after sex

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J'étais seul, nu sur ce lit aux draps rouges et désormais froissés, la respiration encore courte, les joues assorties aux couleurs de cette pièce ; un camaïeu de rouge, le corps bouillant, le torse couvert de me semence et le cul endolori.

Il m'avait laissé seul. Sans un mot, sans un bruit, sans un regard. À croire que j'avais été un objet l'espace d'un instant. Un « vide-couilles ».

Allongé sur le dos, les bras et jambes prenant toute la place sur ce lit, mon regard se noyait dans cet océan écarlate.

Une boule se formait dans ma gorge.

Il avait tenté de réduire ma réputation à néant, et m'avait amené dans une pièce, pour me baiser. Me baiser.

Je n'avais été que spectateur.

J'avais été si troublé, si perdu. Les cartes qui glissaient inlassablement sur la table, les jetons qui changeaient de propriétaires toutes les secondes, la foule qui rendait l'ambiance pesante à l'extrême, et son sourire. Son sourire victorieux lorsque quatre longues heures s'étaient écoulées, et qu'aucun de nous ne l'avions emporté.

Je revoyais encore son sourire manipulateur lorsqu'il s'était approché de moi, et s'était assis sur mes cuisses. Ses bras qui s'étaient enroulés autour de mon cou, et sa voix qui m'avait murmuré sa proposition de boire un verre dehors, avant de m'annoncer son envie de m'aider à me détendre.

Et puis je revoyais chaque geste, chaque sourire qu'il avait eu envers moi, avec pour intention de me baiser par la suite.

Mon corps partit au quart de tour, rien qu'aux souvenirs qui refirent surface, souvenirs datant d'il y a à peine vingt minutes.

La chaleur habitait encore la pièce. Et si mon corps frissonnait, c'était à cause de ses mains, que j'imaginais parcourir mon corps.

Sa vision me hantait désormais.

C'est les jambes encore tremblantes que je quittais cet endroit.

Et, une fois les mains sur le volant et à l'abri des regards, je m'autorisai à verser une larme, une seule.

Mais une seule larme de rage.

Je le revoyais sans cesse. Il me hantait.

Je revoyais son corps, nu sur le mien. Ses belles courbes, que je n'avais pu toucher. Ses lèvres que j'avais pu goûter.

En fermant les yeux, je pouvais sentir son souffle sur mon cou, et ses doigts sur mes hanches, m'agrippant fortement.

Il arrivait à mes doigts de parcourir ma peau, une fois que l'eau coulait sur mon corps, me faisant frissonner de plaisir. C'était ses doigts que j'imaginais.

Et une fois la nuit tombée, que seul le reflet de la lune était source de lumière, mon souffle devenait erratique, mon corps gesticulait, mes lèvres laissaient sortir des sons obscènes, mes doigts resserraient leur prise et mes jambes tremblaient.

Il m'obsédait.

Mon obsession pour lui était bien plus forte que ma rage débordante.

Trois jours que seuls mes souvenirs me hantaient, que mon obsession était alimentée par ses bribes de souvenirs.

Là, en sueur, dans mes draps blancs défaits et les membres encore flageolants, j'attrapai ce téléphone qui n'arrêtait pas de sonner, lisant les différents messages.

Suga hyung

t'es où ?

Il y a deux jours, 23:04

- poker ⁎⁺˳✧༚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant