CHAPITRE 31 - Le départ

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Le matin venait à peine de se lever et Sheik, Hönir et Link étaient réveillés. Lovio, lui, était encore couché, les bras écartés, un pied hors de la couverture, à ronflé à plein poumon, la bouche ouverte. Link l’observait, assis sur une chaise.
- Il arrive toujours à dormir, peu importe les évènements en cours. Déclara-t-il.
- Oui, s’il pouvait seulement le faire en silence… grommela Hönir.
Link ria, suivi de Hönir.
- Avec ses ronflements, il risquait de rameuter tous les sbires de mon frère. Je ne comprends toujours pas comment la gamine arrivait à fermer l’œil, couché à ses côtés, ricana le Gerudo.
- Il parait tellement insouciant… Et je pense que Ghyni a un petit faible pour notre ami.
- Petit, c’est peu dire…
Hönir et Link continuèrent de rigoler. Quant à Sheik, il terminait de rassembler quelques vivres pour le voyage. Au vu du raffut fait par les deux hommes, Lovio ouvrit péniblement les yeux. Il s’était assis en tailleur sur la couverture qui lui servait de lit et s’étira, bafouilla quelques mots que personne ne comprit, puis il reprit, son esprit soudain réveillé par une odeur.
- Quelle est cette délicieuse odeur ?
- Œuf au plat au riz, lui répondit Sheik.
- Ohhh ! ça a l’air bon, je peux ? demanda-t-il en désignant le repas alléchant.
- Bien sûr.
Ni une ni deux, Lovio sauta sur ses jambes et s’installa à table avec ses amis. Il engloutit de grosses fourchettes de l’assiette que lui avait donnée Sheik. Celui-ci continua de vaquer à ses occupations, allant et venant d’une pièce à une autre, remplissant les sacs quand il s’arrêta net dans l’embrasure d’une pièce qui semblait être un bureau. Il tenait un papier à la main qu’il semblait essayer de décrypter.
- Tout va bien ? lui demanda Link.
Sheik leva les yeux du parchemin :
- C’est un parchemin adressé à Impa. Il a dû être déposé là par Priya. Je l’ai ouvert, mais je ne comprends rien de ce qui est écrit dessus, les lettres sont mélangées. Cela ne veut rien dire, expliqua-t-il, perplexe.
Link se leva pour le rejoindre. Il observa le parchemin avec attention.
- De qui cela vient-il ? lui demanda-t-il.
- C’est signé « ton amie Aëline ». C’est l’un des derniers Sages encore en vie.
- C’est un code ? demanda Link
Les deux hommes s’installèrent à table. Sheik posa la lettre pour que tout le monde puisse la voir.
- C’est du charabia pour moi, dit Hönir, et les énigmes ce n’est pas mon fort.
Lovio fourra une dernière fourchette en bouche et inspecta le parchemin à son tour.
- Si on met cette lettre-là, qui ressemble à un « S », avec celle-là et ces deux-là, ça forme le mot « suis», remarqua Link.
- Wow, belle avancée ! ironisa Sheik. Un mot parmi une infinité de possibilités avec l’intégralité d’une feuille remplie de lettres !
- Mon dieu, on va y passer des jours à ce rythme-là… souffla Hönir en s’affalant sur la table, laissant tomber sa tête soudainement lourde dans ses bras.
- Arrêtez de râler ! C’est sûr qu’en y mettant de la mauvaise foi on ne va pas y arriver du tout ! s’énerva Link en lançant des regards noirs à ses deux amis.
- Mais alors, comment on va faire pour déchiffrer la lettre ? demanda Sheik avec une voix aiguë suite à l’impatience.
- Je réfléchis ! Et puis, si tu avais un peu de patience, on avancerait beaucoup plus vite ! s’emporta le blondinet.
- Attend, quoi ?! Je n’ai pas bien entendu, c’est moi qui n’ai pas de patience !? Alors que Hönir part défaitiste depuis le début ?! s’indigna le Sheikah, se levant brusquement de sa chaise et pointant du doigt le pauvre Gerudo qui le regardait d’un œil mauvais.
Alors que les trois compagnons débutèrent une cinglante dispute, ce cher petit Lovio resta pensif, sa fourchette toujours en bouche, alors que son contenu se trouvait déjà bien au fond de son estomac. Il se leva distraitement, sans attirer l’attention de ses camarades, trop occupé à faire un stupide concours de celui qui criera le plus fort et attirera le plus d’ennemis. Il s’accroupit au bord de sa couchette, et faillit s’étouffer avec sa fourchette, qui lui glissa au fond de la bouche, la crachant et toussant fortement. Il s’empara d’une certaine sacoche, et alla se rassoir après avoir récupéré le maudit couvert, sagement installé par terre, dégoulinant de salive se mélangeant à la terre. Sur la fameuse sacoche était cousu une espèce d’œil avec une larme. Lovio se l’était vue confiée par feue Impa, juste avant de décéder. Il l’ouvrit et en sortit un objet.
- Arrête de me chercher, Link, ou tu le regretteras ! menaça Sheik.
- Ah ouais ? et bah j’aimerai bien voir ça, tu vois ! ricana Link d’un air supérieur.
- Tu veux vraiment le voir ? Et bien tu vas pouvoir ! Je te défie en duel, jeune impétueux !
- Heu les gars, c’est pas trop le mom… commença Hönir, voyant la scène dégénérer un peu trop.
- Tais-toi !!! le coupèrent violemment le Sheikah et l’Hylien.
Le pauvre Gerudo leva ses mains en l’air en signe de paix, faisant de gros yeux devant leur agressivité.
- Qu’est-ce que c’est que cette histoire… murmura Lovio pour lui-même, inspectant plus attentivement la lettre, ne faisant pas du tout attention à la dispute de ses amis.
- De quoi ? demanda Hönir en portant son attention sur lui. Mais c’est… ! s’exclama-t-il en voyant l’objet dans les mains de son camarade. Comment tu… ?
-Une intuition, déclara Lovio, concentré au maximum sur le parchemin. Je me suis dit qu’un tel objet appartenant à Impa devait bien lui servir à des fins mystérieuses. Alors quoi de mieux qu’un texte codé, dont le contenu est des plus troublant… expliqua-t-il, lisant et relisant les mots enfin déchiffrables.
- Que dit-elle ? demanda le Gerudo, se rapprochant de son ami pour voir à travers l’objet. Une princesse ? Quelle princesse ? Et puis, c’est quoi cette histoire de parents biologiques de Sheik ?
-Je ne sais pas. Peut-être est-ce encore un message codé de la part du Sage, que seule Impa aurait été capable de déchiffrer, suggéra Lovio.
- En garde, Hylien ! Tu vas apprendre à ne plus me tenir tête de cette façon ! cria Sheik en armant ça lyre.
- Hé les amis ! On a trouvé comment déchiffrer la… s’exclama Lovio en se levant de sa chaise et en se tournant vers ses deux compagnons, qui depuis s’étaient écartés un peu plus loin, face à face.
- Et toi tu vas apprendre à ne pas me regarder de haut, Sheikah ! cria Link, épée au poing, prêt à bondir sur Sheik.
- Lettre… termina Lovio dans un souffle, halluciné par la scène se déroulant sous ses yeux.
Tout à coup, sans que ni Hönir, ni Lovio ne puissent faire quelque chose, les deux amis se jetèrent l’un sur l’autre, chacun dans le but de faire taire l’autre, devant trois paires d’yeux écarquillées. Au moment où Link se jeta sur Sheik, Hönir s’interposa. Le colosse saisit les deux garçons par les oreilles.
- Ce n’est pas bientôt fini vos âneries, je vous signale que nous avons tous le même but : éliminer Ganondorf !
- Aïeeeeuuh ! firent en cœur les deux garçons.
Lovio se pencha légèrement sur sa chaise, pour voir son ami et leva le doigt en guise de triomphe.
- Et moi j’ai réussi à déchiffrer le parchemin, dit-il avec un grand sourire.
Hönir relâcha les deux intrépides. Sheik baissa sa garde et laissa tomber ses bras le long du corps, il souffla tout en regardant ses mains. Il ne comprenait pas comment il avait pu s’énerver aussi vite, lui qui d’ordinaire était toujours très calme. Il releva la tête et s’excusa auprès de Link.
- Je suis désolé aussi, je ne comprends pas ce qu’il m’a pris, avoua Link.
- Si vous avez fini, j’ai une histoire de princesse fugueuse à vous lire, ricana Lovio
Link et Sheik s’assirent autour de la table.
- Bien, fit Lovio, J’ai trouvé ceci dans le sac qu’Impa nous avez laissé. Une loupe magique.
Lovio montra l’objet.
- Le monocle de vérité ! s’étonna Sheik.
- Je préfère loupe magique, continua Lovio, bref je l’ai positionné au-dessus du parchemin et voilà le résultat.

Épopée d'Hyrule: TOME 1 , Les élus  [ EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant