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Il n'y plus aucun bruit dans la pièce. On pourrait presque entendre la Mort faire les cent pas, en train d'enrager car elle ne peut nous atteindre. Autour de moi, aucun n'esquisse un geste. Les vampires sont habitués à mes petites scènes quelque peu... violentes. Soudain, je vois des étoiles devant mes yeux et je me rends compte que j'ai arrêté de respirer pendant le combat. J'émets un son étranglé avant d'avaler de grandes goulées d'air et me sens tout de suite beaucoup mieux. Je m'adresse aux vampires, indifférente aux regards de haine envers moi. Qu'y a-t-il, monstres ? Qui aime bien châtie bien! J'ai débarrassé cette cour de vampires d'une créature ennuyante à mourir.
- Même si je suis humaine, je crache, ça ne signifie en rien que je ne suis pas dans la possibilité de vous tuer un à un dans la salle.
Leur visage se crispent légèrement, montrant leur mécontentement et leur crainte. Ils se reculent le plus loin possible de moi, le plus dignement possible. Je ricane. J'adore effrayer mes (anciens) semblables, ils sont tellement naïfs. Comme des petits enfants. Avec de grandes dents.

Mon regard se porte alors sur l'une des fenêtres fermées du château. Le regard des autres suivent le mien. Une irrépressible envie me prend. Le besoin irrémédiable de sortir, l'appel de la nature est irrésistible, je veux sentir la chaleur des rayons du soleil sur ma peau, le parfum des fleurs, sentir le vent m'effleurer.... Comprenez-moi, maintenant que j'ai retrouvé mon odorat, je ne sens que le sang, la poussière, et surtout, l'odeur immonde des vampires vieux qui ne se nourrissent que des gens dont l'âme est aussi noire que la nuit. L'obscurité et la magie contenue par les vampires autour de moi m'oppressent, je ne peux plus me contenir. Ils me regardent aller à l'une des fenêtres et les ouvrir d'un coup, sans aucune pensée pour les conséquences qui pourraient s'en suivre. Un élan de protestations effrayées se fait.
-Nooo...
Oups. Je l'avoue, j'ai fauté. Je me retourne, et tous les vampires touchés par les rayons sont littéralement en cendre. Par Satan ! Qu'on me brûle! Ceci était tout à fait involontaire, je le jure sur mon honneur! 
La scène vue de l'extérieur doit être tout de même assez amusante car la fenêtre étant assez étroite le rayon de lumière est petit et n'a touché que le milieu de l'Assemblée de vampires. Il y a donc, un trou dans l'Assemblée. Un trou! Ils me jettent tous sans exception un regard noir, tout aussi silencieusement que depuis le début où je suis entrée dans cette salle. Je pouffe. Je suis étrangement heureuse. Le soleil réchauffant ma peau est tellement réconfortant ! Je m'arrête de rire. Ca y est, je recommence à me comporter comme une petite fille. Il faudra vraiment que je change cela. J'ai l'impression que mes émotions et sentiments sont multipliés par mille, ce qui m'aurait fait à peine esquisser un rictus me fait à présent rire aux éclats. C'est inadmissible.

-Toujours aussi indifférente à la mort à ce que je vois, fait une voix méprisante familière.

J'avoue que cette voix n'a pas tout à fait tort, je le concède sincèrement! Je me retourne et vois Marianne, une vampire vieille comme le monde (plus vieille que moi !). Elle a l'air d'avoir une cinquantaine d'années même si son visage n'a aucune ride. Je lui tire la langue et elle me fixe d'un air sévère. On dirait un chien de mauvais poil. J'éclate de rire et m'adresse à elle comme on s'adresse à une enfant.

-Si vous saviez comme votre sort et ceux des autres m'importent peu ! Tout ce dont je m'inquiète, c'est de moi, et quelques fois de mon petit papa parce que je pourrais avoir besoin de lui pour mes caprices. Comme redevenir en vie !
Et je tourne sur moi-même pour bien lui montrer mon éclatante santé.
-Tu n'aurais jamais dû ressusciter ! Vocifère Marianne. Si tu savais le nombre de vampires qui aspirent à la vie ! Il a fallu que ce soit toi, la petite peste, celle qui se fout de tout sauf de sa petite personne, celle qui va rester en vie jusqu'à qu'elle en ait marre et qu'elle se fasse de nouveau transformer ! La vie est un don, Karine, et si tu la gâche, tu pourrais en subis des conséquences... désastreuses.
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