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Grâce à mon agilité surhumaine j'arrive à me rattraper à la rambarde et revenir sur mon balcon sans me faire de mal. Tant d'étrangetés alors que cela ne fait que 24 heures que je suis de nouveau humaine! Une malédiction semble me poursuivre décidément! D'abord je me fais assommer aussi facilement qu'un mouton aveugle, une rage étrange s'empare de moi aussi violemment que lorsque j'étais vampire, et pour couronner le tout, je suis somnambule! La Mort m'en veut à ce point là de ne pas m'être laissée prise dans ses filets? Je décide pourtant de ne pas m'attarder sur ces étranges problèmes qui me rendent pessimiste. Je rentre dans ma chambre, légèrement contrariée et range dans un coin  de mon cerveau de ne pas oublier de fermer la fenêtre de mon balcon avant d'aller dormir. Et de jeter la clé. Aux Enfers si possible.
Je sens un curieux gêne dans mon ventre. Qu'est-ce cette étrange sensation? Ah, je m'en souviens ! Je la ressentais quelques fois, dans mon ancienne vie, quand j'étais privée de repas lorsque je rentrais tard ou parlais à des gens inconnus. Il me semble que je ressens bel et bien ce qui a déjà dévasté bien des royaumes : la faim ! Je n'ai jamais ressenti cela en tant que vampire, mis à part la soif. Cette nouveauté m'excite !
Je parcours ma chambre du regard. Il y a le balcon, et un peu à côté, je découvre avec surprise une porte bleue nuit. Je l'ouvre et découvre avec émerveillement un « dressing » rempli de tous les vêtements, accessoires, chaussures imaginables ! Père, je te bénis! Enfin, bénir, pour un vampire, c'est un peu comme si Satan allait au Paradis!
J'enfile rapidement des vêtements chauds, la matinée étant un peu fraîche. Je déteste la sensation d'avoir froid. Par contre, la chaleur, j'aime ça! Si j'étais pyromane et suicidaire, je pense que je me brûlerai vive ! Que les sorcières de Salem ont eu de la chance à l'époque!
Enfin parée je sors pour prendre mon petit déjeuner. Curieusement, ma villa est en effervescence, pleine de servantes, de majordomes, de bonnes alors que cette nuit elle était complètement silencieuse. Mais je ne m'en formalise pas. J'ai toujours eu à mon service bon nombre de paysans. Je m'assois à table (en verre, magnifique tout simplement, même si je trouve que quelques os par ci par là auraient ajouté un peu d'originalité),je mets les pieds dessus comme une enfant gâtée et crie aux cuisiniers :
-Des œufs et du bacon bien grillés ! Et une salade de fruits aussi ! Hâtez vous sinon c'est vous que je mange !

J'entends du remue-ménage dans la cuisine, ainsi que les ordres du cuisinier en chef. Effectivement, ils savent que même si je ne vais pas les manger pour de vrai, je pourrai leur faire subir une douleur plus ou moins intense si leur service ne me convient pas. Ils doivent se douter légèrement pour qui ils travaillent tout de même... À moins que mon papounet chéri n'ai usé d'une bonne dose de ruse et de... Charisme. Cinq minutes plus tard, mon plat arrive et je le dévore avidement comme si cela faisait des siècles que je n'avais pas mangé. Ah! J'oubliais! C'est le cas! Ce que je suis hilarante, moi!

Vite, je remonte dans ma chambre prendre un des nombreux sacs qu'il ya dans le dressing. Il est noir avec des motifs aztèques rouges. Ah! Que j'aimais observer les ornements sur leurs murs dédiés à leurs dieux dans l'ancien temps! C'était une bonne chose à voir tout en dégustant les enfants des tribus. Quoique ces derniers n'étaient pas toujours complètement innocents et pouvaient posséder un goût aussi fade que celui de certains adultes. Que de barbares dans ce monde de monstres!
J'en reviens au sac. Il a une assez curieuse forme et est très gros, mais bon, cela doit être l'époque. Je cherche du regard mon bureau. Il est dans la pièce d'à côté. Il y a là un grand bureau avec un fauteuil en cuir confortable, avec une immense bibliothèque. De nombreux tableaux donnent une petite touche artistique à ce lieu de travail. Berk. Quelle immondice. Je déteste tout ce qu'il y a avoir avec la lecture et l'effort intellectuel, même si cela ne m'en demande pas beaucoup. Il paraît que je suis brillante... Si l'on voit tous les complots que j'ai déjoués qui visaient ma personne. Je vois sur une commode en bois sombre une petite pile de livres et de cahiers. Je les mets tous à l'intérieur de mon sac à dos. Je le soulève. Par les dieux du ciel et les démons de l'enfer! Comment font les lycéens pour supporter tout ce poids chaque jour ? Heureusement que j'ai une force surhumaine qui ne tarde pas à ne plus faire sentir le poids sur mon dos.
- Je m'en vais bande de paysans ! Je crie.
J'avance et descends à toute vitesse l'escalier les yeux fixés sur la porte d'entrée mais tout d'un coup me fait percuter par une servante. Je tombe à la renverse. Cela casse un peu l'image de la fille effrayante que je voulais donner de moi. Je me cogne le coude en m'effondrant, perdant en même temps ma dignité. La colère monte, brûlante. Miséreuse! Que les dieux te maudissent pour ta faute! Tu as osé touché la Reine la moins clémente qui ai jamais existé. Mon visage devient pierre, mon regard se glace.
- J'ai tué pour moins que cela, miséreuse, grondé-je. Prie ton Dieu de t'accorder son Paradis.
-Je suis dé...désol....désolée Ma..ma..mademois... Implore-t-elle. Et je suis athée, je ne vais nulle part après la mo...
- Un tel affront ne peut être payé que par une seule chose, continué-je. La Mort.
Je m'approche doucement d'elle, telle un prédateur qui a finit de jouer avec sa proie et décide à présent que le moment fatidique est venu. Un sourire sadique s'affiche sur mes lèvres tandis qu'un couinement effrayé s'échappe des siennes. Je prends sa tête entre mes mains tandis qu'elle tremble comme une feuille. Je sens sa peur et m'en délecte avidement. Et je lui brise le cou. Elle s'effondre sans un bruit. La maison qui était bruyante à peine quelques secondes plus tôt est à présent silencieuse. Ils se sont tous arrêtés dans leur action et me regardent, effarés.
- On ne me touche que lorsque je l'autorise, dis-je au cadavre, et au passage, à tous mes serviteurs. Je déteste le contact humain ou vampire. Je ne le fais que lorsque que je m'abreuve de votre sang. Tu le sauras, la prochaine fois. Oups! Que dis-je? Trop tard.
Je sens encore cette horrible pulsion meurtrière me broyer mon thorax. J'appelle un majordome et lui demande de tout nettoyer. Il hoche la tête, tout pâle et tremblant. Sérieusement, ces humains me turlupinent ! Ils sont tous trop fragiles, que ce soit par le physique, le corps, ou l'esprit. Je prends mon sac à terre et sort de la maison, nonchalante. Il faut que je me calme. La chance n'est pourtant pas avec moi. Elle doit m'avoir abandonné après toutes ces années de bons et loyaux services, la fourbe! Dès que je pose un pied dehors, un garçon qui à l'air d'avoir 18,19 ans s'avance, tout souriant. Un mot s'impose dans mon esprit : vampire. Par pitié, pourquoi a-t-il cet air guilleret sur le visage ? Les vampires d'aujourd'hui ne savent donc pas ce que veut dire être "effrayant" ?
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J'espère que vous avez bien aimé ce chapitre ^^ <3 big kiss sur les fesses mes amours :*

AliveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant