis,sous ma volonté, bouge légèrement. J'entends Chris trébucher et je ne peux m'empêcher d'éclater de rire. Malheureusement, il n'est pas tombé, avec son agilité surhumaine. Par les dieux du ciel et les démons de l'enfer! C'est bien dommage! Je le vois me jeter un regard noir. J'entre dans ma chambre, prends quelques vêtements de la main et entre dans ma gigantesque salle de bain. Sans fermer la porte, je me déshabille, un regard en coin. Vers Chris, qui ne réagit pas. Flûte, moi qui croyait qu'il serait sensible avec mon superbe corps. J'entre dans la cabine de douche. Je trouve ce mode de lavement très pratique, j'ai de l'eau à volonté et je peux même choisir sa température! Dès que j'ai fini, j'enfile mes vêtements: une jupe haute noire avec un chemisier à fleurs rouge sur fond noir. Les vêtements d'aujourd'hui sont tellement plus confortables que les robes à corset! Même si, je l'admet, ils sont beaucoup moins raffinés. Je me regarde dans le miroir, satisfaite du résultat. J'arrange mes cheveux, puis je vais dans le dressing me choisir une paire de chaussure. Mon choix se porte vite fait sur une paire de talons noir simple. La hauteur est sidérante, mais je suis un ancien vampire. J'arriverai à marcher avec !Chris me colle toujours aux pattes. Je prends mon sac et Chris fronce mes sourcils. Qu'est ce que j'ai fais encore ?
-Qu'as-tu mis dans ton sac? M'interroge-t-il.
- Toutes mes affaires pourquoi? Je réponds, agacée. Que veux-tu que j'y mette? La tête de ma grand-mère? Ce qui serait étrange en soit, de plus sachant qu'elle est morte au Moyen-Age il ne doit plus rester grand chose de ses vieux os...
- Tu dois prendre tes affaires en fonction de ton emploi du temps! Me réprimande Chris. Et ta grand-mère est certes morte depuis des siècles! Sauf si.. Aaargh ca me dégoûte! J'ai maintenant en tête la tête d'un cadavre mamie de la grande Karine Asheim dans ton sac!
J'hausse les épaules. Qui s'en soucie, après tout ? À part le garçon sur qui j'ai fais tomber mon sac, personne. Une idée me traverse subitement l'esprit D'un coup, je souris à Chris. Il recule un peu, méfiant, (il n'a toujours pas digéré le coup que je lui ai donné à ce que je vois). Je le surprends en démarrant au quart de tour. Je le sens courir derrière moi. Au diable la voiture! Nous allons bien plus vite que ces engins à quatre roues! En 30 secondes, nous voilà devant le lycée. Je m'arrête et Chris aussi. Personne n'a remarqué notre soudaine apparition. On s'apprête à entrer quand tout à coup...
- Hey, Karine !
Je me retourne. Ethan ?

AliveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant