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Le sang, la guerre, la mort. La souffrance, la torture. C'était ce que j'aimais faire. Jouer avec mes proies, telle un chat avec des souris. Leur inspirer la peur, la panique. Les voir ramper à mes pieds, me supplier de les épargner, ou au contraire, de les achever. Tous me craignaient, humains comme vampires. Ce qui est logique vu que j'étais considérée comme étant l'une des plus  puissantes de la Terre. Quand j'étais encore vampire, je semais le désastre partout, pire que la peste, pire que les guerres. Le sang ? Pas n'importe lequel, il est évident. Pour quelqu'un de mon rang, il me fallait le sang le plus pur, le plus parfait, le summum de la qualité. Celui des gens dont l'âme est pure et innocente. La plupart étaient des enfants, mais pas tous. Des adolescents, des gens dont la bonté n'avaient d'égale leur bienveillance. J'ai aussi goûté quelques prêtres absolument divins. Je vous laisse imaginer mes repas.

J'ai plusieurs châteaux dans le continent, dont celui où je me trouve, le plus grand, qui se trouve quelque part, en France, dans un endroit peu connu des humains, caché par quelques sortilèges de répulsion pour les mortels. Cela permet de garder notre intimité entre monstres buveurs de sang. Des créatures bien complexes. Nocturnes, ne supportant pas le soleil, maudites, condamnées à errer dans la nuit, une faim tarie seulement par la richesse d'un sang frais.

On dit que même si les vampires ont peu de sentiments, certains gardent quelques traits de caractère quand ils étaient encore vivants, comme la compassion, ou encore la haine. Je ne pense pas que cela s'est appliqué à moi, car quand j'étais en vie, je n'étais qu'une pauvre fille fille et naïve et innocente. Maintenant, ce n'est plus le cas. Je respire avec force. Mon rêve le plus cher s'est réalisé. Pour le moment. Je ne reste pas longtemps satisfaite d'un désir assouvi.

-Ah, c'est mieux, reprend l'individu qui m'a fait boire l'infâme potion. Es-tu contente d'être redevenue humaine ?

D'un regard neutre, je regarde l'homme encore à côté de moi. Mon père. Le plus puissant des vampires. Le plus intelligent. Le plus grand manipulateur de tous les temps. Et, curieusement, d'un autre côté, le plus vertueux (autant que peut l'être un vampire comprenez bien). Malgré tous mes méfaits, il continue de me faire plaisir, d'exécuter toutes mes demandes. Je suis sûre qu'il a un côté masochiste, sinon il m'aurait tuée depuis longtemps, j'en suis sûre. Voulant à tout prix mon bonheur, il a enfin exaucé mon souhait de revivre. Je ne le remercie même pas. Ha! Garce jusqu'au bout je serai. Payez cher vos erreurs, vous qui voulez nous contrôler, nous vos enfants, et assumez les desseins que aspirons faute de contrôle de votre part.

Je le questionne:
-En quel siècle sommes-nous ?
-Le 21ème répond-t-il.
Habitué à mon impolitesse et mon insolence, il ne relève pas. Je vous le dis bonnement, il aurait fait un mauvais parent. Il me laisse faire ce que je veux et me gâte tout le temps, approuvant tous mes faits et gestes. Quoique. Il y a bien un ou deux humains qui m'ont valu d'être punie, en raison de la grande estime qu'il avait d'eux et car je les avais occis sans plus de cérémonie, les trouvant trop ennuyeux et barbants. Et je vous le jure sur les démons de la terre, il me fait un bon sermon quand je tue trop de gens pour mon plus grand plaisir. Je me lève, les jambes tremblantes, et je réussis tant bien que mal à rester debout, aussi gracieuse qu'un canard boiteux (et encore, c'est insulter le canard). Je me regarde dans le grand miroir situé dans l'angle de la pièce. Cheveux noirs, yeux bleus. Comme mon père. Mon visage, d'une beauté surnaturelle, n'a aucune marque de ride, et contrairement à mon ascendant, je n'ai pas de fossettes. Je suis vêtue d'une robe de la fin du XVIIIème siècle, en tissu beige à fleurs de Percale des Indes, comme c'était la mode en ce temps là, au décolleté provocateur mais aux manches longues. Par contre, je suis pieds nus. Je fais un sourire espiègle au miroir. On dirait une psychopathe. Je regarde Père.

-Vous pouvez partir, je vais me débrouiller.
-Je ne pense pas, mon enfant. dit-il d'un air ennuyé. Cette nouvelle époque est extrêmement compliquée en raison des avancées de l'Homme sur la technologie. Nous ne somme plus en 1700 je te rappelle. Tiens, (il me tend une liasse de feuilles avec des caractères inscrits dessus), pour que tu comprennes la technologie, comment marche le nouveau monde.
- Vous ne me lisez pas, père? Je geigne comme une petite fille.
Oui, bon, d'accord, cela ne paraît pas pour l'instant, mais en réalité, je suis une meurtrière froide qui fait peur hein, il ne faut point croire à ce qu'on voit aux premiers abords. J'ai peut-être l'air d'une petite fille gâtée qui n'a pas eu de bonbons, mais... Non, laissez tomber, je suis vraiment comme ça. Quand je suis de bonne humeur.
Je prends le paquet, puis je le chasse de ma chambre. Il tente de protester, en vain, je lui claque la porte au nez. J'explore mon armoire : toutes mes anciennes robes y sont encore, de la crinoline à la robe à tournure en passant à la robe Ier empire, ainsi que mes chaussures, avec les petits talons, et dont une dizaine ornées de pierres précieuses, et je m'en déclare assez satisfaite. Et comme d'habitude, qui a la beauté la plus parfaite et pure ? C'est moi! Par Dracula, on dirait vraiment une gamine, il faudrait que j'y remédie. N'y a-t-il personne donc à occire dans les parages pour que je reprenne contenance de moi-même? Pourquoi est-ce que j'ai l'impression d'être schizophrène ? Il ne faut surtout pas que ça se sache, ou on va me cuire comme un poulet au feu. Je laisse tomber mes divagations étranges et referme l'armoire après avoir soigneusement choisis et mets une paire de petits escarpins beiges avec une pierre d'ambre dessus .Puis je me penche sur les papiers. C'est écrit en ancien français, avec quelques nouveaux mots. Je déteste lire, malheureusement, je crois que j'y suis bien obligée. Je les lis attentivement le plus vite possible.

Les heures passent, le temps coule bien trop lentement, je sens la fatigue prendre peu à peu le dessus sur moi. Enfin, je parcours la dernière ligne de ces fichus papiers ! Cette époque est bien compliquée ! Mais qu'importe, il me faut à tout prix regoûter à la vie humaine ! C'est pour cela que dès à présent je vais m'inscrire dans un lycée afin de me fondre dans la population? Est-ce comme avant, quand les élèves étaient tous prétentieux et montraient leur fortune et que je les détroussais après leur avoir volé leur vêtements (et tués... Mais ce n'est qu'un détail)? Oui, bon, il est vrai qu'il m'arrivait de voler des pantalons, et j'avoue que c'était assez plaisant et confortable. Comment ça ce n'est pas digne d'une puissante vampire ? Vous êtes déçus ? Arrêtez où je vous mange!

Il me faut également m'acheter une « voiture », et me faire une nouvelle garde robe (d'après ce que j'ai lu, les femmes portent maintenant lesdits pantalons ! Ça c'est vraiment plaisant !). M'adapter à la nouvelle époque, voici un défi aussi difficile qu'excitant. Par les dieux ! Je sens que cela va être très amusant !

Je sors de ma chambre et parcours rapidement le long couloir qui mène à la salle de bal. Je découvre avec satisfaction que je possède encore ma rapidité inhumaine, mon ouïe et odorat sur-développés. Je vais pouvoir encore tuer, égorger les humains comme des cochons! J'éclate d'un rire sadique. Par Satan, je fais vraiment peur. Comment se fait-il? Je ne savais point qu'on pouvait avoir peur de soi-même. Voilà quelque chose qui est vraiment étrange.

Je m'arrête d'un coup, juste en face de l'immense porte en frêne fermée qui donne à la grande salle de bal. Avec mes ongles fins et effilés, je m'entaille légèrement le poignet. Qu'y a-t-il? Je ne vous avais point informé sur le fait que j'étais aussi masochiste? Une douleur aigüe me frappe. Elle n'est pas très forte, mais se fait sentir. Le sang commence à couler, et je regarde, hypnotisée, le liquide rouge sur ma peau. Doucement, j'approche ma main de ma bouche, je lèche les gouttes et ai un frisson de dégoût, ainsi qu'une grimace peu digne d'une fille comme moi. Berk. Ça n'a pas le même goût qu'avant. C'est métallique, chaud, bref, un goût immonde. Je tourne ma tête à gauche et aperçois un serviteur vampire qui me regarde bizarrement recracher les gouttes rosées et essaye d'en cacher le goût. Classe, pour une reine, n'est-il pas? Je le fusille du regard et il détale comme une biche se sentant chassée. Et qui va finir en dîner. Miam.

J'inspire un bon coup. Comme c'est agréable, de sentir l'oxygène entrer dans mes poumons ! Puis je pousse la porte... Vampires, tenez-vous prêts. Karine Asheim est de retour, et elle n'a tué personne depuis longtemps.
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2ème chapitre! J'espère que ça vous plaît n_n votez, commentez, dites moi ce que vous en pensez ! ♥ Pour l'écriture de ce livre, je me suis inspirée d'un livre qui parle également d'un vampire qui redevient humain, vous pouvez donc constater quelques ressemblances, même si il y en a très peu. Je ne fais que m'inspirer de l'idée générale, je ne plagie pas ! Voilà voilà bisous les coeurs :D

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