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- Oui ? Je la questionne en faisant mine de bailler. Qu'est-ce que vous feriez ?
Je la provoque, elle le sait pertinemment. Elle sait tout aussi bien qu'elle ne peut rien faire contre moi. Je suis placée au dessus d'elle dans la hiérarchie vampirique. Du moins, je l'étais jadis. Mais je n'en reste pas moins la plus puissante, malgré ma condition d'humaine. Qu'elle se méfie de moi, on ne sait jamais quel monstre va sortir du dessous de votre lit pour vous manger...
Elle serre les poings et s'en va, suivie de quelques vampires plus jeunes. Je vois mon père entrer dans la salle et la regarder d'un air dédaigneux. Marianne n'est pas la plus appréciée non plus, dans l'Assemblée. Elle est aussi cruelle que moi, mais dévoue à la vie un amour immense. C'est pour cela qu'elle ne tue jamais ses victimes après les avoir torturées. En tant que psychopathe, elle estime que passer aussi près de la mort donne envie de s'accrocher encore plus à la vie. Remarquez, souvent, lesdites victimes finissent par donner leur corps en offrande à Thanatos, le dieu de la mort, devant tant de souffrance. Pas pratique pratique la méthode de Marianne pour préserver la vie.

Satisfaite de l'avoir enragée, je m'engage maintenant vers la sortie. Mon père me rattrape par l'épaule et je me retourne en soupirant.
-Que voulez-vous, père ? Je geint. Vous devez me laissez partir pour que je puisse étriper la vie à pleines dents!
- Pour commencer, c'est croquer la vie à pleines dents, pas étriper. Ensuite, je voudrais que tu sois prudente, mon enfant, dit-il d'une voix douce en me caressant tendrement la joue. Le monde n'est plus ce qu'il était quand tu étais encore l'une des nôtres.
Je me dégage fermement et lui fais un grand sourire.
- Ne vous inquiétez pas, je ne me ferai pas tuer !
Il toussote, l'air visiblement gêné.
- Hum. Non, Karine. Je voudrais que toi, tu sois prudente en ne tuant pas les gens qui te dérangent. Ça ne se fait plus, tu sais?
Mes yeux s'étrécissent de mécontentement.
- Voyons, ce n'est point mon genre, Père.
- Oh, que si mon enfant. Je te connais par cœur. Ne l'oublie pas, je t'ai créé.
- Comment le pourrai-je ? Je rétorque sèchement. Ce n'est point un souvenir que l'on oublie aisément.

Je me détourne de lui devant son regard attristé et reprends mon chemin vers la sortie. Je ne sens plus la présence de mon père derrière moi. Il est parti.

Mes vieux serviteurs vampires sont toujours là et commencent à me suivre et à m'apostropher:
-Altesse, vous ne pouvez pas sortir... Restez avec nous le temps de vous adapter !
- Vous plaisantez j'espère Guéthenoc, je réponds sèchement.
-Vous êtes humaine maintenant ! Vous pouvez facilement attraper des maladies et mourir...
-Altesse, voici les cartes de crédit à votre nom ; vous pouvez ainsi sortir de l'argent pour acheter tout ce dont vous avez besoin. La façon dont vous pouvez l'utiliser vous sera expliqué plus tard...
-Altesse, et si vous vous faisiez tuer ?...
-Voici une chaumière que l'on a préparé pour vous dans une ville à quelques kilomètres d'ici...
- A cette époque, on appelle cela une « villa ». Elle est évidemment à la hauteur de votre rang.
-J'espère que vous serez satisfaite...
-STOP ! J'éclate, à bout de nerfs. Maintenant, je vais partir, et vous allez me laisser tranquille ou je vous arrache la gorge tout de suite !
Ils se taisent immédiatement. Aaah, quand on menace, on est tout de suite plus coopératif! Guéthenoc me tend un dossier et un trousseau de clés en métal puis une sorte de « tablette » comme il l'appelle, et il me dit d'appuyer sur la vidéo qui m'expliquera tout sur la vie moderne. Je regarde l'étrange objet, perplexe. Comment un objet aussi petit pourrait en quoi que ce soit m'expliquer autant de choses?

Mais ce n'est plus l'heure de se poser des questions. Je respire profondément. Très bien,maintenant, à moi la VIE !

Je descends jusqu'au hall d'entrée. Tout est silencieux et sombre. Les autres vampires sont tous dans la grande salle et vont certainement y rester pendant quelques heures, sûrement pour débattre de l'importance de mon humanité dans l'histoire du Vampirisme.

En effet, le sortilège qui m'a ramenée à la vie est quelque peu particulier. Il n'est point facile de revenir d'entre les morts, et je sais que Père a du faire énormément de sacrifices pour réaliser mon souhait. Si mes souvenirs sont toujours bons, il devait y avoir dans les centaines de rituels à procéder sur moi, ainsi que de nombreux ingrédients si on peut les appeler comme cela, aussi rares que précieux, tels le cœur du septième fils d'un septième fils, le sept étant un chiffre capital dans la magie. Je me rappelle également avoir dû chercher certaines herbes qui ne poussaient que dans certaines régions du monde, l'œil d'un roi ou encore le début de corne d'un jeune cerf. Ce fut une tâche ardue mais j'ai été grandement récompensée de mes efforts par la suite avec ma nouvelle vitalité. Et je suis également satisfaite de voir que mon père a su me préserver des dangers extérieurs pendants que mon corps se régénérait durant ces 200 longues années dont je garde un souvenir flou, plongée entre le rêve et l'inconscience.

Je sors de mes pensées. Il est temps pour moi de partir. Je caresse la rampe de l'escalier en ivoire. Cet endroit va peut-être un peu me manquer. Les tableaux familiaux aussi. Surtout celui où on nous voit égorger les gens du village d'à côté. Je trouve que ce sont les plus exotiques ceux qui sont de ce genre là. Je traverse la salle sans apercevoir âme qui vive (bien que l'expression ne soit pas du tout adaptée à la situation). J'inspire à fond. C'est tellement agréable... Sentir l'air dans ses poumons est comme une chose toute nouvelle que j'apprends à faire. Je manque de m'étouffer. À force de trop sentir comme une folle, telle une rousse sans âme gauchère, l'odeur de mort me prend à la gorge ainsi que les particules de poussière. Je tousse fort, manquant de m'étrangler. Quelle sensation horrible!
- Un.. Un verre d'eau! Je croasse comme un corbeau malade. Je m'étouffe!
Je sens tout à coup une présence derrière moi. Je me retourne soulagée. Guéthenoc est un serviteur vraiment efficace.
-Merc...
Je me reçois un liquide clair en plein figure qui m'aveugle momentanément. Je crie de surprise.
-Tu ne nous manqueras pas, princesse ! J'espère que tu te feras dévorer par les loups, tu le mérite ! Une mort aussi digne que ta personne !
Une douleur à la tête. Et tout devient noir. Ce n'était pas Guéthenoc, et je n'ai plus mal à la gorge.
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J'entends des chuchotements autour de moi. J'ouvre faiblement les yeux. J'ai juste le temps de m'apercevoir que je suis dans une forêt et qu'un garçon est devant moi avec des yeux inquiets avant de m'évanouir de nouveau. Ma dernière pensée ? Miam, il est beau. Et jeune. Qu'est-ce que je fabrique dans une forêt?
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Chapitre assez court mais bon :) désolée si je suis pas régulière mais en ce moment je n'ai pas beaucoup de temps pour écrire ! bon, la formule habituelle ! Votez, commentez etc... Bye les gens ! :*

AliveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant