L'orchestre finit sa musique sur une dernière note. Autour d'eux, c'est pire que le chaos. Le bateau penche et se fait engloutir par l'avant, l'eau s'infiltrant de toute part. Les passagers jettent des meubles et des transats par dessus bord, espérant pouvoir flotter plus longtemps grâce à eux et à leurs gilets de sauvetages.
- Bon ça suffit, lance le musicien qui tient une contrebasse.
- Bonne chance Willi, dit un autre musicien tendant un violon à un autre.
- Au revoir Willi, lance un autre.
- A un de ces jours mon vieux, dit le musicien a la contrebasse.
Chacun donne une tape dans le dos d'un violoniste, le dénommé Willi.
Il les regarde s'éloigner, puis reprend son violon en main, et entame une musique lente et triste. Nearer My God to Thee. (Mettez la musique en média)
Les autres musiciens se retournent d'un seul homme et le regarde jouer avec un pincement au coeur. C'est la musique qui convient à leur situation. Sans issue et horrible. Triste et bouleversante.
C'est comme si un silence entourait soudain le musicien, ne laissant que lui et son violon qui joue sa serreinade.L'autre violoniste ne tarde pas à le rejoindre, suivis du musicien à la contrebasse et du dernier joueur d'instrument. Ensemble, ils jouent. Merveilleusement bien d'ailleurs. Mais ils jouent leurs derniers instants.
C'est une douce sereinnade des plus triste.Elle ne parvient pas aux oreilles du capitaine Smith qui touche du bout des doigts le gouvernail en bois. L'eau s'infiltre sous sa porte fermé à clé. De l'autre côté des vitres, elle est déjà bien montée. C'est trop tard pour reculer.
Elle ne parvient pas non plus aux oreilles de monsieur Andrews. Il regarde sa montre et règle l'heure sur la petite horloge en face de lui qui est posée sur la cheminée. Un verre posé sur cette cheminée glisse et éclate par terre, tant le bateau est penché.
Elle n'arrive pas aux tympans de ce vieux couple qui a décidé de mourir ensemble, sur le lit de leur chambre. Le vielle homme entrelace leurs doigts et dépose un baiser sur la joue de sa compagne, les joues couvertes de larmes. L'eau inonde déjà leur chambre, créant des torrents autour d'eux, leur giclant une eau glacée quand les vagues percutent le bois du lit.
Et les enfants qui sont dans leur chambre avec leur mère n'entendront jamais cette douce musique. Ils s'endormiront au son de la voix de leur maman qui leur raconte une histoire. Ils s'endormiront, mais ne se réveilleront pas.
Les passagers du paquebot ne l'entendent pas non plus, trop occupé à sauver leur peau. Car l'eau est en train de submergé les ponts où les derniers canots doivent partir. Partout des cris et des pleurs résonnent. Fabrizio découpe le gilet de sauvetage de son amis qui gît au sol pour l'enfiler. Il découpe ensuite les cordes du dernier canot, aidant ainsi les officiers à faire partir plusieurs hommes de première classe. Les passagers se bousculent en tout sens, passant à côté de l'orchestre sans leur prêter attention. Certains se jettent à l'eau, sachant très bien que c'est peine perdue. D'autre pousse sans ménagement les officiers pour se faire une place sur les canots. L'un des canots est à l'envers, ce qui n'empêche pas certains troisième de classe de monter dessus pour se mettre au sec.
A l'intérieur du paquebot c'est aussi le chaos. L'eau engloutit les grands escaliers fait d'or et de marbre, emmenant avec elle les rares passagers de première classe qui ne sont pas partis avec les canots. Le dôme en verre est à présent la seule source de lumière qui éclaire le dernier étage. Un homme a installé une chaise et s'est assis dessus, regardant l'eau monter jusqu'à ses pieds avant de recouvrir ses chevilles. Il porte à un haut de forme et un costard, il verre de champagne dans sa main. Son majordome est à côté de lui, droit comme un piquet. Il ne quitte pas son maître.
Un officier avait proposé à cet homme d'affaire un gilet de sauvetage, mais celui-ci avait refuser en disant qu'il voulait couler avec classe ce soir.Teresa regardait la scène avec effroi depuis son canot. Elle avait l'air encore plus folle et dépressive que quelques minutes plus tôt, mais elle s'en fichait. Elle s'en fichait car elle était saine et sauve. Elle n'avait pas pensé un seul instant son valet et tant pis. Elle ne pouvait plus rien pour lui a présent. Mais leur canot était toujours accroché par des cordes, et l'eau allait à tout moment passer par dessus bord.
Fabrizio continuait de découper les cordes qui maintenait le dernier canot accroché, crachant l'eau qui rentrait dans sa bouche. Partout des cris et des pleurs, de plus en plus fort, de plus en plus long et déchirant.
Une femme hurla, puis son cris mourut avec elle quand elle se fit submergée. L'eau était à présent passé par dessus la salle du gouvernail et arrivait bientôt à la moitié du paquebot qui penchait de plus en plus.
L'eau arriva aux pieds de l'orchestre. Les musiciens jouèrent leur dernière note, puis Willi, le violoniste dit :- Mes amis, ce fut un privilège de jouer avec vous ce soir.
La serreinade était finie. Il n'y avait plus que les hurlements et les plaintes qui résonnaient désormais dans la nuit noire. Les musiciens aquiescèrent avec convention, regardant leur genou se faire engloutir par l'eau glaciale.
Quant au capitaine, il tenait son gouvernail avec effroi, le son ayant été avalé par l'eau qui appuyait contre les fenêtres autour de la pièce où il était enfermé. Il suffisait que les fenêtres explosent sous le poid de l'eau pour que ce soit la fin.
Il ne regrettait pas sa décision. Loin de la. Des fissures se formaient sur les vitres et des craquements résonnaient de tout part. Puis une fenêtre explosa, l'eau engloutissant l'intérieur. Une deuxième et une troisième fenêtres, puis bientôt toutes. La pièce était inondée. Et Smith n'eut pas le temps de réagir ni de penser. Il fut noyé.Le capitaine à coulé avec son navire.
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Titanic {Newtmas}
Fanfic~Publiée le 27 décembre 2018~ Chanceux, Newt gagne son billet pour embarquer à bord du plus gros paquebot du monde : Le Titanic. Il y rencontrera Thomas DeWitt Bukater, dont il tombera éperdument amoureux. Seulement, Thomas est issut d'une famille...