Chapitre Quinze

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Une cousine animiste

Laïs avait dormi deux jours durant avant de se remettre totalement sur pieds.
Puis pendant une semaine, elle avait décidé d'ériger un mur entre elle et le reste de la maisonnée.

Elle passait son temps dans sa chambre, à lire des livres emportés de la bibliothèque. Pas des contes, ni des histoires drôles, non. Des bases élémentaires qu'elle s'inculquait seule puisque personne n'était capable de lui offrir. Elle lisait parfois avec ses mains, parfois avec ses yeux : "les clans et les descendances du Pôle", "les Moeurs de la Tour" étaient les deux principaux ouvrages.

Ils étaient barbants, lourds et bourrés d'égoïsme, mais au moins cela l'aiderait a se protéger quand le changement de plan aura lieu.

Une deuxième semaine était passée. Laïs n'autorisait que la tante Roseline à venir lui parler et lui tenir compagnie. Elle s'occupait de restaurer une montagne d'encyclopédies des états forestiers du Pôle qui devaient avoir cent ans au minimum.

Laïs n'avait pas revu Thorn où Berenilde depuis le soir de son escapade, deux semaines plus tôt. Seule Pistache, la domestique lui amenait ses repas sur un plateau d'argent faisait office d'intermédiaire.

Pendant cette brève réclusion, Laïs avait compris que le Clairdelune était l'ambassade. Que chaque clan avait un tatouage et une spécialité. Les Mirages étaient des illusionnistes marqués aux paupières. La Toile, des télépathes marqués sur le front. Enfin les Dragons, des chasseurs marqués aux avant-bras. Dans le livre, il était expliqué que la disposition du tatouage était important, pas sa forme.

Les bâtards n'avaient le droit à aucune appartenance clanique et c'est pourquoi, de ce qu'elle avait vu - c'est à dire pas grand chose - Thorn n'avait pas d'encre sur la peau à part des cicatrices.

Elle avait aussi compris qu'elle avait bien risqué sa vie en coinçant Freyja dans l'ascenseur, puisque les griffes -le pouvoir des Dragons- attaquaient le système nerveux en faisant croire à sa victime que les blessures étaient réelles.

Après tout, Laïs n'était pas idiote. Farouk était le maître des esprits, si elle se souvenait bien de ses cours éducatifs entre ses nombreuses séances de rééducation.
Tout ne se passait que dans la tête.

Pendant quelques jours, voir plus, Laïs s'était demandé qui était l'autre famille de Thorn ? À part les trois clans qui subsistaient à la cour, il y en avait beaucoup d'autres, elle ne savait juste pas ce qu'ils étaient devenus. Le livre ne le mentionnait pas.

Qui était la mère de Thorn ?

Enfin bon, en début d'après-midi, après avoir terminé de rédiger une lettre à sa famille avec la tante Roseline, qui commençait par : " Papa, maman et les autres" et terminait par : "Tout va bien ici", qui était donc un véritable mensonge, la tante lui lança.

  - Ta marque sur la joue a enfin disparu, fille. Nom d'une horloge, ce n'est pas trop tôt, j'ai cru qu'on en avait encore pour un mois !

Laïs leva un sourcil et prit un miroir de poche. Évidemment, Thorn avait tenu sa promesse en enlevant chaque grandes psychés.

Elle aperçu son visage qui, par les éclaircies de la fenêtre, se réfléchissait comme un vase de verre. Effectivement, les étoiles avaient disparu. Ce qui voulait dire qu'une chose.

  - Vous croyez que Pistache est allée prévenir Berenilde de mon "rétablissement" ?

Roseline hocha la tête tout en se concentrant sur un papier de constitution difficile aux fils serrés.

LE REFLET DE LAÏS ━゙LA PASSE-MIROIR✔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant