~14~

1.6K 164 92
                                    

Se réveillant de sa léthargie, Newt secoue la tête et observe la pièce autour de lui.

Elle est grande mais étouffante. Il est entouré de fauteuils en velour, de tableau de peintre connus, de bibelot en or, de dorure, de lustre en cristal, d'un sofa vert, et d'une multitude d'autres portes dont il se fiche bien de savoir où elles mènent.
Continuant de tourner lentement sur lui même, Newt ne voit pas Thomas rentrer dans la pièce, une boîte en velour bleu marine dans ses mains.
Le blond se détourne finalement de sa contemplation, puis se met à fixer Thomas, ce qui est une oeuvre bien plus intéressante à regarder qu'un tableau qui vaut cher.

Le brun ouvre l'écrin bleu et en sort un collier en argent avec un gros coeur bleu en diamant couleur mer attaché au bout.
Étouffant une exclamation d'admiration, Newt s'avance et frôle du bout des doigts la pierre précieuse.

- Superbe n'est-ce pas, commente Thomas en soulevant le collier. C'est un cadeau que j'avais fait à Teresa il y a bien longtemps. Je suppose que vu que c'est moi qui lui ai offert, elle ne verra aucun mal à ce que je le reprenne.

Newt acquiesce positivement, un sourire amusé aux commissures des lèvres.

- Et moi je suppose que vous voulez que je vous dessine avec ?

- Exactement, répond Thomas avec un sourire, le regard plongé dans celui de Newt. 

- Très bien. Par contre pour la pose je ...

- Je vais d'abord me changer, le coupe Thomas en se dirigeant vers l'une des nombreuses portes.

- Vous changer, demande Newt en fronçant les sourcils. Mais vous vouliez juste être vêtus du collier, non ?

- Le coeur de l'océan, le reprend Thomas en parlant du collier.

Il se retourne, un sourire au coin des lèvres, le regard rieurs.

- Et oui, juste vêtus du collier. Rien d'autre.

Puis il ouvre la porte et rentre dans la pièce qui à l'air d'être une salle de bain avant de la refermer.
La blond à un blocage. Il a très bien entendu ce qu'a dit Thomas, mais son cerveau refuse de l'assimiler. Le brun vient de lui dire qu'il voulait qu'il le dessine ... nu ? Avec simplement un collier ?

Les joues en feu, Newt se précipite vers la porte par laquelle Thomas vient de disparaître, et se colle contre le battant, son coeur martelant sa poitrine.

- Thomas vous ... vous voulez que je vous dessine ... nu ?

Il entend un petit rire de l'autre côté de la porte.

- C'est cela Newt. Nu.

D'ordinaire, le blond n'aurait rien dit, il aurait seulement dessiné ce que lui demandait la personne, mais avec ce qu'il venait de se passer, leur baiser, leurs mains liées, leurs regards brûlant, il ne savait pas comment réagir.

- Je veux être comme toutes ses femmes que vous avez dessiné, je veux être l'une de vos parisiennes Newt. Je ne veux pas être une exception, continus la voix du brun.

Newt soupire doucement, puis s'éloigne de la porte en soufflant :

- Mais vous êtes déjà une exception Thomas.

Il ne savait pas si le brun l'avait entendue, mais en tout cas il faisait comme si de rien n'était. Le blond décide de faire abstraction de la situation probablement gênante qui allait se dérouler dans quelques minutes, et s'installe sur un fauteuil, sortant une feuille de papier, un support et un crayon.

Il n'eut pas le temps de se préparer psychologiquement que la porte s'ouvrit et Thomas entra dans le salon, avec pour seuls vêtements une serviette blanche nouée autour de la taille et le coeur de l'océan reposant sur sa poitrine, les lustres le faisant scintiller comme jamais.

Le souffle coupé, Newt balade son regard sans discrétion sur le haut du corps de Thomas. Il était foutrement musclé. De larges épaules, des abdos bien dessinés, un ventre plat. Newt se considérait comme fort et bien bâtit, mais face au corps de dieux de Thomas il se sentait réduit à l'état de maigrelet. Ce qui n'était pourtant absolument pas le cas.

Un échange de regard et Newt perdit totalement ses moyens. Thomas le fixait avec cette question posée sur le bout des lèvres : "Prêt ?". Ce à quoi Newt répondit d'un signe de tête.

La serviette tomba.

Le blond deglutit, le feu lui montant aux joues. Pour se donner contenance, il pointa du doigt le canapé, ayant eu une idée de pose malgré son état hors service.

- Allongez-vous. Sur le lit. Je veux dire ... Le sofa.

Thomas lui sourit. Il paraissait moins gêné que lui, malgré ses yeux qui fuyait le regard de Newt désormais.
Il s'allonge sous les yeux insistant du blond.

- Très bien.

- Dites-moi quand la pose est bonne, dit Thomas.

Sa voix était rauque, signe de nervosité et de gêne.

- Remettez votre bras comme vous l'aviez mis. Bien. Mettez votre bras plus haut, la main droite près du visage. Voilà.

Newt regardait maintenant Thomas avec ses yeux d'artistes et non de voyeurs. Il traça une première ligne sur sa feuille, et le reste vint tout seul. Son talent s'exprimait de lui même. Ce n'était plus un moment gênant, c'était un moment d'intimité et presque de romantisme. Ce que Thomas se permit se gâcher au bout de quelque minute en lançant avec une moue moqueuse :

- Vous êtes si sérieux !

Newt sourit mais ne releva pas, trop concentré pour ça. Il dessina la courbe du visage, puis les épaules, les muscles saillant de ses bras, et traça son torce, dessinant des abdos bien formés. Il s'appliqua particulièrement sur le coeur de l'océan qui reposait parresseusement sur la poitrine de Thomas, se soulevant au même rythme que sa respiration calme et posée.
En arrivant vers l'entre jambe, Newt ne pu s'empêcher de se mordre la lèvre, ses joues rosissant légèrement.

- Il me semble que vous rougissez monsieur le grand artiste, commente le brun en le voyant faire. Je n'imagine pas monsieur Monet en train de rougir.

- Ce sont des paysages qu'il peint, réplique le blond en souriant avec amusement. Détendez votre visage. Ne riez pas.

- Pardon.

Les minutes passent, et Thomas parvient à ne pas bouger, gardant la même pose, regardant Newt dans les yeux dès qu'il le peut. Le blond griffone sans relâche, concentré comme jamais. Il donne le meilleur de lui même pour ce dessin, ne voulant en aucun cas décevoir le brun.

Avec un dernier coup de crayon, Newt met fin à son dessin, redressant la tête vers Thomas et lui adressant un sourire éclatant.

- Finis, dit-il.

Le brun se relève doucement et s'étire, la position dans laquelle il est resté lui ayant coupé la circulation. Il remet sa serviette blanche qui était encore au sol, au plus grand malheur de Newt, puis se dirige vers lui, s'appuyant sur le dos du fauteuil. Il observe le dessin avec un intérêt particulier, puis lance avec un sourire :

- C'est magnifique Newt. Vous êtes vraiment doué.

Le blond lève la tête et embrasse doucement Thomas sur les lèvres.
Il le sent sourire dans le baiser, mais le brun se détache trop rapidement au goût de Newt.

- Oui. Vous êtes vraiment doué, souffle le brun en se dirigeant vers la salle de bain.

Titanic {Newtmas}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant