Les feux de la rampe
Memoria inverso.
Puis la coquille de l'oeuf explosa.Laïs se réveilla en sursaut, alors que la porte de la chambre claquait dans un grand tintamarre. Elle frotta ses paupières et aperçue, Berenilde et la tante Roseline entrer. L'une était habillée de manches à ballons de couleur simple et l'autre portait du satin, des rubans, une grande collerette de dentelle blanche et rayonnait de mille feux.
Inutile de préciser qui était qui.
- Vous dormiez ? Siffla la belle femme. L'opéra commence dans à peine une heure, mettez vos plus beaux atouts !
- Pourquoi faire, madame ? Je serais dans l'ombre et vous serez sous les feux de la rampe.
Berenilde soupira et claqua un éventail, qu'elle agita devant son visage, agacée.
- C'est la tradition. Maintenant, obéissez et cessez votre impertinence.
Laïs la fixa de son regard terne sous ses paupières lourdes. Elle ne pourrait jamais retirer l'enfant de cette femme. Elles n'étaient pas en bon terme certes, mais cela importait peu. Elle ne pourrait jamais tuer et certainement pas un nourrisson même pas encore né.
Comment allait-elle faire pour se dépatouiller ?
Mais dans cette panique personnelle et intérieure, elle tomba sur le regard de la tante Roseline, paniqué, qui l'observait tour à tour avec Berenilde. Quelque chose n'allait pas.
Laïs regarda la belle femme.
- Vous semblez particulièrement stressée, que se passe-t-il ?
Berenilde soupira, passa une main sur son visage élégant en faisant bien attention ne pas retirer un millimètre de poudre blanche.
- Ma famille est passée me dire que la chasse du printemps était toujours d'actualité, demain dès l'aube.
- Votre famille ?
- Le clan des Dragons, ils sont venus dans le boudoir tout à l'heure, expliqua la tante Roseline, jamais vu des gens aussi rustres de toute mon existence ! Pire que des chauffages à bois !
Laïs plissa les paupières.
- La chasse ?
- Oui, lança Berenilde, les Bêtes sortent de leur terrier d'hiver. Les Dragons attaquent. Le garde-manger de la Citacielle se rempli.
- Mais vous êtes enceinte.
Berenilde ricana.
- Cela ne change rien. Enfin, elle remit son masque de perfection, préparez-vous. Thorn vous attend devant l'Antichambre.
Laïs la regarda sans comprendre.
- Comment ça, Thorn ?
- Vous êtes "la cousine" de sa future fiancée, il va vous accompagner. Vous avez le droit au balcon d'honneur là où se trouve Farouk, alors faites-vous discrète. Ne soyez pas en retard, vous savez comme il déteste cela.
- Et ma tante et vous ?
- Ne t'inquiète pas pour nous ! On doit être représentées dans la pièce, nous serons dans les coulisses. D'ailleurs je tremble comme une salière, rien que d'y penser.
Laïs resta silencieuse. Tout cela n'était pas bon du tout. Elle serait séparer de sa tante pendant l'opéra. Elle serait vulnérable. Comment pouvait-elle faire pour être littéralement à deux endroits à la fois en maintenant sa position devant Farouk sans exploser sous le stress ?
VOUS LISEZ
LE REFLET DE LAÏS ━゙LA PASSE-MIROIR✔
Fiksi Penggemar✑ Le Reflet de Laïs. Fanfiction, La Passe-Miroir par Christelle Dabos. Et si, à la place d'Ophélie, c'était Laïs ? Quelle serait son histoire, son rapport avec le monde, avec Thorn ? Pourquoi Laïs, fait-elle ces étranges cauchemars, qui lui donnent...