Chapitre Treize

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Le petit chaos

  - Qui vous a permis de rentrer dans notre cabine sans notre autorisation ? Claqua une voix acerbe.

Laïs avait la tête qui tournait dans tout les sens. Elle savait à peine où elle était. Dans un ascenseur. Mais pourquoi ? Il suffisait pour elle de prendre un miroir et rentrer au manoir...Mais non. Parce que toutes les glaces avaient explosé à cause d'elle. Son pouvoir mal maîtrisé ou autre chose ? Elle ne savait pas.

Elle souffrait, elle avait l'impression que sa peau était en feu. Une lumière orangée l'entourait. Des rires d'enfants. Des chuchotements. Une pression qui l'amenait vers le bas. L'ascenseur bougeait. Venait-elle de se perdre dans la Citacielle ? Elle espérait bien que non.

Et dire qu'elle voulait juste suivre Thorn jusqu'à son Intendance. Pourquoi fallait-il qu'il ai d'aussi longues jambes ?

  - Vous osez ne pas me répondre ?

Laïs essayait de s'en remettre, mais c'était difficile. Elle aperçut finalement, l'ascenseur capitonné couleur miel, le groom coincé dans son coin et une famille qui était avec elle. Une odeur de sueurs. C'était la femme du couple qui venait de lui parler.

Laïs ouvrit et ferma la bouche sans pouvoir laisser passer un son. Sa vue seulement semblait s'améliorer.

La femme était très grande, blonde, comme Berenilde et Thorn, avec un air pincé et désagréable. Elle pourrait être jolie, si elle ne semblait pas de perpétuelle mauvaise humeur. Son époux était encore plus gigantesque - mais pas autant que Thorn - avec une grosse barbe qui lui tombait au niveau du torse. Des adolescents, des triplés, se chamaillaient et pouffaient derrière eux.

Laïs avait qu'une envie, partir. Elle était déjà assez oppressée comme cela.

Tassée dans son coin, sous le regard braqué de la femme, elle essayait de répondre, mais sa mâchoire était coincée. Laïs eu donc une idée. Elle pouvait jouer la muette et en plus, cela lui éviterait d'autres ennuis. Enfin, elle espérait bien.

Elle fit un signe de croix devant sa bouche pour signifier son invalidité. La femme leva haut ses sourcils.

  - Une petite muette. De quel clan venez-vous ? Ou alors vous êtes une simple domestique ?

Tant bien que mal, Laïs essaya d'écrire le mot "Berenilde" sur le mur tandis que les triplés se moquaient ouvertement d'elle. Ils étaient parfaitement mal éduqués. Elle n'uy connaissait pas grand chose aux marmots, mais un minimum. Elle était blasée, elle devait absolument rentrer.

  - Je crois que mademoiselle veut écrire Madame Berenilde, je ne me trompe pas ? Intervint le groom, au grand soulagement de Laïs.

Elle hocha la tête, enchantée. Au moins l'un d'eux avait compris son langage des signes bancal ! Les yeux bleus de la grande et épaisse femme blonde s'agrandirent.

  - Berenilde vous dites ? Comme c'est intéressant. Ne seriez-vous pas la fiancé de mon cher frère ? Une muette lui faciliterait la tâche, cela va s'en dire. Comme cela lui ressemblerait.

Sa soeur ? Laïs commença à paniquer. Elle fit brutalement non de la tête. Elle ne voulait pas de problèmes, elle était déjà assez enfoncée dans un seul calvaire pas possible, pour en avoir un autre sous le bras.

  -Vraiment ? Vous ne pouvez rien me cachez ma petite. Votre peau et vos vêtements n'ont rien de la Citacielle. Soit vous êtes une provinciale, soit une fouineuse, soit le paquet de mon frère. Mais laissez-moi vous dire quelque chose...

LE REFLET DE LAÏS ━゙LA PASSE-MIROIR✔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant